Germain Guibert
1897 - 1968
Né le 26 novembre 1897 à Paris
Décédé le 27janvier 1968 à Montsalvy (Cantal)
Député du Cantal de 1956 à 1958.
Germain Guibert est né le 26 novembre 1897 à Paris, dans le 11e arrondissement. Elevé à Montsalvy, ville du Cantal dont ses parents sont originaires, il entre le 1er octobre 1913 comme élève-maître à l'école normale d'Aurillac. Sa première expérience d'instituteur est cependant des plus courtes : mobilisé le 9 janvier 1916, Germain Guibert combat dans les rangs du 139e régiment d'infanterie avec le grade d'aspirant. Son courage durant les opérations militaires, sa tenue au front lui valent deux citations, l'une à l'ordre de la division, l'autre à l'ordre de l'armée, citations s'accompagnant de la croix de guerre et de la médaille militaire ; lorsqu'il s'illustre ainsi, Germain Guibert n'a pas encore vingt ans.
A l'issue de la première guerre mondiale, Germain Guibert devient instituteur stagiaire à Cassaniouze, où il reste jusqu'en 1923, puis à Calvinet, dans le Cantal. C'est en 1934 qu'il prend les responsabilités de directeur de l'école de Montsalvy.
Germain Guibert mène en parallèle à ses activités d'enseignement d'importantes activités syndicales : secrétaire-adjoint puis secrétaire général à la section du Cantal du syndicat des instituteurs, il est aussi membre de la commission administrative de la fédération nationale de l'enseignement.
Sitôt après l'été 1940, Germain Guibert doit affronter l'hostilité de l'administration mise en place par Vichy : ses opinions républicaines sont notoirement connues et il ne se cache pas d'appartenir depuis 1922 à la SFIO. Une mesure disciplinaire de Vichy le contraint à se déplacer le 4 mars 1941 en Corrèze, à Sanas de Juillac.
Germain Guibert organise aussitôt les rangs de la Résistance corrézienne ; porté au commandement du bataillon « As de trèfle » des maquis de la Corrèze, dans la région de Brive, il n'abandonne le combat que lorsque les armées nazies sont définitivement boutées hors de France ; Germain Guibert s'engage même dans les rangs de la Première armée avec le grade de commandant, et participe notamment, avec son unité, à la libération de Belfort.
Germain Guibert reprend son métier d'instituteur en octobre 1945, mais conserve des liens étroits avec le monde des anciens combattants : il est ainsi porté à la présidence départementale de l'Union fédérale des Anciens combattants du Cantal.
La carrière politique de Germain Guibert débute le 20 mars 1949, lorsqu'il est élu conseiller général du canton de Montsalvy ; il est d'ailleurs réélu en 1955 et 1961.
Lors des élections législatives du 17 juin 1951, Germain Guibert est candidat en deuxième position sur la liste SFIO, mais la domination écrasante des Indépendants et Paysans dans la vie politique du Cantal lui interdit alors tout espoir de victoire.
Sa seconde candidature, lors des élections législatives du 2 janvier 1956, est cette fois couronnée de succès : la liste SFIO qu'il emmène récolte 17 595 voix sur 83 159 suffrages exprimés, ce qui lui assure l'un des trois sièges à pourvoir.
Germain Guibert est nommé membre de la Commission de la presse, de la Commission des pensions et de la Commission de l'agriculture. Il intervient notamment à la tribune de l'Assemblée le 18 septembre 1957 lors d'une discussion sur la politique agricole du gouvernement : exposant le caractère particulièrement pauvre de l'agriculture du Cantal, Germain Guibert en appelle à la nécessité d'adapter les cultures agricoles par le vote d'une loi-cadre : « Je demande (...) que cette loi-cadre, déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale par le précédent gouvernement, soit appelée en discussion devant le Parlement afin que, tous ensemble, nous puissions trouver le meilleur moyen de sauver la terre de France, et d'assurer la prospérité de nos agriculteurs, condition essentielle de notre prospérité à tous. »
Germain Guibert est aussi l'auteur, le 26 mars 1958, d'une proposition de loi portant statut de l'exploitation artisanale agricole et tendant à assurer l'expansion des régions agricoles sous-développées : ces dernières régions doivent être considérées dans leur singularité car « il serait vain d'espérer l'essor souhaité des exploitations familiales si l'aide exceptionnelle accordée à celles-ci sur le plan individuel ne s'insérait pas dans le cadre d'une aide d'ensemble à la région considérée ».
Germain Guibert soutient le gouvernement de Guy Mollet lors de tous les scrutins importants. Il se prononce en faveur des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet 1957), vote pour le projet de loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957, chute du Cabinet) ainsi que pour le texte repris par Félix Gaillard (31 janvier 1958). Favorable à la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai), il vote pour la déclaration de l'état d'urgence (16 mai), pour la confiance au Général de Gaulle et les pleins pouvoirs ainsi que pour la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).
Candidat au renouvellement de son mandat, Germain Guibert n'est pas réélu lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958 ; il essuie un nouvel échec lors des élections législatives du 18 novembre 1962. De même, Germain Guibert ne parvient pas à accéder au Sénat lors des renouvellements de 1959 à 1962.
Retraité de l'enseignement public depuis 1953, Germain Guibert ne demeure pas moins, à l'issue de son mandat législatif, remarquablement actif : président de la Fédération des œuvres laïques du Cantal jusqu'en 1967, membre du conseil municipal de Montsalvy à partir de 1965, Germain Guibert entame aussi une collaboration régulière avec le journal La Montagne, auquel il livre un article hebdomadaire.
Croix de guerre 1914-1918, chevalier de la Légion d'honneur, médaillé de la Résistance et commandeur des Palmes académiques, Germain Guibert s'éteint le 27 janvier 1968 à Montsalvy.