André Honnorat
1868 - 1950
Un fonds André Honnorat de 22,5 mètres linéaires est conservé aux Archives nationales sous la cote 50 AP. Constitué grâce à plusieurs dons effectués en 1931 et en 1970 et décrit dans un état sommaire (ainsi qu’un répertoire numérique pour une partie du fonds), il est libre d’accès. Les archives, produites aux XIXe et XXe siècles, sont des papiers familiaux et personnels, ainsi que des documents relatifs à ses fonctions électives et dans des cabinets ministériels, à ses actions internationales, à ses décorations et aux hommages posthumes reçus. De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives nationales.
D’autres archives d’André Honnorat sont conservées aux Archives départementales des Alpes de Haute-Provence sous la cote 4 J. Issu d’un don, ce fonds de 7,2 mètres linéaires est constitué de correspondance, ainsi que de dossiers relatifs à des affaires individuelles, communales ou départementales, et à des distinctions honorifiques. Ces archives couvrant la période 1928-1966 et décrites sommairement sont communicables. De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales des Alpes de Haute-Provence.
Né le 10 décembre 1868 à Paris.
Député des Basses-Alpes de 1910 à 1921.
Sénateur des Basses-Alpes de 1921 à 1945.
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 20 janvier 1920 au 16 janvier 1921.
Journaliste à l'origine, André Honnorat s'était distingué dès 1896 en fondant l'Alliance nationale pour l'accroissement de la population française. Il fut chef de cabinet de Lanessan, ministre de la Marine et de Dubief, ministre de l'Intérieur. Sa carrière administrative l'amena au grade de sous-directeur au ministère de la Marine.
Il était conseiller général du canton de Lauzet lorsqu'il fut élu député, pour la première fois, dans le département des Basses-Alpes, le 24 avril 1910. Il devait être réélu le 26 avril 1914 et le 16 novembre 1919.
Son activité parlementaire fut considérable pendant cette période. Il s'intéressa particulièrement : aux retraites ouvrières et paysannes, aux habitations ouvrières, à l'expropriation pour cause d'utilité publique, à la caisse nationale pour la vieillesse, à l'impôt sur le revenu, au fonds national de chômage, aux plans d'extension des villes, à l'institution de dispensaires d'hygiène sociale, aux dépenses militaires, à l'utilisation de l'énergie hydraulique.
André Honnorat est à l'origine de l'heure d'été. Pour faire des économies de combustibles, précieux pour l'effort de guerre, il présenta le 21 mars 1916 une proposition de loi pour avancer l'heure légale pendant la durée de la guerre. Adoptée, celle-ci devint la loi du 9 juin 1916, qui avança l'heure légale d'une heure et retarda d'autant celle du coucher du soleil, mais jusqu'au 1er octobre 1916 uniquement. En décembre 1916, le député de Barcelonnette déposa une nouvelle proposition de loi pour pérenniser le dispositif : adoptée, elle devint la loi du 19 mars 1917 créant l'heure d'été.
Une telle activité prédisposait André Honnorat à une carrière ministérielle. Le 20 janvier 1920, il fut nommé ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts dans le premier cabinet Millerand et conserva ce portefeuille jusqu'au 24 septembre 1920. En cette qualité, il soutint brillamment le budget de son ministère et prit l'initiative d'un projet de loi tendant à la translation au Panthéon de l'urne contenant le cœur de Léon Gambetta.
A la chute du cabinet Millerand, le 20 septembre 1920, Georges Leygues lui offrit de conserver son portefeuille dans son cabinet. Il accepta et continua à gérer ce ministère jusqu'au 16 janvier 1921. C'est alors qu'il fit voter le projet de loi relatif à la translation à Paris des restes d'un soldat inconnu mort pour la France.
Il fut élu sénateur des Basses-Alpes pour la première fois le 9 janvier 1921 et se démit de son mandat de député le 22 mars suivant. Il fut réélu le 20 octobre 1929 et le 23 octobre 1938.
Au Sénat, son activité parlementaire ne se relâcha pas et continua à porter sur la plupart des questions qu'il avait traitées lors de ses mandats de député. Il siégeait sur les bancs de l'union républicaine.
Il devint, en 1925, président du Comité national de défense contre la tuberculose et devait le rester jusqu'à sa mort. Hommage mérité à un homme qui, dès 1920, avait été l'un des promoteurs de la législation antituberculeuse en France. André Honnorat fut à l'origine de diverses réformes aujourd'hui entrées dans les mœurs, la plus connue étant donc l'heure d'été.
Mais son œuvre majeure demeure la création de la cité universitaire de Paris, dont la construction commença en 1921 et dont il fut président-fondateur jusqu'à sa mort. Qui se souvient aujourd'hui de l'acte de volonté prodigieusement opiniâtre d'un homme qui, par son efficacité, fit surgir du chaos de nos administrations une ville studieuse dont l'originalité troubla d'abord l'Université et dont l'utilité dut s'affirmer dans les faits. La cité universitaire de Paris doit tout à André Honnorat : il en conçut l'idée, en poursuivit avec ténacité la réalisation et en fut jusqu'à sa mort le principal animateur.
Lors du scrutin du 10 juillet 1940, à Vichy, il s'abstint volontairement.
Né le 10 décembre 1868 à Paris
Décédé le 24 juillet 1950 à Paris
Député des Basses-Alpes de 1910 à 1921
Sénateur des Basses-Alpes de 1921 à 1945
Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts du 20 janvier 1920 au 16 janvier 1921
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1969, 1970)
Président-fondateur de la Cité universitaire de Paris, André Honnorat en poursuit le développement pendant l'occupation. Malgré la réquisition des locaux par l'occupant, il cherche à accroître le patrimoine scientifique et de référence de la Cité. Il résume ainsi ses activités en 1944 : « voici près de deux ans que nous nous efforçons de réunir en prévision du jour où la Cité universitaire sera rendue à sa destination, une collection d'ouvrages et de documents de toute nature sur les ressources que la France peut offrir aux travailleurs de l'esprit ».
Le 24 février 1947, il est reçu à l'Académie des Sciences morales et politiques.
Après la guerre, André Honnorat conserve son mandat de conseiller général des Basses-Alpes. Il s'intéresse en particulier à l'équipement hydroélectrique de son département et suit le projet du barrage de Serre-Ponçon.
André Honnorat meurt à Paris le 24 juillet 1950, à l'âge de 81 ans. Il était commandeur de la Légion d'honneur.
Date de mise à jour: mars 2014