Louis, Eugène, Armand Guiguen
1910 - 2001
Né le 23 juin 1910 à Lorient (Morbihan)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Morbihan)
Député du Morbihan de 1946 à 1958 (Morbihan)
Louis Guiguen est né le 23 juin 1910 à Lorient (Morbihan). Son père était ouvrier à l'arsenal de la ville et son grand-père officier de la Marine nationale.
Après ses études secondaires, il passe quatre ans sous les drapeaux en qualité d'engagé volontaire, de 1928 à 1932. Quittant l'armée avec le grade sergent-chef, il exerce successivement les professions de comptable, de chauffeur routier et d'agent d'entreprise du bâtiment.
Résistant, il est interné aux camps de Voves et de Pithiviers de septembre 1942 à août 1944.
Lieutenant des FTP, il est titulaire de la médaille de la résistance française.
Conseiller municipal de Lorient, secrétaire fédéral du Morbihan du Parti communiste français, il conduit la liste de ce parti aux élections à la première Assemblée nationale constituante le 21 octobre 1945. Cette liste obtient 35 279 voix sur 234 720 suffrages exprimés. Le quotient électoral se chiffrant à 33 531 voix, Louis Guiguen en est l'unique élu : les six autres sièges de la circonscription sont répartis entre les listes MRP (129 996 suffrages et quatre élus), SFIO (41 434 voix et un élu) et radicale-socialiste (28 011 voix et un élu).
Louis Guiguen siège à la Commission des moyens de communication et des PTT et à celle de la reconstruction et des dommages de guerre.
Il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre toutes mesures pour que l'exercice normal de leur droit de vote soit assuré à tous les Français qui, pour une raison majeure, seraient absents de leur domicile légal lors des élections (8 mars 1946). Il prend part à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1946, intervenant notamment à propos de la remise en activité du port de Lorient.
Louis Guiguen, est à nouveau en tête de la liste du PC lors des élections à la seconde Assemblée nationale constituante du 2 juin 1946.
Sur 257 123 suffrages exprimés, sa liste recueille 48 223 suffrages, ce qui lui vaut d'en être encore le seul élu. Le MRP, avec 142 331 suffrages gagne un siège au détriment de la liste RGR radicale-socialiste (24 055 voix) et a donc cinq élus. La SFIO (42 514 suffrages) conserve le siège obtenu lors des précédentes élections.
Louis Guiguen retrouve sa place au sein des deux commissions auxquelles il appartenait dans la précédente Assemblée.
Il présente, le 17 septembre 1946, un avis au nom de la Commission des moyens de communication et des PTT sur une proposition de résolution de plusieurs députés tendant à inviter le gouvernement à prendre sans retard toutes les mesures pour hâter la renaissance du port de Dunkerque et lui assurer les moyens de lutter contre la concurrence des ports étrangers.
Aux élections à la première Assemblée nationale de la IVe République, le 10 novembre 1946, la liste communiste, que conduit encore Louis Guiguen, obtient 57 176 voix sur 259 338 suffrages exprimés et a un élu. Le MRP recueille 118 003 voix et a quatre élus. Les deux autres sièges du département se répartissent entre la SFIO (39 448 voix) et la liste d'Union gaulliste (25 009 voix) conduite par Raymond Marcellin, la liste RGR (15 702 voix) n'obtient pas de siège.
Nommée membre de la Commission de la marine marchande et des pêches et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre, Louis Gueguen siège sans discontinuer dans ces deux formations jusqu'à la fin de la législature.
Il porte une attention particulière aux problèmes de la pêche et à la situation des marins et de leurs familles.
Le 6 février 1948, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à mettre d'urgence à la disposition de la pêche des attributions normales en gaz-oil ainsi qu'en essence. Le 29 novembre 1950, il dépose un rapport au nom de la Commission de la marine marchande et des pêches sur une proposition de résolution émanant de lui-même et de plusieurs de ses collègues tendant à inviter à faire assurer la liaison téléphonique entre les ports bretons et les différents postes de météo régionaux afin de permettre l'affichage des avis de coups de vents et de tempêtes. Le 1er février 1951, il dépose un rapport au nom de la même Commission sur la proposition de résolution de plusieurs députés tendant à inviter le gouvernement à assurer la protection de la pêche maritime française, notamment par le rétablissement des contingents et le relèvement des tarifs douaniers.
A plusieurs reprises, il dépose des propositions de résolution en vue d'inviter le gouvernement à venir en aide aux familles des marins noyés en mer et aux victimes des tempêtes ayant sévi sur les côtes bretonnes.
Le 11 janvier 1951, il est l'auteur d'une proposition de loi tendant à permettre l'admission aux fonds de chômage des marins pratiquant habituellement la petite pêche à la part et complètement privés du travail dont ils tiraient leurs moyens d'existence.
Il intervient encore dans la discussion du projet de loi portant ouverture de crédits pour la reconstruction et l'équipement (février 1948), des projets de loi relatifs à l'aide de la reconstruction et l'équipement (février 1948), des projets de loi relatifs à l'aide de la reconstruction et à l'indemnisation des dommages de guerre (août 1950).
Aux élections législatives du 17 juin 1951, Louis Guiguen figure à nouveau en première position sur la liste du PC. Des apparentements ont été conclus entre les listes SFIO et RGR qui n'obtiennent à elles deux que 45 815 voix sur 248 979 suffrages exprimés. Les sept sièges du département sont donc répartis à la représentation proportionnelle.
Arrivée en tête avec 104 874 voix, la liste d'Union (Action sociale et paysanne) obtint quatre sièges. Les trois autres sièges vont au RPF (52 104 voix), au PC (42 948 voix) et à la SFIO (34 097 voix). La liste RGR n'a pas d'élu.
Louis Guiguen, nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre dès le début de la législature, est constamment renouvelé à ce poste. Il accède ultérieurement à la Commission des boissons (1954) et à celle de la défense nationale (1955). Il est, en outre, désigné, le 27 mai 1952, en qualité de membre suppléant de la Commission des finances et reconduit à trois reprises dans ces fonctions.
Son activité parlementaire est considérable. Au cours de la législature, il dépose dix propositions de loi et autant de propositions de résolution. Celles-ci portent principalement sur la situation de marins et de leurs familles. Elles concernent également des problèmes de la circonscription : travaux de réfection d'une digue à Larmor-Plage ; maintien du trafic marchandises sur la ligne Auray-Pontivy et rétablissement du trafic voyageurs ; remise en route de l'école de formation des mécaniciens de la marine marchande de Lorient, détruite par un incendie en 1952.
Il dépose également un rapport, au nom de la Commission des boissons sur une proposition de loi tendant à compléter la réglementation existante en vue d'améliorer la production des pommes à cidre (7 avril 1954).
Il prend part aux débats sur les projets de lois relatifs aux dépenses de réparations des dommages de guerre et aux opérations de reconstruction.
Louis Guiguen se présente aux élections législatives de 1956. La liste communiste qu'il conduit recueille 44 474 voix sur 275 315 suffrages exprimés, soit 16,2 %. Mais les sept sièges du département sont attribués aux listes apparentées MRP, CNI et Républicains sociaux qui recueillent à elles trois 144 077 suffrages.
Il se représente également sans succès aux élections législatives de l'automne 1958.