Nicole de Hauteclocque
1913 - 1993
HAUTECLOCQUE (Nicole de)
Née le 10 mars 1913 à Commercy (Meuse)
Décédée le 18 janvier 1993 à Paris
Députée de Paris de 1962 à 1986
Nicolas de Hauteclocque est née le 10 mars 1913 à Commercy où son père, le colonel de Saint-Denis, était en garnison. Ce dernier survit à la Grande guerre et à l’enfer de Verdun. A la fin de la guerre, il est envoyé en Rhénanie puis nommé attaché militaire dans les pays scandinaves. Nicole de Hauteclocque réside donc d’abord à Copenhague puis à Stockholm. Elle suit des études par correspondance jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. De son enfance, la fratrie Saint-Denis garde d’ailleurs un excellent souvenir. En 1935, la famille emménage à Nantes où le colonel de Saint-Denis commande le 65e régiment d’infanterie. Nicole de Hauteclocque y épouse en 1932 le sous-lieutenant Pierre de Hauteclocque, cousin germain du futur Maréchal Leclerc. Officier de la Légion étrangère, son mari participe en 1940 à la bataille de Narvik et rejoint général de Gaulle à Londres cette même année. De leur côté, après une rencontre décisive en octobre 1940 avec le colonel Rémy, Nicole de Hauteclocque et ses parents s’engagent dans la Résistance. Après avoir participé activement à l’action clandestine, celle-ci prend directement part aux combats de la libération de Paris en août 1944 ce qui lui vaut d’être promue capitaine l’année suivante, d’obtenir la Croix de guerre, la Légion d'honneur à titre militaire, la rosette de la Résistance, la médaille de la France libre et de remettre elle-même la Croix de guerre à ses parents. De cette période, elle écrit avec modestie : « J’ai eu beaucoup de chance que, dans mes deux familles, chacun ait refusé l’armistice de 40. Notre action commune dans les F.F.L. ou dans la Résistance est certainement la page la plus émouvante de ma vie. Il est évident que ma vie politique, débutée au RPF en 1947, a été la suite toute naturelle de ma vie de résistante et de gaulliste ».
En effet, la fidélité de Nicole de Hauteclocque au général de Gaulle se traduit par son adhésion au Rassemblement du Peuple Français dès sa création en avril 1947. La même année, elle est élue conseillère de Paris et conserve ce mandat jusqu’en 1989, siégeant au groupe gaulliste de l’assemblée municipale. Elue du XVe arrondissement, elle lui restera toujours fidèle. Nommée vice-présidente du conseil général de la Seine de 1949 à 1950, puis du Conseil de Paris de 1954 à 1955 et de 1962 à 1963, Nicole de Hauteclocque devient même la première femme à présider l’assemblée parisienne de 1972 à 1973. A l’Hôtel de Ville, elle est également adjointe au maire de Paris chargé de la sécurité aussitôt après l’élection de Jacques Chirac, fonction qu’elle occupe de 1977 à 1989.
En 1958, l’ancienne résistante décide de prolonger son action politique en se présentant pour la première fois aux élections législatives dans le quartier parisien Necker-Grenelle. La candidate de l’UNR se place en tête du premier tour avec 8 014 voix (soit 22% des suffrages exprimés) contre 7 925 au candidat du CNI Jean Debray, 5 852 pour le communiste Jean Roger ou encore 4 782 pour le MRP Jean Cayeux. Cependant, n’obtenant que 39,4% des suffrages exprimés, elle est battue au second tour par Jean Debray (41,3%) dans le cadre d’une triangulaire l’opposant également à Jean Roger (19,2%).
Nullement découragée par cet échec, elle se représente en 1962 face à ses deux anciens adversaires : le communiste Jean Roger et l’indépendant Jean Debray. Dans sa circulaire, elle insiste sur son action dans la Résistance, sa fidélité au général de Gaulle et son expérience de quinze ans au Conseil municipal de Paris. Son avance au premier tour est plus nette : 14 501 des électeurs ont porté leur choix sur la candidate gaulliste contre 8 334 sur celui du CNI et 6 639 sur celui du PCF. Seules 237 voix sur 29 474 suffrages exprimés lui ont manqué pour être élue dès le premier tour. Elle remporte logiquement le second tour avec 53,2% des voix, loin devant le député sortant (24,3%) et le candidat communiste (22,4%).
A son arrivée au Palais-Bourbon, la députée s’inscrit au groupe d’UNR-UDT. Elle siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République de 1962 à 1963 puis à la commission des Affaires étrangères de 1964 à 1966. Elle est par ailleurs membre titulaire de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur la réorganisation de la région parisienne à partir de juin 1964. Au cours de cette législature, elle dépose une proposition de loi relative à l’exécution des condamnations pour abandon de famille (21 juin 1963). Elle intervient une bonne demi-douzaine de fois à la tribune, le plus souvent pour défendre une présence policière plus importante et plus efficace : Nicole de Hauteclocque dénonce l’insuffisance des crédits de la préfecture de police (discussions de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1964 le 5 novembre 1963, pour 1965 le 28 octobre 1964, pour 1966 le 13 octobre 1965, et pour 1967 le 24 octobre 1966) et appelle à la construction de commissariats de police en banlieue (projet de loi portant réorganisation de la région parisienne, 29 juin 1964). Par ailleurs, elle pose une question orale sans débat à Jacques Maziol, ministre de la Construction, sur les difficultés des femmes seules à se loger : la députée de la Seine demande si des logements particuliers pourraient être construits en faveur de cette catégorie de locataires ainsi qu’en faveur des personnes âgées (29 octobre 1965).
Lors des grands scrutins de la législature, la députée de Paris soutient avec constance l’action du gouvernement. Elle se prononce ainsi en faveur de la ratification du traité de l’Elysée le 13 juin 1963, du projet de loi encadrant les grèves des services publics le 26 juillet 1963, de la modification des dates des sessions parlementaires le 20 décembre 1963, de la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux le 17 juin 1964 et de la réforme du service national le 26 mai 1965.
En 1967, Nicole de Hauteclocque se présente une troisième fois dans son quartier de Necker et Grenelle. Placée première à l’issue du premier tour avec 14 892 voix (quand il en fallait 15 976 pour être élu au premier tour) face au socialiste Alain Savary (6 674 voix), au communiste Guy Fulero (5 213 voix) et au candidat d’extrême-droite Robert Tardif (5 172 voix), la députée sortante est reconduite dans son mandat au second tour en remportant 54,2% des suffrages face à Alain Savary.
Inscrite au groupe d’Union démocratique pour la Ve République, Nicole de Hauteclocque retrouve la commission des Affaires étrangères à laquelle elle siège pendant toute la législature. Elle accède également à la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi organique de Roland Dumas tendant à modifier l’article 34 de la Constitution à propos du débat sur l’introduction de la publicité à la télévision (17 janvier 1968). Nicole de Hauteclocque dépose une nouvelle fois sa proposition de la loi relative à l'exécution des condamnations pour abandon de famille (19 avril 1967). Sa première intervention porte à nouveau sur l’insuffisance des crédits alloués à la police à l’occasion de la discussion du projet de loi de finances pour 1968 (6 novembre 1967). Par ailleurs, la députée de Paris s’intéresse à la crise du logement à Paris (discussion du projet de loi de finances pour 1968, 9 novembre 1967).
Par ailleurs, fidèle gaulliste, elle ne s’associe pas aux deux motions de censure en mai et juin 1967 sur les pouvoirs spéciaux attribués au gouvernement.
Les événements du printemps 1968 interrompent cette quatrième législature. Nicole de Hauteclocque se porte candidate au renouvellement de son mandat. Il s’en faut de 869 voix pour que sa réélection soit assurée dès le premier tour : la députée sortante affronte six adversaires qu’elle devance largement en recueillant avec 14 191 voix (47,1% des suffrages exprimés) contre 4 521 pour Jacques Foulquier de Centre Progrès et Démocratie Moderne, 3 901 pour le socialiste Alain Savary, 3 509 pour le communiste Guy Fulero ou encore 1 801 pour le PSU Paul-Louis Augias. Au second tour, elle retrouve le chemin du Palais-Bourbon avec 57% des suffrages exprimés contre 43% à Jacques Foulquier.
Au cours de cette législature, la députée UNR siège à la commission des affaires culturelles familiales et sociales de 1968 à 1969 puis à la commission de la défense nationale et des forces armées de 1969 à 1972. Elle est par ailleurs membre de la commission de surveillance des publications destinées à l'enfance mise en place le 17 novembre 1968. Elle dépose également plusieurs propositions de loi visant à majorer les rentes viagères privées (3 octobre 1968), à assurer une meilleure protection des enfants dont la santé pourrait être gravement compromise par de mauvais traitements ou par un défaut de soins (3 avril 1969), à substituer à la notion de puissance paternelle celle d’autorité parentale (19 septembre 1969), à faire prendre en compte dans le calcul des années de service accompli dans les administrations et établissements publics, tout ou partie de la durée des services militaires ou de résistance (24 juin 1971) et à réaliser l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes (4 octobre 1972).
La députée du XVe arrondissement dénonce avec toujours autant de vigueur la situation précaire de la police parisienne (discussion du projet de loi de finances pour 1969, le 14 novembre 1968 ; pour 1970, le 20 novembre 1969 ; et pour 1971, les 9 et 19 novembre 1970). Le 10 juin 1971, Nicole de Hauteclocque s’intéresse à nouveau aux difficultés de logement des Parisiens aux revenus modestes à l’occasion des projets de loi relatif à l'allocation de logement et aux habitations à loyer modéré. Elle défend enfin l’institution de primes ou d’aides financières aux entreprises pour l'aménagement de postes de travail convenant aux handicapés (discussion du projet de loi de finances pour 1972, le 27 octobre 1971).
La députée de Paris poursuit son soutien à l’exécutif en votant pour les grandes lois de cette législature : les politiques générales des gouvernements les 15 octobre 1970 et 24 mai 1972, la loi d’orientation de l’enseignement supérieur en octobre 1968, la loi relative à l’exercice du droit syndical dans les entreprises en décembre 1968, le renforcement de la garantie des droits individuels des citoyens en mai 1970, l’abaissement du service national à douze mois en juin 1970, ainsi que la création des régions le 27 avril 1972. Elle n’a pas pris part au vote de la loi Pleven dite « anticasseurs » en juin 1970.
Aux élections législatives de 1973, les électeurs du XVe arrondissement reconduisent Nicole de Hauteclocque : au premier tour, la gaulliste obtient 42,3% des suffrages, devançant largement ses adversaires du Centre Républicain Francis Raffenel (20,3%), du Parti socialiste Jacques Peskine (15,4%) ou encore du Parti communiste Guy Fulero (11,9%). Au second tour, elle remporte confortablement l’élection, totalisant 50,3% des voix contre 33% pour le socialiste et 16,7% pour le centriste.
Inscrite au groupe UDR puis RPR de l’Assemblée, Nicole de Hauteclocque est appelée à la commission de la défense nationale et des forces armées de 1973 à 1974 puis à celle des Affaires étrangères de 1974 à 1978. Elle dépose plusieurs propositions de loi visant notamment à faire supporter par l’Etat la réparation de tout dommage imputable directement à une vaccination obligatoire (25 avril 1973), à examiner la validation des services accomplis par des assistants sociaux dans les services sociaux privés transformés en services sociaux publics (10 mai 1973), à modifier la loi fixant le statut de copropriété des immeubles bâtis (24 mai 1973), à élever le montant des chèques obligatoirement payés par le tiré (30 juin 1976) et à étendre au corps des identificateurs de l'institut médicolégal le statut de 1950 des agents des réseaux souterrains des égouts (6 juin 1974) ainsi qu’au corps des porteurs des services municipaux des pompes funèbres (3 novembre 1977). Ses interventions s’attachent essentiellement à Paris, aux conditions des personnes âgées et, surtout, à la police. Le 13 décembre 1973, à l’occasion du projet de loi relatif à l'interruption volontaire de la grossesse, elle rend hommage au gouvernement qui a eu le courage de poser le problème et d’obliger chacun à le connaître. Cependant, elle se prononce contre la loi : « Il faut que les méthodes de contraception soient plus largement diffusées et mieux enseignées, que les jeunes filles soient mieux averties des risques qui seront toujours la part des femmes et qu'elles soient, lorsque leur situation devient un drame, mieux comprises et surtout mieux conseillées. Il vaut mieux apprendre à aimer, à aider que d'accepter trop aisément la destruction d'une future vie. Le respect de la vie fait partie des droits de l'homme […] Il faut vouloir et pouvoir réaliser très vite un grand programme d'environnement familial qui soit efficace et qui protège réellement les futures mères, les amenant à renoncer, sauf dans les cas plus dramatiques encore à déterminer, à se livrer au recours ultime dont elles risquent de porter dans leur chair et dans leur âme une ineffaçable blessure ».
Lors des grands scrutins nationaux, la députée de Paris soutient les orientations générales défendues par le pouvoir. Elle approuve la déclaration de politique générale du Premier ministre Jacques Chirac le 6 juin 1974 et le programme du gouvernement de Raymond Barre le 28 avril 1977. Le 16 octobre 1973, elle soutient la réforme du quinquennat et le 21 juin 1977, celle de l’élection des membres de l'Assemblée des communautés européennes au suffrage universel. Cependant, le 10 octobre 1974, elle ne prend pas part au vote sur l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel. En outre, la députée de Paris s’oppose aux réformes voulues par le nouveau chef de l’Etat en matière de mœurs en votant contre le projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse le 28 novembre 1974 et en s’abstenant volontairement sur la réforme du divorce le 4 juin 1975.
En 1978, douze candidats s’affrontent pour le siège de député de la 18e circonscription parisienne. Dans ces conditions, les voix sont assez dispersées : Nicolas de Hauteclocque qui défend les couleurs du RPR (dont elle devenue membre du comité central) obtient un score de 40,8% devant le socialiste Alain Sausse (18,1%), l’UDF Francis Raffenel (17,8%), la communiste Nicole Norvo (9,5%) ou encore l’écologiste Laure Schneiter (6,2%). La députée sortante et son suppléant Jacques Toubon profitent du retrait en leur faveur du centriste pour battre très largement Alain Sausse avec plus de 65,7% des suffrages exprimés.
Inscrite au groupe RPR et membre de la commission des Affaires étrangères, Nicole de Hauteclocque dépose plusieurs propositions de loi visant notamment à la protection de certains lieux publics contre les auteurs d'attentats aux moeurs ou d'incitations à la débauche le 28 mai 1980, à la création d’une agence nationale d’indemnisation le 23 octobre 1980 ou encore à la réglementation de l’exercice de la profession de directeur ou de gérant de sociétés de surveillance, de sécurité ou de gardiennage le 3 avril 1981. En séance publique, ses interventions sur concentrent toujours la police dont elle dénonce le manque de moyens humains et financiers.
Lors des principaux scrutins publics, Nicole de Hauteclocque apporte un soutien constant à l’action gouvernementale. Elle vote ainsi pour l'augmentation de la quote-part de la France au Fonds monétaire international le 18 avril 1978, pour la déclaration de politique générale du gouvernement Barre le 20 avril 1978, pour l’aide aux travailleurs privés d'emploi le 5 janvier 1979, pour l'aménagement de la fiscalité directe locale (texte sur lequel la responsabilité du gouvernement est engagée) le 18 décembre 1979, pour la loi sur la définition et la répression du viol le 11 avril 1980, pour la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales le 20 novembre 1980, ou encore pour le projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes le 18 décembre 1980. Seul écart à l’adhésion à la politique menée par l’exécutif, la députée vote contre la loi sur l’IVG du 20 novembre 1979.
En 1981, Nicole de Hauteclocque résiste à la vague rose : elle est élue dès le premier tour en réunissant 58,6% des suffrages sous son nom, loin devant la socialiste Carmen Carmona (29,1%) et la communiste Nicole Borvo (4,9%) notamment.
La députée de Paris retrouve ainsi les bancs du groupe RPR de l’Assemblée, brièvement ceux de la commission des affaires étrangères puis de la commission de la défense nationale et des forces armées de 1981 à la fin de la législature. Elle dépose plusieurs propositions de loi déjà déposées lors de ses mandats précédents. Ses interventions restent centrées sur la police, en particulier la police parisienne dont l’effectif trop réduit à ses yeux explique en partie l’insécurité dans la capitale. Le 19 novembre 1982, lors de l’examen du projet de loi de finances pour 1983, la députée prend la parole en séance publique au cours d’une longue intervention, réclamant avec conviction l’élaboration d’une « loi de programme, pour que la nation consente l'effort nécessaire pour sa police, donc pour la sécurité des citoyens ». Le 1er juin 1983, dans une question au gouvernement, elle réitère sa demande d’un plan pour restaurer la sécurité en France et à Paris et restaurer la confiance en la police. Elle porte son combat jusque dans les colonnes du Monde où, le 28 mars 1984, elle prend la défense de « ce grand corps malade » qu’est devenu, selon elle, la police nationale.
Nicole de Hauteclocque s’oppose systématiquement aux déclarations de politique générale des différents gouvernements de la législature (Mauroy I et II, 9 juillet 1981 et 6 avril 1983 ; Fabius, 24 juillet 1984). La députée vote contre l’abolition de la peine de mort en septembre 1981 et contre le remboursement de l’IVG en décembre1982. Comme son groupe parlementaire, elle se prononce en faveur de la loi relative aux étrangers séjournant en France le 25 mai 1984, s’abstient volontaire sur l’égalité professionnelle des femmes et des hommes en décembre 1982 et ne prend pas part au scrutin du 5 mai 1983 sur la protection des victimes d’infraction ni à celui du 6 mai 1985 sur l’égalité des époux dans les régimes matrimoniaux.
Par ailleurs, durant son mandat, la députée préside le comité parisien de soutien à la candidature de Jacques Chirac dont elle a été l’adjointe à la mairie de la capitale. Son gaullisme, très chiraquien, se marque par un coup d’éclat : en 1984, dans l’hémicycle du Palais-Bourbon, elle demeure assise à son banc avec quelques autres députés RPR, lorsque tous les élus de l’opposition se lèvent pour saluer le retour à l'Assemblée nationale de Valéry Giscard d’Estaing.
En mars 1986, c’est à la demande de Jacques Chirac que Nicole de Hauteclocque accepte de renoncer à son mandat de député en ne figurant qu’en dernière position sur la liste parisienne du RPR, afin de renouveler la représentation parlementaire. Elle reçoit très vite la compensation de ce geste en devant, dès le mois de septembre suivant, sénateur de Paris. La liste de la majorité gouvernementale RPR-UDF ayant obtenu 84,6% des 2 351 suffrages exprimés et donc onze siège, l’ancienne députée du XVe arrondissement de la capitale rejoint la Haute Assemblée. Inscrite au groupe RPR, Nicole de Hauteclocque siège à la commission des affaires étrangères pendant toute la législature. Au Palais du Luxembourg, elle dénonce en 1988 les persécutions subies par la minorité hongroise en Roumanie à l'initiative de Nicolae Ceausescu qu'elle qualifie de « tyran mégalomane ». La même année, elle vote en faveur de la loi relative au revenu minimum d'insertion. En revanche, elle se prononce contre la loi constitutionnelle européenne.
Nicole de Hauteclocque décède le 18 janvier 1993 à Paris des suites d’un arrêt cardiaque. Jacques Chirac salue immédiatement « le courage, l’énergie, la dignité et la générosité » de l’ancienne résistante tandis que Charles Pasqua rend hommage à son « action exemplaire au service de la France ».