Paul Baratgin
1890 - 1966
Né le 17 décembre 1890 à Orgerus (Seine-et-Oise)
Décédé le 22 décembre 1966 à Paris
Membre de la première Assemblée Nationale Constituante (Hautes-Pyrénées)
Sénateur des Hautes-Pyrénées de 1946 à 1958
Né dans la région parisienne, Paul Baratgin est élevé à Lannemezan d'où sa famille est originaire. C'est dans cette commune des Hautes-Pyrénées qu'il passe sa jeunesse et succède à son père comme médecin.
Son activité professionnelle, marquée par un inlassable dévouement à ses concitoyens, est interrompue par le premier conflit mondial auquel il participe dans les rangs du 212e régiment d'infanterie. Son courage au combat lui vaut la Croix de guerre, puis la Légion d'honneur.
Son souci du bien public le conduit à entrer dans la vie politique et, en 1925, il est élu successivement conseiller municipal de Lannemezan puis conseiller général du canton. En 1929, il devient maire de Lannemezan et président de la Commission des finances du conseil général des Hautes-Pyrénées.
Lorsque survient l'occupation, Paul Baratgin joue un rôle très actif dans la Résistance, ce qui lui vaut d'être par deux fois arrêté par la Gestapo. Détenu à la prison St-Michel, à Toulouse, il est sur le point d'être déporté lorsque les forces de la Libération le délivrent.
L'attribution de la médaille de la Résistance marque la reconnaissance de ses mérites.
Il accède en 1945 à la présidence du conseil général des Hautes-Pyrénées, puis est élu dans ce département à la première Assemblée Constituante : tête de la liste radicale-socialiste qui recueille 22 469 voix sur 88 818 suffrages exprimés, il est élu à la plus forte moyenne. Il n'est pas candidat à la seconde Constituante, mais est élu au Conseil de la République, le 8 décembre 1946 avec 159 voix sur 465 suffrages exprimés.
La fidélité de ses électeurs sera sans faille, récompensant ainsi l'activité inlassable qu'il déploie en faveur de son département. Ainsi, outre la mairie de Lannemezan à laquelle il avait accédé dès 1929, il conserve ses mandats de président du conseil général et de membre de la Haute assemblée jusqu'à son décès.
Il est vrai qu'il accomplit une œuvre considérable de développement local, avec le souci constant de concilier le maintien de l'activité agricole traditionnelle avec le nécessaire développement industriel. Il contribue ainsi à l'implantation dans sa région de deux importantes usines chimiques ainsi qu'à la réalisation d'un hôpital psychiatrique.
Son œuvre d'organisateur porte aussi sur l'amélioration de l'irrigation, à laquelle il participe en tant que président de la société interdépartementale des coteaux de Gascogne, sur la mise en valeur de la montagne par la construction d'une route à haute altitude dite des lacs, et la création de voies transpyrénéennes vers l'Espagne.
Au sein du Conseil de la République, où il rejoint le groupe du Rassemblement des Gauches Républicaines, il est membre des commissions du règlement, des moyens de communication et des transports, du suffrage universel, et de la comptabilité.
En 1947, il dépose une proposition de résolution invitant le Gouvernement à assurer, en toute circonstance, le libre choix par les malades assurés sociaux de leurs praticiens, manifestant ainsi, dès le début de son mandat, son souci du libre exercice de la médecine. Il rédige également deux propositions de loi, l'une sur la lutte contre les maladies vénériennes, l'autre sur la distribution gratuite de lait aux écoliers. Ses autres interventions sont consacrées à la défense des collectivités locales : organisation municipale, création de ressources nouvelles pour les collectivités locales (1947).
Aux sénatoriales de novembre 1948, la liste du RGR, qu'il conduit, remporte les deux sièges attribués au département des Hautes-Pyrénées ; il est réélu au premier tour avec 406 voix sur 722 suffrages exprimés. Il est réélu dans les mêmes conditions en 1952 (461 voix sur 729 suffrages exprimés), et en 1958, sur une liste de la Gauche démocratique (441 voix sur 721 suffrages exprimés). C'est dire la qualité de son implantation locale. En 1949, il est choisi par ses pairs comme questeur du Conseil de la République, fonction où il est reconduit durant dix années consécutives. A compter de cette date, il consacre à la gestion de la Haute assemblée l'essentiel de son activité nationale.
Il participe également aux travaux de la Commission du travail (1952) et de la Commission de la justice (1955).
Toujours soucieux de la défense de son département, il dépose en 1957 une proposition de résolution invitant le Gouvernement à venir en aide aux communes des Hautes-Pyrénées victimes des cyclones de juin 1957, et intervient dans la discussion du budget de 1958 pour inciter l'Etat à garantir les emprunts lancés pour la création de routes touristiques.
Les 2 et 3 juin il ne prend pas part au vote sur les pleins pouvoirs et sur la révision constitutionnelle.