Pierre Guérard

1900 - 1997

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1900 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 26 août 1997 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine
Groupe
Républicains indépendants

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 12 juillet 1900 à Paris

Décédé le 26 août 1997 à Paris

Député de la Seine de 1951 à 1955

Né à Paris le 12 juillet 1900 d'un père ingénieur, Pierre Guérard, après une licence de droit, va lui aussi devenir ingénieur, en passant le diplôme de l'Ecole spéciale des travaux publics. Ses études le mènent naturellement à travailler pour la Ville de Paris comme ingénieur divisionnaire, à la Direction des eaux et de l'assainissement. De par ses connaissances techniques et son goût pour les vieux quartiers parisiens, il sera fondateur du Club des Champeaux et du Club du Marais pour la rénovation du quartier des Halles et du Marais.

De sensibilité libérale, il est aux législatives du 26 avril 1936 - dans la 6e circonscription de Sceaux l'adversaire de Maurice Thorez. Il parvient malgré la forte implantation de son adversaire à réunir près de 10 000 voix.

Mais c'est surtout après la Libération (il a servi aux armées en 1939-1940, dans le Génie) que sa vocation politique s'affirme : il se présente sans succès à la première Assemblée nationale constituante, mais il devient membre du Conseil national de la Fédération républicaine de France, puis membre du comité directeur national du Parti républicain de la Liberté. En 1950, il devient vice-président de ce parti et l'année suivante, président du club Molé-Tocqueville.

C'est sur la liste d'Union des Indépendants et des Républicains nationaux qu'il se présente le 17 juin 1951 aux suffrages de ses concitoyens de la troisième circonscription de la Seine. Il y a quinze listes en présence, onze sièges à pourvoir, et aucun apparentement n'est conclu. Sur 417 527 suffrages exprimés, Pierre Guérard rallie sur son nom 11 331 voix, soit un peu plus que sa liste qui recueille 2,5% des votes : il est élu pour cette deuxième législature.

Pierre Guérard siège donc à l'Assemblée de 1951 à 1956. Dans ses engagements électoraux, il avait dénoncé le RPF, devenu « un parti », « le péril communiste » et « les gouvernements de la 3e force ». Il appelait donc à soutenir les groupements d'Indépendants, pour constituer une « 4e force » qui pourrait mener à bien une large réforme administrative et fiscale. Membre du Bureau du groupe des Républicains indépendants, il siège dans de nombreuses commissions à l'Assemblée : l'éducation nationale, les finances, la comptabilité, la Commission de la famille, de la population et de la santé publique, celle des immunités parlementaires et enfin la Commission de coordination de l'énergie atomique et des recherches nucléaires.

Il s'inquiète à plusieurs reprises du nombre d'accidents de la circulation et dépose par exemple, le 24 juin 1952, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à rendre obligatoire pour les motocyclistes le port d'un casque protecteur. Pour résoudre la crise du logement qu'il juge sérieuse mais contrôlable, il propose « un programme limité, mais rapidement réalisable » de 60 000 logements par an pendant cinq ans, programme qui serait géré par une caisse nationale autonome de l'habitat pour laquelle il dépose une proposition de loi le 11 décembre 1952. Fidèle à son programme, il souhaite promouvoir une réforme administrative en y associant les fonctionnaires par une prime spéciale ; il dépose dans ce sens une proposition de résolution, le 6 avril 1954, qu'il présente en ces termes : « Ces efforts, il faut les provoquer, les encourager, les récompenser. Les fonctionnaires français dont la valeur est universellement reconnue auraient ainsi à mettre en œuvre eux-mêmes les réformes à accomplir, mais ils seraient, en contrepartie, intéressés à leur aboutissement et aux économies qu'elles engendreraient ».

Pierre Guérard dépose plusieurs autres propositions allant dans le sens d'une réforme administrative. Mais il intervient aussi à la tribune comme porte-parole de son groupe : ainsi en 1954, lorsqu'il expose, le 12 juin, les raisons de la nécessité du soutien sans faille au gouvernement Laniel lors de la Conférence de paix de Genève (« les négociations ne doivent être ni interrompues, ni contrariées »), ou lorsqu'il interpelle vivement (3 décembre) le gouvernement Mendès France lors de l'affaire des fuites, s'en prenant particulièrement à « l'inaction » du ministre de l'intérieur François Mitterrand et dénonçant la « pénétration lente » du Parti communiste dans toutes les structures de l'Etat.

Pierre Guérard s'abstient volontairement de se prononcer, le 13 décembre 1951, sur la ratification du Traité de Paris sur la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). En toute logique, il refuse son suffrage à l'investiture de Pierre Mendès France, successeur de Laniel le 17 juin 1954. Le 30 août de la même année, il vote contre la question préalable opposée par le général Aumeran et Edouard Herriot à la ratification du traité de Paris sur la Communauté européenne de défense (CED), approuvant par ce geste le traité. Enfin, il accorde sa confiance au cabinet Mendès France le 23 février 1955.

Aux élections du 2 janvier 1956, les Indépendants font liste commune avec l'Action républicaine et sociale (ARS), mouvement formé par les 26 députés gaullistes (RPF) dissidents ralliés à Antoine Pinay en juillet 1952. Pierre Guérard ne figure qu'en seconde position sur cette liste qui, avec 10,1 % des 496 495 suffrages exprimés, n'obtient l'élection que de Jean-Louis Vigier, député ARS sortant.