Pierre-Emmanuel Guillet
1905 - 1977
- Informations générales
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- Né le 30 juin 1905 à Bordeaux (Gironde - France)
- Décédé le 26 mai 1977 à Talence (Gironde - France)
1905 - 1977
Né le 30 juin 1905 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 26 mai 1977 à Talence (Gironde)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Gironde)
Pierre-Emmanuel Guillet est né le 30 juin 1905 à Bordeaux. Victime dans ses jeunes années d'un accident qui le prive d'un bras et affecte ses capacités auditives, il parvient néanmoins à entamer une carrière d'instituteur.
Pierre-Emmanuel Guillet est tôt attiré par la vie publique ; il est ainsi candidat sur la liste SFIO dans la sixième circonscription de Bordeaux lors des élections législatives de 1936. Il n'arrive qu'en seconde position derrière Pierre Bignac au scrutin de ballottage du 3 mai. Pierre-Emmanuel Guillet gagne les rangs de la Résistance après la défaite de 1940 et rejoint le maquis de la Dordogne.
Pierre-Emmanuel Guillet se présente avec succès aux élections pour la première Assemblée nationale constituante : la liste SFIO, sur laquelle il figure en deuxième position, recueille 135 901 voix sur 380 070 suffrages exprimés, et remporte quatre des neuf sièges à pourvoir. Nommé membre de la Commission de la Constitution, il participe activement aux travaux de l'Assemblée. Il est notamment l'auteur, le 5 avril 1946, d'un rapport complémentaire déposé au nom de la Commission de la Constitution, dans lequel il développe ses réflexions sur la notion de souveraineté : celle-ci ne doit plus être conçue de façon trop absolue, puisque « l'évolution normale conduit nécessairement vers une limitation de la souveraineté des Etats en vue de l'organisation d'un système cohérent de sécurité collective ». Dans le prolongement de ces réflexions, Pierre-Emmanuel Guillet est le corédacteur d'une nouvelle Déclaration des droits de l'homme.
Pierre-Emmanuel Guillet est aussi l'auteur d'une proposition de loi, déposée le 10 avril 1946, et tendant à compléter l'ordonnance 45-877 du 3 mai 1945 relative à la légitimation des enfants adultérins. Pierre-Emmanuel Guillet sollicite le renouvellement de son mandat aux élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante. Lorsqu'il se présente devant ses électeurs, Pierre-Emmanuel Guillet ne se dit alors plus instituteur, mais journaliste (il anime la rédaction de la Nouvelle République de Bordeaux). Il a entretemps été élu vice-président du Conseil général de la Gironde. Sa réélection est difficile, puisqu'il n'est qu'en troisième position sur la liste SFIO : les 112 055 voix, sur 400 503 suffrages exprimés, que la liste recueille ne lui assurent son élection que grâce au décompte des voix à la plus forte moyenne.
Pierre-Emmanuel Guillet est nommé membre de la Commission des affaires étrangères et de la Commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones. Le 22 août 1946, il intervient à la tribune lors de la discussion des propositions de loi tendant à établir la Constitution de la République : à Jacques Duclos, qui manifeste son hostilité à l'égard d'une « deuxième Assemblée qui s'opposerait à l'Assemblée nationale et qui pourrait être une source de trouble, de perturbation dans le pays », Pierre-Emmanuel Guillet réponde de manière indirecte en citant un article de l'Humanité du 6 avril 1936 dans lequel Je même Jacques Duclos, se rangeant derrière Maurice Thorez, affirmait que « les partisans de la liberté ont mieux à faire que de combattre le Sénat sur qui la réaction porte les coups ».
Pierre-Emmanuel Guillet intervient aussi, le 4 octobre 1946, lors de la discussion d'une proposition de loi étendant aux élections de 1946 les inéligibilités prévues pour les élections de 1945. Candidat au renouvellement de son mandat lors des élections pour la première Assemblée législative, Pierre-Emmanuel Guillet ne retrouve pas son siège : la liste SFIO, conduite par Femand Audeguil, sur laquelle il figure en troisième place, n'obtient plus que 90 363 voix sur 384 307 suffrages exprimés ; elle souffre de la forte poussée de la liste du Rassemblement des gauches républicaines conduite par Jacques Chaban-Delmas, qui emporte, comme la liste SFIO, deux des dix sièges à pourvoir.
A l'issue de cet échec, Pierre-Emmanuel Guillet se retire de la vie publique nationale. Homme de culture et rationaliste convaincu - il sera Président de l'Union rationaliste de la Gironde - il se passionne paradoxalement pour l'exégèse et notamment à la personne de Pilate et à l'Apocalypse de Saint Jean et écrit un ouvrage, Réflexions sur les origines du christianisme.
Il décède le 26 mai 1977 à Talence dans sa soixante-douzième année.