Marcel Héraud
1883 - 1960
* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936
Né le 8 mai 1883 à Cérilly (Allier).
Député de la Seine de 1924 à 1942. Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 13 décembre 1930.
Ministre de la Santé publique du 21 mars au 5 juin 1940.
Fils d'un médecin, il fit ses études_ au collège Stanislas. Il suivit ensuite les cours de la Faculté de droit de Paris ainsi que ceux de l'Ecole des sciences politiques. Devenu licencié en droit, il s'orienta vers la carrière d'avocat. Stagiaire en 1908, il fut désigné comme premier secrétaire de la conférence du stage en 1911 ; l'année suivante, il s'inscrivit au barreau de la Cour d'appel de Paris. En 1912, il se vit décerner le prix Laval. Prononçant, suivant la tradition, l'éloge d'un ancien bâtonnier, il avait choisi Me Alexandre Plocque qui fut à la tête de l'Ordre en 1870.
Mobilisé en 1914, il eut une conduite brillante au front.
Après la guerre, il entra dans la vie politique en se faisant élire conseiller municipal du VIe arrondissement de Paris, quartier Saint-Germain-des-Prés, en 1919, et conseiller général de la Seine un an plus tard. Il s'intéressa plus particulièrement aux questions financières et à la gestion des équipements d'intérêt public ; il a rédigé de nombreux rapports au conseil municipal et au conseil général sur le rachat des transports en commun, les conventions avec le métro, les-sociétés d'électricité, etc..
Depuis 1917 il participait également au mouvement des associations de mutilés et fit partie de plusieurs commissions relatives aux revendications des victimes de guerre en qualité de délégué de l'union fédérale des associations françaises de mutilés.
Vice-président du conseil municipal de Paris en 1923 et conseiller général, il fut élu député de la 3e circonscription de la Seine à sa première candidature, le 11 mai 1924 ; inscrit sur la liste de l'union républicaine démocratique du 3° secteur de la Seine, il réunissait dès le premier tour 63.049 voix sur 201.612 votants. Il s'inscrira à la Chambre à la gauche républicaine démocratique. Le 22 avril 1928, il sera réélu au premier tour, dans la 1re circonscription du VIe arrondissement avec 3.559 voix contre 1.838 à Joisson. Il s'inscrira au groupe des républicains de gauche. Le 8 mai 1932, la même circonscription l'élira au deuxième tour avec 2.903 voix contre 1.451 à Gillouin, candidat socialiste ; il s'inscrira alors au groupe du centre républicain. Enfin, le 3 mai 1936, elle le désignera une nouvelle fois, encore au deuxième tour, par 3.595 voix contre 2.822 à Le Galudec, candidat communiste, et il siégera à la Chambre au sein du groupe des républicains indépendants et d'action sociale.
Au cours de ses dix-huit années de mandat, Marcel Héraud n'ignora aucun des aspects de la vie parlementaire. Il fit tour à tour partie de la commission du commerce et de l'industrie, de la commission des pensions, de l'enseignement et des beaux-arts, du règlement, des mines et de la force motrice, mais il s'intéressa surtout à la commission des affaires étrangères.
Il déposa des propositions de loi sur des sujets variés (extension des droits politiques des femmes, coordination du secrétariat général de la présidence, réduction du prix des loyers, droits des victimes de guerres coloniales) mais son domaine d'élection fut le domaine juridique pur : il déposa des propositions sur la modification du Code civil en matière d'adoption, du Code pénal en matière de trahison, la rectification du Code d'instruction criminelle, l'accroissement des peines prévues pour le rapt des mineurs, la durée de la prescription en matière d'infraction à la loi sur les sociétés, la notification des recours en cassation, l'établissement des sommations, le droit de citation directe, le recouvrement des petites créances commerciales, les sanctions pénales.
Il demanda à interpeller le gouvernement sur de nombreux sujets, et notamment sur les lacunes de la loi sur les libertés individuelles ; il intervint, en de multiples interpellations, en particulier à propos du chômage.
Ses rapports sont abondants : rapports sur l'autorisation de congrégations, sur l'exercice de la profession de banquier, sur des projets modifiant la législation des loyers, sur la modification de la loi relative à la vente et au nantissement des fonds de commerce, sur la radiodiffusion d'Etat, sur l'organisation de la Nation en temps de guerre.
Ses interventions à la tribune sont innombrables qu'il s'agisse des loyers, de l'amnistie, des droits de la femme, de la dette publique, des rapports entre bailleurs et locataires, des taxes successorales, etc..
Son activité inlassable et son appartenance au centre républicain fondé par André Tardieu lui valurent d'être choisi par celui-ci comme sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil dans ses deux cabinets successifs (1929 et 1930) : à ce titre, il s'occupera aussi bien des questions de budget, des problèmes liés aux inondations ou de l'aménagement de la région parisienne. En 1940, Paul Reynaud le choisira comme ministre de la Santé publique.
Le 10 juillet 1940, au congrès de Vichy, il votera, comme la majorité de ses collègues, les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.
Marcel Héraud était commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1914-1918.
Né le 8 mai 1883 à Cérilly (Allier)
Décédé le 17 septembre 1960 à Paris
Député de la Seine de 1924 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil du 3 novembre 1929 au 21 février 1930 et du 2 mars au 13 décembre 1930
Ministre de la santé publique du 21 mars au 5 juin 1940
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1956, 1957)
Après le 10 juillet 1940 il se retire définitivement de la vie publique et reprend sa place au barreau de Paris, plaidant surtout au civil avec quelques incursions au pénal. Membre du Conseil de l'Ordre des avocats en 1945, il a défendu devant la Haute cour de justice Jacques Benoist-Méchin et a fait acquitter par la cour de justice de la Seine l'ancien député Paul Creyssel. Il fut élu bâtonnier par ses collègues parisiens en 1953, après avoir participé à de nombreux procès célèbres, en particulier à celui de Gaston Dominici.
Il mourut le 17 septembre 1960, en son domicile parisien, à l'âge de 77 ans.