Charles Guernier
1870 - 1943
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 26 avril 1870 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine.).
Député d'Ille-et-Vilaine de 1906 à 1924 et de 1928 à 1942.
Sous-Secrétaire d'Etat à la Marine marchande du 10 au 13 juin 1914.
Haut-Commissaire auprès du Gouvernement britannique pour le règlement des affaires maritimes interalliées du 10 avril au 12 septembre 1917.
Ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones du 27 janvier 1931 au 20 février 1932.
Ministre des Travaux publics et de la Marine marchande du 20 février au 3 juin 1932.
Après une enfance passée à Saint-Malo, Charles Guernier s'inscrivit à la Faculté de Rennes. Devenu pensionnaire de la Fondation Thiers, il poursuivit ses études jusqu'au doctorat et soutint en 1897 sa thèse sur Les crofters écossais. Après avoir été maître de conférences à la Faculté de droit de Paris, il fut en 1898 chargé du cours d'économie politique et d'histoire des doctrines économiques à la Faculté de droit de Lyon. Reçu au concours de l'agrégation, il enseigna à Lille de 1898 à 1905.
Abandonnant alors l'enseignement, il s'orienta vers la politique et fut élu pour la première fois député de la 1re circonscription de Saint-Malo au premier tour des élections de 1906 par 7.187 voix contre 6.850 à M. La Chambre, député sortant.
Il fut réélu successivement dans la même circonscription le 24 avril 1910 au premier tour par 8.597 voix contre 5.090 à M. Ménard, et le 26 avril 1914, toujours au premier tour, par 8.068 voix contre 339 à M. Commeurec. Aux élections de 1919, il fut réélu sur la liste républicaine par 46.981 voix.
Battu aux élections de 1924, où il s'était présenté sur la liste de concentration républicaine, il dut attendre le deuxième tour des élections de 1928 pour redevenir député de la 1re circonscription de Saint-Malo par 8.331 voix contre 3.212 à M. Jezequel.
Il conserva ce siège aux élections de 1932 où il fut élu par 8.078 voix contre 4.390 à M. Gounon et à celles de 1936 où il fut élu, toujours au premier tour, par 7.418 voix contre 4.999 à son adversaire des élections précédentes.
Sur le plan local, il devint conseiller général pour le canton de Cancale en 1910 et occupa ce siège plus de trente ans ; en 1921, il fut élu président du Conseil général d'Ille-et-Vilaine.
A la Chambre des députés, il s'inscrivit au groupe de la gauche radicale et fit partie, presque sous toutes les législatures, de la commission de la marine dont il assura, à plusieurs reprises, la présidence. Il appartint fréquemment à la commission des affaires étrangères. Marine marchande et politique étrangère furent ainsi les deux pôles essentiels de son activité parlementaire.
Il déposa plusieurs propositions et fit de nombreuses interventions sur les rapports entre les armateurs et les inscrits maritimes, la sécurité de la navigation maritime, le développement du commerce maritime et la durée du travail des personnes employées sur les navires. Spécialisé dans ces questions, il fut nommé plénipotentiaire à la conférence internationale de Londres pour la sauvegarde de la vie humaine en mer et présida la délégation française du 10 novembre 1913 au 20 janvier 1914, date à laquelle fut signée cette convention qui devait être ratifiée par la loi du 4 juillet 1920.
Dans le domaine des affaires étrangères, il fit notamment un rapport sur le projet de loi portant approbation du traité de paix conclu à Trianon le 4 juin 1920 entre la France et ses alliés et la Hongrie. Il fit également un rapport sur le projet de loi portant approbation du traité relatif à la limitation des armes nouvelles, conclu à Washington le 6 février 1922 entre la France et les Etats-Unis d'Amérique, l'Empire britannique, l'Italie et le Japon.
D'avril à novembre 1917, il occupa le poste de haut-commissaire de la République française en Grande-Bretagne pour la centralisation des services du ravitaillement, des transports et du charbon qui avait un double objet, d'une part, les négociations d'ordre maritime avec le gouvernement britannique et le Comité central des charbons, d'autre part la représentation de la France dans les comités interalliés pour l'achat de blé et sucre, l'affrètement et l'achat des navires. A l'issue de cette mission, lorsqu'il quitta Londres, il fut nommé par le gouvernement britannique commandeur de l'Ordre du Bain.
Plusieurs fois appelé à faire partie du gouvernement, il devint tout d'abord le 10 juin 1914 sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande. Il fut nommé du 27 janvier 1931 au 20 février 1932, sous trois gouvernements successifs, ministre des Postes, Télégraphes et Téléphones- c'est à cette époque que fut créé le service social des P.T.T. - puis il devint ministre des Travaux publics, et de la Marine marchande du 20 février au 2 juin 1932.
Charles Guernier était chevalier de la Légion d'honneur, officier du Mérite agricole, commandeur du Mérite maritime, commandeur de l'Ordre du Bain, grand officier de l'ordre du Ouissam-Alaouite et grand officier de l'Aigle blanc de Serbie.
Date de mise à jour: mai 2017
Né le 26 avril 1870 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Décédé le 19 février 1943 à Paris
Député d'Ille-et-Vilaine de 1906 à 1924 et de 1928 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à la marine marchande du 10 au 13 juin 1914
Ministre des postes, télégraphes et téléphones du 27 janvier 1931 au 20 février 1932
Ministre des travaux publics et de la marine marchande du 20 février au 3 juin 1932
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1900, 1901)
Le 10 juillet 1940, au Congrès de Vichy, Charles Guemier vote la révision constitutionnelle en faveur du maréchal Pétain.
Il meurt à Paris dans le XVIe arrondissement, le 19 février 1943, âgé de 72 ans.