Jean Guitton

1906 - 1984

Informations générales
  • Né le 20 septembre 1906 à Guenrouët (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 17 octobre 1984 à Saint-nazaire (Loire-Atlantique - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Loire-Atlantique
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 20 septembre 1906 à Guenrouët (Loire-Inférieure)

Décédé le 17 octobre 1984 à Saint-Nazaire (Loire Atlantique)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Loire-Inférieure)

Député de la Loire-Inférieure de 1946 à 1958

Fils d'un cheminot de la région nantaise, commis principal du Trésor, Jean-Baptiste Guitton est détaché, à partir de l'année 1937, auprès des hôpitaux de Saint-Nazaire, où il exerce les fonctions d'économe.

Exempté de service militaire en raison d'une coxalgie de la jambe droite, il participe à la Résistance au sein des Forces Françaises de l'Intérieur, ce qui lui vaut l'attribution de la carte de combattant 1939-1945 et de celle de combattant volontaire de la Résistance.

Conseiller municipal de Saint-Nazaire dès 1935, il est élu le 21 octobre 1945 député de la Loire-Inférieure à la première Assemblée nationale constituante. La liste SFIO, où il figure en deuxième place, recueille 60 240 voix sur 315 299 suffrages exprimés et obtient deux sièges. La liste « d'union nationale et républicaine de la résistance », parvenue en tête, avec 119 522 suffrages, a trois élus. Les trois autres sièges du département sont attribués respectivement aux listes MRP (49 465 suffrages), communiste (36 011 voix) et radicale-socialiste (30 701 voix). La sixième liste en présence, celle de l'UDSR, recueille 19 360 suffrages et n'a pas d'élu.

Nommé membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre et de la Commission des moyens de communication et des PTT, il dépose, le 10 avril 1946, au nom de cette dernière, un rapport sur la proposition de plusieurs députés tendant à inviter le gouvernement à répartir rationnellement la construction des navires de commerce par la spécialisation des chantiers et à désigner les attributaires de la construction de chaque série de types.

Jean-Baptiste Guitton est réélu député de la Loire-Inférieure à la seconde Assemblée nationale constituante le 2 juin 1946. La liste SFIO, dont il a, cette fois, pris la tête, recueille 52 478 voix sur 332 102 suffrages exprimés et a un seul élu. La liste du PRL, arrivée en première position avec 94 297 suffrages, a trois élus et celle du MRP (91 212 suffrages) obtient deux sièges. Les deux derniers sièges sont attribués respectivement aux listes communiste (41 768 suffrages) et RGR (32 310 voix). La liste UDSR (20 037 voix) n'a pas d'élu.

Jean-Baptiste Guitton siège à nouveau aux Commissions de la reconstruction et des dommages de guerre, et des moyens de communication et des PTT.

Il participe notamment à la discussion d'une interpellation sur la réparation des dommages de guerre et à celle du projet de loi tendant à accorder à l'Etat un droit d'acquisition prioritaire sur les denrées alimentaires.

Le 18 novembre 1946, Jean-Baptiste Guitton est réélu député de Loire-Atlantique pour la première législature. La liste SFIO qu'il conduit recueille 39 261 voix sur 326 254 suffrages exprimés et a un élu. La liste PRL (98 916 voix) a trois élus. La liste MRP (77 428 voix) obtient deux sièges. Les listes PC (42 816 voix) et RGR (38 330 voix) ont chacune un élu. Deux autres listes en présence ne recueillent qu'un très faible nombre de suffrages.

Jean-Baptiste Guitton est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il siège dans ces deux formations jusqu'à la fin de la législature.

Il est désigné en mars 1951 par la Commission de la marine marchande et des pêches pour faire partie de la commission chargée de procéder à une étude d'ensemble des divers régimes de prestations familiales.

Le 12 juin 1948 il est nommé juré à la Haute cour de justice instituée par l'ordonnance du 18 novembre 1944 modifiée.

Au cours de cette législature, il s'intéresse particulièrement aux mesures propres à remédier à la crise du logement. Il dépose des avis, au nom de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre sur des projets et propositions de loi relatives au régime des réquisitions de logement et aux diverses mesures prises pour pallier l'insuffisance de locaux d'habitation. Il est lui-même l'auteur de plusieurs propositions de loi tendant à modifier la loi du 1er septembre 1948 sur les loyers et à proroger les mesures exceptionnelles et temporaires instituées en vue de remédier à la crise du logement.

Il intervient dans la discussion de nombreux projets et propositions de loi, notamment en matière de sociétés coopératives et d'associations syndicales de reconstruction, d'aménagements fiscaux, de loyers, d'investissements pour la réparation des dommages de guerre, d'organisation de la marine marchande.

Jean-Baptiste Guitton est réélu aux élections législatives du 17 juin 1951. Toujours à la tête de la liste SFIO qui recueille 32 511 voix sur 323 721 suffrages exprimés, il en est le seul élu. En l'absence d'apparentement, la répartition des sièges à la représentation proportionnelle donne quatre élus à la liste « d'Entente d'Union des Indépendants, des Paysans, des Républicains nationaux et du RPF » (120 084 voix). Les trois autres sièges sont attribués respectivement à la liste MRP (48 771 voix), à la liste Radicale-RGR (48 531 voix) et à celle du PC (38 397 voix).

Jean-Baptiste Guitton est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches, dont il assure le secrétariat et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. Il est constamment renouvelé dans ces fonctions jusqu'à la fin de la législature. Il est également nommé, le 18 janvier 1955, membre suppléant de la Commission des immunités parlementaires.

Au cours de cette législature, il dépose cinq propositions de loi, deux propositions de résolution et de nombreux rapports. Son intérêt se porte particulièrement sur le régime des loyers et l'accession à la propriété et sur la situation de la marine marchande. Sur le premier point, on peut citer deux rapports déposés en juillet 1953 et mars 1954 sur des propositions de loi tendant à encourager l'effort d'accession à la propriété des groupes d'auto construction « Castors » et à reconnaître d'utilité publique l'Union nationale des « Castors ». Sur le second, des rapports sur l'aide à la construction navale et la mise en chantier d'un paquebot destiné à la Ligne de l'Atlantique nord. Ses interventions sont fréquentes dans les discussions portant sur les mêmes problèmes.

Jean-Baptiste Guitton conserve son siège aux élections législatives du 2 janvier 1956, sa liste obtenant 62 051 voix sur 370 633 suffrages exprimés. Un apparentement a été conclu entre les listes MRP et CNI, mais le total de leurs suffrages est inférieur à la majorité absolue. Les sièges sont donc répartis à la représentation proportionnelle. Les listes MRP (59 073 voix), PC (49 967 voix) et RGR (40 431 voix) conservent chacune le siège qu'elles détenaient dans la précédente assemblée. La seule modification par rapport aux résultats des élections de 1951 provient de la perte par les Indépendants et Paysans (98 948 voix) d'un des quatre sièges qu'ils détenaient au bénéfice de la liste poujadiste (38 197 voix).

Jean-Baptiste Guitton retrouve son siège à la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement et à la Commission de la marine marchande et des pêches. Il est élu secrétaire de cette dernière formation le 18 octobre 1957.

Au nom de la première, il dépose plusieurs rapports sur la proposition de loi d'un certain nombre de députés tendant à modifier la loi du 29 octobre 1946 sur les dommages de guerre.

Au titre de la seconde, il dépose un rapport sur une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à réviser le classement indiciaire des syndics des gens de mer et sur un projet de loi tendant à autoriser le Président de la République à ratifier la convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux de mer par hydrocarbures signée à Londres le 12 mai 1954. Il est également l'auteur d'une proposition de loi tendant à instituer diverses zones sur les plages côtières de France métropolitaine et de l'Union française.

Au cours de l'année 1957, il prend une part très active à la discussion du projet de loi-programme pour l'aide à la construction navale, et à celle du projet de loi tendant à favoriser la construction de logements et les équipements collectifs.

Les 2 et 3 juin 1958, Jean-Baptiste Guitton vote contre les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.

Outre ses mandats parlementaires, Jean-Baptiste Guitton a été maire de Saint-Nazaire de 1945 à 1947, adjoint au maire de cette ville après 1947. Il a été élu conseiller général du canton de Saint-Nazaire le 30 septembre 1945.

Membre actif de plusieurs mouvements de Résistance et d'anciens combattants de la région de Saint-Nazaire, il fut président, puis président d'honneur de la section des combattants volontaires de la Résistance pour cette région.

Il a également exercé des responsabilités dans le domaine sportif en tant que président, puis président d'honneur de la société « Saint-Nazaire Omnisports », et dans le domaine syndical en qualité de membre du comité directeur du personnel des agents du Trésor de France et des colonies.

Non réélu aux élections législatives de novembre 1958, Jean-Baptiste Guitton est décédé à Saint-Nazaire le 17 octobre 1984.

Chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes, de la Croix du combattant de la guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance, il était, en outre, officier de l'Ordre de l'Empire britannique.

Il avait également reçu la Médaille des actes de courage et de dévouement et la Médaille de la jeunesse et des sports.