Edmond Guyot-Dessaigne

1833 - 1907

Informations générales
  • Né le 25 décembre 1833 à Brioude (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 31 décembre 1907 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Radical
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Puy-de-Dôme
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Puy-de-Dôme
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 décembre 1907
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Député depuis 1885 et ministre, né à Brioude (Haute-Loire) le 25 décembre 1833, fils de M. Guyot, ancien ingénieur en chef des ponts et chaussés du Puy-de-Dôme et gendre de M. Dessaigne (V. ce nom), ancien député de Clermont-Ferrand sous la monarchie de Juillet, il étudia le droit à la faculté de Paris, fut reçu licencié en 1856 et docteur trois ans après, s'inscrivit comme avocat d'abord à Paris, puis à Clermont-Ferrand, et quitta ensuite le barreau pour la magistrature.

Très dévoué au gouvernement de l'empereur, il devint successivement substitut à Clermont, chef du parquet d'Issoire, et avocat général près la cour d'appel de Riom. Nommé ensuite juge au tribunal de la Seine, il se démit de cette fonction en 1880, pour se retirer à Cunlhat (Puy-de-Dôme), avec le titre de juge honoraire.

Il fut élu presque aussitôt conseiller général du canton et, au mois de mars 1881, maire de Cunlhat. Lors des élections législatives du 4 octobre 1885, M. Guyot-Dessaigne fut porté par les opportunistes du Puy-de-Dôme sur la liste dite de « concentration républicaine », et élu, au scrutin de ballottage, le 6e sur 9, par 77 550 voix (132 128 votants, 169 883 inscrits). Il vota généralement avec la gauche radicale, parut quelquefois à la tribune, fut président de la commission de réforme du code d'instruction criminelle, vice-président de la commission de réforme du code de procédure.

Après que M. Labordère eut donné sa démission de rapporteur de la commission de l'armée (14 janvier 1889), il fut désigné pour prendre sa place. Peu de temps après, M. Ferrouillat, garde des Sceaux, quitta le portefeuille de la Justice dans le cabinet Floquet, avec l'espoir que son successeur apporterait un nouvel appui à une politique que le Parlement semblait déjà accueillir avec une faveur médiocre. Après plusieurs jours de recherches vaines le président du Conseil confia, le 6 février, le portefeuille de la Justice et des Cultes à M. Guyot-Dessaigne, dont la notoriété fut généralement estimée insuffisante pour motiver ce choix inattendu. Le député du Puy-de-Dôme n'occupa d'ailleurs le pouvoir que quelques jours ; il tomba, le 14 du même mois, avec le cabinet tout entier, devant le vote de la Chambre relatif à la révision. M. Guyot-Dessaigne a voté, dans les derniers temps de la législature :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Chevalier de la Légion d'honneur (13 décembre 1879).

Né le 25 décembre 1833 à Brioude (Haute-Loire), mort le 31 décembre 1907 à Paris.

Député du Puy-de-Dôme de 1885 à 1907.

Ministre de la Justice et des Cultes du 5 au 22 février 1889.

Ministre des Travaux publics du 1er novembre 1895 au 23 avril 1896.

Ministre de la Justice du 25 octobre 1906 au 31 décembre 1907.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 301.)

Le rétablissement du scrutin d'arrondissement en 1889 devait apporter à Edmond Guyot-Dessaigne une majorité sans cesse grandissante dans la 2e circonscription de Clermont-Ferrand où il fut réélu sans interruption jusqu'à sa mort subite en 1907 :

- le 22 septembre 1889, avec 11.169 voix sur 18.074 votants, contre 6.142 à son principal adversaire Poupon ;
- le 20 août 1893, sa situation locale s'améliorant encore avec 13.588 suffrages contre 640 à son adversaire Colombier (sur 20.234 votants) ;
- le 8 mai 1898 où son succès est complet avec 16.010 voix sur 18.443 votants ;
- le 27 avril 1902, confirmation de son élection de 1898 avec 15.765 suffrages contre 12 à son adversaire Dilly ;
- le 20 mai 1906, enfin, avec 13.285 voix sur 21.250 votants contre 5 à Cournol.

Radical « défenseur de la République » en 1889, mais protectionniste en matière agricole, Guyot-Dessaigne acheva sa carrière sur un programme de défense républicaine.

Parlementaire actif et souvent sur la brèche, il prit part, avant de faire sa rentrée au gouvernement en 1895, à la discussion de l'interpellation de Jaurès concernant la politique du gouvernement dans le conflit de Carmaux.

L'affaire des chemins de fer du Sud amena en octobre 1895 la démission du troisième ministère Ribot qui fut remplacé par un cabinet radical homogène, faute de parvenir à un cabinet de concentration. Dans le ministère Bourgeois constitué le 1er novembre 1895, Guyot-Dessaigne obtint le portefeuille des Travaux publics. C'est en cette qualité qu'il participe à la discussion de l'interpellation relative à l'homologation des tarifs concernant le transport des houilles françaises (et prend part à la discussion du budget de l'exercice 1896).

Le cabinet Bourgeois démissionna le 23 avril 1896 sur un vote politique du Sénat (fait sans précédent) et fut remplacé par un cabinet Méline.

Membre de grandes commissions, dont celle d'enquête sur l'affaire de Panama, il devint au fil des législatures président de plusieurs d'entre elles : travaux publics, suffrage universel, armée. Ce furent d'ailleurs les pôles principaux de son attention.

En effet, pendant les dix années, 1896-1906, où il reste éloigné du pouvoir, l'ancien ministre des Travaux publics s'intéresse à l'établissement des lignes de chemins de fer en France et outre-mer et au rachat du réseau des grandes compagnies ; le président suit de très près le projet de résolution relatif à la nomination des grandes commissions ainsi que tout ce qui touche à la législation électorale et, en 1905, demande la mise à l'ordre du jour des projets de réforme électorale ; le président de la commission de l'armée, enfin, prend part à la discussion de la loi de deux ans sur le service armé et intervient en faveur de la suppression des inégalités de recrutement, inégalités qu'il avait déjà condamnées en votant quelque quinze ans plus tôt la loi sur le recrutement de l'armée coloniale.

Les deux dernières années de son existence furent fort remplies : le 20 octobre 1906, le président de la délégation des gauches, Ferdinand Sarrien, au pouvoir depuis le 14 mars, abandonna celui-ci, alléguant des raisons de santé, et fut remplacé par Clemenceau, son ancien ministre de l'Intérieur. Guyot-Dessaigne devint alors ministre de la Justice. A ce titre il participe à la discussion du budget de 1907, aux réformes concernant les aliénés, le divorce et la légitimation des enfants adultérins et aux modifications de la loi de 1901 sur l'assistance judiciaire.

Il intervint également à propos de la carrière des magistrats et plus généralement de la réforme de la magistrature.

Mais à cette activité intense, la mort devait apporter un coup d'arrêt subit ; après plusieurs accidents survenus en séances, Guyot-Dessaigne, garde des Sceaux, président du Conseil général du Puy-de-Dôme, maire de Cunlhat et magistrat honoraire, disparaîtra subitement le 31 décembre 1907, à l'âge de 74 ans.

Il était chevalier de la Légion d'honneur.