Camille, Pierre, François Guyot de Villeneuve
1862 - 1939
Né le 9 août 1862 à Saint-Bouize (Cher), mort le 6 juillet 1939 à Paris (8e).
Député des Basses-Alpes de 1906 à 1910.
Fils du préfet de Seine-et-Marne qui démissionna au lendemain du 16 mai 1877, et issu de par sa mère de la famille de Montalivet, dont les comtes Jean et Camille avaient été respectivement ministres de Napoléon Ier et de Louis-Philippe, il porte comme son frère cadet le prénom d'un de ses illustres ancêtres. L'un et l'autre poursuivent des études secondaires aux lycées de Melun, de Laon, puis au lycée Fontanes, mais tandis que celui-ci se destinait à l'armée, celui-là fit ses études de droit et passa le concours des affaires étrangères en 1885. Il débuta dans la diplomatie en qualité de secrétaire d'ambassade, mais ses affinités vont à sa commune natale où il mène une vie de propriétaire terrien. En 1898, il est élu maire de Saint-Bouize et le resta pendant près de 40 ans.
Sur le plan national, il est élu député des Basses-Alpes (arrondissement de Barcelonnette) aux élections de 1906, au premier tour et par 1.747 voix contre le député sortant, M. Delombre. D'appartenance « action libérale », association politique unie aux fractions de l'opposition pour la défense et la conquête des libertés, et particulièrement de la liberté religieuse, et membre, au sein de la chambre des députés, de la commission de l'administration, des cultes et de la décentralisation, Camille Guyot de Villeneuve est très influencé par les idées politiques de Jacques Piou dont il avait épousé la fille en 1893 et dont il était devenu le collaborateur actif. De parfait concert avec son beau-père qui, monarchiste catholique « rallié » à la République à la suite de l'Encyclique de Léon XIII (Rerum novarum, 1891), avait été député de la Haute-Garonne puis était, au cours de ce même mandat (1906-1910), député de la Lozère, et qui avait fondé en 1891 la droite constitutionnelle, il défendait les idées libérales et chrétiennes « contre l'intolérance et la haine ». Président du Comice agricole de Sancerre en 1912, il partagea son inlassable activité entre sa petite patrie et l'action libérale ; mais il ne fut pas réélu en 1910, n'obtenant que 1.426 voix contre son adversaire, M. Honnorat (1.478 voix).
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1930, il mourut à Paris le 6 juillet 1939. Il avait 77 ans.