Joseph Gullung
1892 - 1970
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 1er février 1892 à Zinswiller (District de Basse-Alsace, Empire allemand).
Député du Haut-Rhin de 1936 à 1940.
M. Joseph Gullung acquerra la nationalité française par réintégration de plein droit dès le retour de l'Alsace-Lorraine à la France. Ses études le conduisent à la profession d'ingénieur-géomètre D.P.L.G. qu'il exercera d'abord à Mayence, en Allemagne. De retour en France, il s'installe en 1925 à Ensisheim qu'il ne quittera plus. Quatre ans plus tard, en 1929, Joseph Gullung fait son entrée dans la vie politique - il a 37 ans - en se préparant aux élections municipales d'Ensisheim, sous l'étiquette de démocrate chrétien. Elu conseiller municipal et maire, il exercera ce mandat jusqu en 1935. Dès 1934, il avait été élu conseiller général du canton d'Ensisheim.
En cette période de crise généralisée en France, Joseph Gullung en vient tout naturellement à prendre une part plus active à la vie politique régionale en devenant membre de l'union populaire républicaine dont le chef de file est alors le député autonomiste Joseph Rossé, élu dans la circonscription de Colmar en 1932. C'est sous la bannière de ce parti qui occupait le siège de cette circonscription du Haut-Rhin depuis de longues années qu'il se présente aux élections législatives de 1936, dans l'arrondissement de Guebwiller. Au premier tour, le 26 avril, Joseph Gullung obtient 4.204 voix sur 14.305 votants pour 16.908 inscrits contre 2.710 voix à M. Wetzel, son principal concurrent, 2.334 à M. Struss et 2.330 à M. Bilger. Au deuxième tour, le 3 mai, il l'emporte avec 6.399 voix sur 14.400 votants contre 5.214 à M. Wetzel.
Son élection validée le 3 juin 1936, Gullung entre pour la première fois à la Chambre au sein du groupe indépendant d'action populaire auquel appartiennent la plupart des députés du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Durant cette législature, il sera tout naturellement membre de la commission d'Alsace-Lorraine ainsi que de la commission des mines et de la force motrice. Sa profession l'amène à s'intéresser à des problèmes tels que : remembrement des terres, rétablissement du bornage de certaines communes de ces départements situés dans la zone de guerre. Il se préoccupe aussi de la création de chemins de terre, de travaux d'adduction d'eau potable, des fonds nécessaires à la reconstitution foncière.
Politiquement, Joseph Gullung marque une appartenance très certaine pour des idées de droite contre le Front populaire, comme le prouve son attachement au groupe des indépendants d'action populaire composée de 15 à 16 membres au cours de cette seizième et dernière législature de la IIIe République. Ses préférences idéologiques sont orientées vers une organisation corporative des forces économiques. Très imprégné des valeurs spirituelles et religieuses, il a été comme certains de ses contemporains de tendance politique de droite comme de gauche (André Tardieu comme Léon Blum), de ces hommes politiques qui, en cette période générale de crise, tant parlementaire et économique qu'internationale, préalable à la guerre, pressentaient déjà avec acuité la nécessité primordiale d'une réforme des mœurs politiques : une réforme générale de toutes les institutions, un nouvel ordre économique.
Dans l'exercice de son mandat, Gullung a essentiellement mis ses idées au service de l'Alsace-Lorraine. Sur le plan social, il a voté toutes les grandes réformes du front populaire : congés payés, conventions collectives, Etc. Ainsi, dans des domaines très variés, il manifeste son attachement à la chose publique et sait, chaque fois qu'il est nécessaire, prendre la défense de ses administrés.
A Vichy, le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Né le 1er février 1892 à Zinswiller (District de Basse-Alsace, Empire allemand)
Décédé le 18 octobre 1970 à Mulhouse (Haut-Rhin)
Député du Haut-Rhin de 1936 à 1942
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome V, p. 1923)
Joseph Gullung est désigné par les autorités allemandes dans les territoires dits « libérés », comme maire de la ville d'Einsigheim en 1940. Il occupe cette fonction jusqu'au 30 juin 1942.
Cela lui vaut d'être jugé par la Cour de justice de Colmar le 20 décembre 1945. Il est déclaré coupable de crime d'indignité nationale mais en est immédiatement excusé et relevé pour certains actes de résistance.
Abandonnant pour quelques temps la vie politique, il se présente en 1955 comme candidat du Mouvement républicain populaire aux élections cantonales à Einsigheim. Il n'est pas élu.