Georges Heuillard

1899 - 1952

Informations générales
  • Né le 5 août 1899 à Magny-en-vexin (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 10 octobre 1952 à Neuf-marché (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 10 octobre 1952
Département
Seine-Inférieure
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 5 août 1899 à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise)

Décédé le 10 octobre 1952 à Neufmarché (Seine-Inférieure)

Député de la Seine-Inférieure de 1951 à 1952

Georges Heuillard est né le 5 août 1889 à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise, actuellement Val d'Oise).

Directeur de coopérative agricole, il est investi, dès avant la seconde guerre mondiale, de mandats locaux qu'il conservera jusqu'à son décès. Il est maire de Neufmarché en 1934 et conseiller général de Gournay-en-Bray deux ans plus tard.

Il participe activement à la Résistance. Arrêté par les Allemands au printemps 1943, il est condamné à la déportation. Les conditions de détention, à Buchenwald d'abord, à Flossenburg ensuite, furent particulièrement dures et c'est un homme brisé physiquement qui est nommé à l'Assemblée consultative provisoire de Paris où sa désignation est validée le 24 juillet 1945. Au sein de cette assemblée, il est nommé membre de la Commission des finances et de la Commission de l'Alsace et de la Lorraine.

Il se présente sans succès aux élections aux deux Assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946 ainsi qu'aux élections de l'Assemblée nationale du 10 novembre 1946.

Candidat aux élections législatives du 17 juin 1951, dans la première circonscription de la Seine-Inférieure, il figure en deuxième position sur la liste radicale RGR conduite par André Marie.

Les engagements électoraux de cette liste portent sur la révision de la Constitution et le retour du scrutin d'arrondissement, sur le développement du port et des industries de Rouen et des chantiers de la Seine-Maritime et sur la garantie des prix des produits agricoles.

Des apparentements ont été conclus entre la liste radicale, le RGR, et les listes SFIO, MRP et Républicains indépendants. Ce groupement obtient, au total, 97 243 voix sur 192 439 suffrages exprimés, dépassant ainsi d'un peu plus de 1 000 voix la majorité absolue. En conséquence, il emporte tous les sièges.

La liste radicale RGR (23 063 voix) a deux élus, de même que celle des Républicains indépendants (32 583 voix). Les deux autres sièges de la circonscription sont attribués respectivement à la SFIO (23 029 voix) et au MRP (18 568 voix).

Georges Heuillard est nommé membre de la Commission de la marine marchande et des pêches et de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre.

Il vote le 21 septembre 1951 contre la proposition de loi d'aide à l'enseignement primaire qui, adoptée en deuxième lecture par 327 voix contre 251, après des débats houleux, deviendra la « loi Barangé ». En revanche, il se prononce, le 13 décembre 1951, en faveur du projet de loi relatif à la communauté du charbon et de l'acier. Il vote l'investiture d'Edgar Faure le 17 janvier 1952 et celle d'Antoine Pinay le 6 mars suivant.

Il prend part, le 12 février 1952, à la discussion d'interpellations sur l'armée européenne et le réarmement allemand. Il adjure, de manière pathétique, ses collègues de s'opposer à ce réarmement. Il rappelle son calvaire dans les camps allemands et la disparition de la quasi-totalité de ses compagnons déportés. Il ajoute : « l'Allemagne ne suit et n'écoute que son seul intérêt... Je vais mourir. Je suis condamné à mourir. Mon élection m'a surpris dans une clinique chirurgicale. Depuis mon état n'a fait que s'aggraver. Je meurs du fait de l'armée allemande. Je ne voudrais point que mes fils soient incorporés avec les tyrans et les bourreaux de leur père... »

Il décède en effet quelques mois plus tard le 10 octobre 1952, à Neufmarché dont il n'avait cessé d'être maire depuis 1934.