Louis Guichard
1866 - 1951
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 13 juin 1866 à Aubignan (Vaucluse).
Député du Vaucluse de 1910 à 1942.
Ses études secondaires terminées, Louis Guichard, fils d'un important propriétaire viticulteur devient à son tour viticulteur.
Il s'intéresse tôt à la politique. Elu conseiller municipal d'Aubignan en 1892, il est adjoint au maire en 1895. Cette même année, il devient conseiller d'arrondissement. En 1905 il est élu maire d'Aubignan, charge qu'il assumera pendant plusieurs décennies. En 1907, le Conseil général du Vaucluse lui ouvre ses portes ; il en sera membre jusqu'en 1919.
Cette remarquable continuité que révèle la carrière municipale de Louis Guichard se retrouve dans son mandat parlementaire.
C'est aux élections générales d'avril 1910 qu'il conquiert son premier mandat. II se présente comme candidat radical-socialiste déclarant dans son programme électoral être « un loyal et sincère républicain », « ami de l'école laïque ». Partisan de « réformes sociales » et de « l'extension des retraites », il proclame « son respect de la propriété individuelle », mais « proteste autant que n'importe qui contre l'oppression du capital ». Il préconise également « la limitation des armements ». Il obtient au deuxième tour de scrutin 5.479 voix contre 4.765 voix au marquis des Isnards, qui représente la droite.
A la Chambre il siège sur les bancs du groupe républicain radical et radical-socialiste auquel il sera fidèle jusqu'au bout. Membre de la commission de l'agriculture, il prend part aux discussions budgétaires, s'intéressant particulièrement aux problèmes agricoles propres à sa région, tels ceux de l'oléiculture et la sériciculture.
Aux élections générales du printemps 1914 il l'emporte à nouveau. Il distance au premier tour, par 4.086 voix contre 3.057 voix M. Edouard Daladier qui avait fait campagne pour « la loi de 3 ans » alors que lui-même préconisait le retour immédiat à la « loi de 2 ans ». Au deuxième tour, M. Daladier se désiste en sa faveur par discipline républicaine et Guichard l'emporte sans concurrence.
Au cours de cette législature, il intervient en maintes reprises en faveur des combattants, il s'intéresse de très près aux questions de ravitaillement, déplorant la mévente des produits du midi par suite des difficultés de transport.
Aux élections de novembre 1919, qui se déroulent pour la première fois à la représentation proportionnelle, il se présente sur la liste du « parti républicain » emmenée par Louis Serre, député sortant d'Avignon, et qui comprend Daladier. C'est lui qui obtient le plus grand nombre de voix : 20.239 sur 46.544 suffrages exprimés (M. Daladier obtient 19.641 voix). Membre de la commission des marchés de la guerre, de la commission de l'administration générale et de la commission du commerce dont il devient vice-président, c'est pourtant essentiellement aux questions agricoles et particulièrement à celles qui touchent son département qu'il continue de s'intéresser au cours de cette législature.
Les élections de 1924 permettent à Louis Guichard d'être réélu à la majorité absolue sur la liste du cartel des gauches qui, conduite par Daladier, remporte tous les suffrages. Il retrouve la commission de l'agriculture dont il devient vice-président ; et en 1927 il est élu secrétaire de la Chambre. Son activité se déploie en faveur des victimes de calamités agricoles, des veuves et des pensionnés, des petits fonctionnaires et des petits artisans et commerçants. Il s'intéresse toujours aux questions agricoles, notamment au prix des céréales, des farines et du pain dont il dénonce l'excessive cherté.
Aux élections de 1928 qui marquent le rétablissement du scrutin d'arrondissement, Louis Guichard, qui en avait été un défenseur résolu, retrouve sans difficulté sa circonscription de Carpentras. Il obtient au deuxième tour : 5.313 voix sur 7.829 suffrages exprimés, contre 1.794 voix à son concurrent M. Girard. Il est cette fois membre de trois commissions : celle des comptes définitifs et des économies, celle des boissons et celle de l'agriculture. Sa sollicitude en faveur de sa circonscription et des agriculteurs ne se dément pas.
Les concitoyens de Louis Guichard furent sans doute sensibles à cette activité inlassable puisqu'ils le réélirent dès le premier tour aux élections de mai 1932, lui accordant 5.787 voix contre 3.635 à M. Dreyfus. Louis Guichard, à nouveau membre de la commission de l'agriculture et de la commission des boissons, concentre ses efforts pour essayer de remédier à la crise agricole qui frappe le Vaucluse, comme toute la France.
Il est réélu aux élections de 1936, au deuxième tour, avec 5.006 voix sur 6.388 suffrages exprimés. Membre de la commission de la comptabilité et de la commission des douanes et des conventions commerciales, Louis Guichard qui a, il est vrai, 70 ans, n'a plus qu'une activité assez réduite à la Chambre.
Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 13 juin 1866 à Aubignan (Vaucluse)
Décédé le 7 décembre 1951 à Aubignan
Député de Vaucluse de 1910 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1908, 1909)
Louis Guichard continue d'assumer jusqu'en 1944 son mandat de maire d'Aubignan.
Dans sa décision du 9 décembre 1945, le Jury d'honneur, considérant « que l'intéressé a participé à la lutte contre l'ennemi dans la mesure où lui permettait son grand âge, manifestant ouvertement son hostilité au pseudo-gouvernement de Vichy et apportant son aide à des résistants » le relève de l'inéligibilité qui le frappait en raison de son vote du 10 juillet 1940.
Louis Guichard meurt à Aubignan, le 7 décembre 1951, à l'âge de 85 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur.