Gabriel Hanotaux
1853 - 1944
Député de 1886 à 1889, né à Beaurevoir (Aisne) le 19 novembre 1853, il entra dans la diplomatie et fut conseiller d'ambassade à Constantinople.
Désigné par le comité républicain de l'Aisne comme candidat à la Chambre des députés en remplacement de M. Villain, décédé, il fut élu, le 18 avril 1886, député de l'Aisne, par 52 813 voix (103 480 votants, 150 176 inscrits), contre 48 716 à M. Gilbert-Boucher, « républicain libéral. »
M. Hanotaux prit place à gauche, fit partie (janvier 1887) du groupe qui mit en avant le projet d'une « association de propagande républicaine » dont les statuts furent votés le 17 février suivant, parla sur la loi militaire (juin) en faisant l'apologie du service de trois ans et des armées démocratiques, et répondit (février 1888) à M. Paul Deschanel, qui avait fait l'éloge du protectorat français sur les catholiques d'Orient, en s'efforçant de faire ressortir les difficultés de cette situation.
M. Hanotaux vota pour les ministères républicains de la législature, pour l'expulsion des princes, et, en dernier lieu:
- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
M. Hanotaux a été nommé (30 octobre 1889) sous-directeur à la direction des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères.
Né le 19 novembre 1853 à Beaurevoir (Aisne).
Député de l'Aisne de 1886 à 1889.
Ministre des Affaires étrangères du 30 mai 1894 au 1er novembre 1895 et du 29 avril 1896 au 28 juin 1898.
(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 308.)
C'est à la crise du boulangisme que Gabriel Hanotaux dut la perte de son mandat législatif. Il avait voté les poursuites contre le général Boulanger et, aux élections de septembre 1889, ses électeurs lui préférèrent le comte Jean Caffarelli, descendant d'une famille de noblesse d'Empire, soutenu par les comités boulangistes. Ce dernier fut élu dès le premier tour de scrutin par 7 501 voix sur 13 089 votants contre 5 262 à Gabriel Hanotaux.
Retrouvant alors l'administration diplomatique, il fut tout d'abord nommé, en octobre 1889, sous-directeur à la direction des affaires politiques, puis en 1892, directeur des consulats.
Mais, l'affaire de Panama discréditant le personnel politique en place, permit la promotion d'une nouvelle génération d'hommes politiques jeunes. C'est ainsi qu'à 41 ans, Gabriel Hanotaux devint ministre des Affaires étrangères. Du 30 mai 1894 au 28 juin 1898, participant successivement aux deuxième et troisième cabinets Charles Dupuy, au troisième cabinet Ribot, puis au ministère Méline, il occupera ce poste avec une seule interruption (cabinet Léon Bourgeois, du 1er novembre 1895 au 29 avril 1896).
Au ministère des Affaires étrangères, son action se développe dans deux directions.
Cet ancien chef de cabinet de Jules Ferry est un colonialiste convaincu qui écrit : « Une puissance sans colonie est une puissance stérile : tous les éloges et toutes les gratitudes de l'histoire iront toujours aux peuples colonisateurs ». Deux faits, entre autres, illustrent cette conviction : l'envoi en novembre 1894 du corps expéditionnaire du général Duchesne à Madagascar pour lequel il fait voter un crédit de 65 millions par les Chambres ; le soutien accordé ensuite à la mission Marchand. Mais il appartiendra à Delcassé, son successeur au Quai d'Orsay, de régler l'incident de Fachoda et d'apaiser la tension franco-anglaise.
Par ailleurs, le problème est d'affermir la position française en Europe. La convention militaire franco-russe de 1892 vient d'être seulement ratifiée par les deux Etats lorsque Gabriel Hanotaux devient ministre en 1894. Il faut donc consolider encore cette alliance et le signe extérieur en sera la visite du Président Félix Faure en Russie en 1897. Quant à l'Allemagne, il semble que Gabriel Hanotaux ait été partisan de l'établissement avec ce pays d'un modus vivendi assurant l'expansion coloniale française, d'une certaine complaisance, voire d'un appui discret face à l'Angleterre.
À la chute du cabinet Méline, Gabriel Hanotaux est mis en disponibilité comme ministre plénipotentiaire de 1re classe. Après un échec aux élections sénatoriales (1904), il abandonnera la vie politique mais aura encore l'occasion de participer à la vie publique en étant délégué de la France à la S.D.N. en 1918 et ambassadeur extraordinaire à Rome en 1920.
Hanotaux pouvait dire justement de lui-même : « L'histoire me conduisit à la politique... Finalement, la politique me rendit à l'histoire ». En effet, à l'instar de son grand-oncle Henri Martin, il a mené également une carrière féconde d'historien et publié de nombreux ouvrages :
- Histoire du Cardinal de Richelieu,
- Histoire de la France contemporaine,
- Histoire illustrée de la guerre de 1914,
- l'histoire des colonies françaises et de l'expansion de la France dans le Monde.
Il a participé à l'élaboration et dirigé la publication de l'Histoire de la Nation française ainsi que de l'Histoire de la Nation égyptienne.
L'Académie française lui avait décerné le prix Gobert en 1894. Il en était membre depuis 1897, en remplacement de Challemel-Lacourt.
Il était également grand-croix de la Légion d'honneur.
Né le 19 novembre 1853 à Beaurevoir (Aisne)
Décédé le 11 avril 1944 à Paris
Député de l'Aisne de 1886 à 1889
Ministre des affaires étrangères du 30 mai 1894 au 1er novembre 1895 et du 29 avril 1896 au 28 juin 1898
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1937, 1938)
Doyen de l'Académie française, Gabriel Hanotaux meurt à Paris, le 11 avril 1944, à l'âge de 90 ans.