Marcel Habert

1862 - 1937

Informations générales
  • Né le 20 septembre 1862 à Montfort-l'amaury (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 8 octobre 1937 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Seine-et-Oise
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 4 mars 1901
Département
Seine-et-Oise
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Seine
Groupe
Entente républicaine démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 20 septembre 1862 à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise), mort le 8 octobre 1937 à Paris (9e).

Député de Seine-et-Oise de 1893 à 1901.

Député de la Seine de 1919 à 1924.

Docteur en droit, avocat, inscrit au barreau de Paris en 1884, secrétaire de la Conférence, Marcel Habert entra dans la magistrature et devint juge d'instruction.

Conseiller général du canton de Montfort-l'Amaury, Marcel Habert se dévoua à la politique boulangiste.

Il se présenta aux élections législatives de 1893 dans la circonscription de Rambouillet, sous l'étiquette de révisionniste rallié. Au premier tour, sur 19.549 inscrits et 14.502 votants, il obtint 3.840 voix contre 3.882 à Janin, républicain, 3.827 à Vian, député sortant radical, 1.918 à Cordier et 715 à Talebart. Au deuxième tour, il fut élu par 5.640 voix contre 4.690 à Vian et 4.577 à Janin, sur 15.025 votants.

Aux élections législatives du 8 mai 1898, il se représenta dans la même circonscription et fut élu au premier tour où il obtint 8.739 voix contre 4.532 à Janin et 1.732 à Coucha, sur 19.591 inscrits et 15.196 votants.

Fervent boulangiste et révisionniste, il milita pour un régime de république plébiscitaire. Après la défaite boulangiste, il devint l'un des principaux animateurs de la Ligue des patriotes. Lieutenant fidèle de Déroulède, il prit part à ses côtés aux manifestations organisées par la ligue. Il se prononça contre la révision du procès Dreyfus.

A la Chambre, il fit surtout de l'obstruction, plus souvent Interrupteur qu'orateur.

Au cours des 6e et 7e législatures, il déploya une grande activité. Secrétaire de nombreux bureaux, membre de diverses commissions et des commissions des chemins de fer et de la réforme judiciaire, auteur de propositions très variées, plus rarement rapporteur, il intervint avec vigueur et très fréquemment dans les débats en séance publique.

Par ses propositions, ses rapports, ses amendements, ses interpellations, il montra l'intérêt qu'il portait à tous les sujets d'actualité : révision de la constitution, modification du règlement, incompatibilités parlementaires, affaire des bons de Panama, affaire Dreyfus, répression des menées anarchistes, scandales de presse, régime colonial, expéditions coloniales, Algérie, amnistie, Code pénal, législation du mariage, chemins de fer, débats agricoles, crédit agricole, vins, boissons, accidents, coopératives, conseil supérieur de l'agriculture, bouilleurs de cru, chasse, questions sociales, durée du travail des femmes et des enfants, chômage, indigents, caisses de retraites, victimes de calamités, bourses d'études, écoles primaires, bureaux de placement, douanes, et très fréquemment dans tous les débats intéressant la défense nationale.

Devenu l'un des chefs de la Ligue des patriotes reconstituée, il se trouvait le 23 février 1899 avec Déroulède, lors de la tentative effectuée à la suite des obsèques du président Félix Faure, auprès du général Roget (voir notice biographique de Déroulède, t. IV, p. 1399). Arrêté, traduit devant la cour d'assises de la Seine, il fut acquitté le 31 mai 1899. Mais, inculpé ensuite de complot contre la sûreté de l'Etat, il s'enfuit. Il se constitue prisonnier le 19 décembre 1899. Incarcéré, il est condamné par la Haute Cour de justice le 23 février 1900 à cinq ans de bannissement et conduit à la frontière belge. Il rejoint Déroulède à Saint-Sébastien. Le 4 mars 1901, il est déchu de son mandat de député par la Chambre après un débat de procédure assez tumultueux.

Il revient en France en 1904 à l'expiration de sa peine et reprend ses activités en faveur des idées nationalistes.

Il se présente aux élections générales législatives de 1910 (24 avril et 8 mai) dans la circonscription de Rambouillet. Au premier tour, sur 20.147 inscrits, 16.313 votants, il obtient 6.960 voix contre 6.054 à Vian et 3.072 à Godin. Au deuxième tour, il est battu par 7.833 voix contre 8.484 à Vian.

Il est élu conseiller municipal de Paris pour le quartier Rochechouart par le IXe arrondissement, en 1911, et conserve ces fonctions jusqu'en 1919.

Fidèle à ses convictions, il s'était engagé en 1914 et avait servi comme lieutenant au 171e R.I. Décoré de la Croix de guerre, il reçoit la Légion d'honneur en 1916.

Il se présente aux élections générales législatives de 1919 où, pour la première fois, le corps électoral est appelé à voter au scrutin de liste proportionnel avec répartition du quotient électoral et ensuite à la plus forte moyenne, conformément à la loi électorale du 12 juillet 1919.

Au troisième rang sur la liste du bloc national républicain, union nationale républicaine, socialiste et nationale, il est élu au quotient avec huit autres de ses colistiers. Il avait obtenu 86.387 voix.

A la Chambre, il s'inscrit au groupe de l'entente républicaine démocratique. Il est nommé membre de la commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, de la commission de la marine marchande, de la comptabilité, des spéculations de guerre, des mines, des régions libérées.

Au cours de cette douzième législature, par de rares propositions, de plus nombreux rapports, et surtout des interventions fréquentes, ou par comparaison avec son activité parlementaire antérieure, il se montra plus législateur qu'orateur de combat, il fit preuve à la fois de la permanence de ses idées politiques et de son adaptation aux problèmes de l'heure.

Fidèle à ses préoccupations constantes, il agit en faveur des institutions politiques, du règlement, des incompatibilités, des conditions de vie des travailleurs, mais, conscient des problèmes créés par les suites de la guerre, il se consacre à la défense de l'épargne, des finances publiques, des droits des victimes de la guerre, des mobilisés, des réparations, du logement, du ravitaillement, des pensions, des assurances sociales alors facultatives.

Il entra dans la retraite en même temps que se terminait la mission d'une chambre qui devait garder dans l'histoire le nom de Chambre bleu horizon.

Il mourut à Paris le 8 octobre 1937, à l'âge de 75 ans, au moment où patriote de toujours il devait voir monter, avec angoisse les menaces d'une nouvelle guerre mondiale.