André-Paul Houbé
1878 - 1933
Né le 12 octobre 1878 à La Chiffa (Alger), mort le 19 janvier 1933 à Dely-Ibrahim (Alger). Député de l'Algérie de 1912 à 1919.
Avocat, conseiller général, André Houbé fut pour la première fois candidat aux élections législatives en 1910, dans la 2e circonscription d'Alger ; mais il subit un échec face au député sortant, Emile Broussais, qui l'emporta par 8.033 voix contre 2.711. Sa seconde tentative devait être couronnée de succès : elle eut lieu le 31 décembre 1912, date de l'élection partielle organisée afin de pourvoir au remplacement de Maurice Colin, député de la 1re circonscription d'Alger, devenu sénateur. Il fut élu par 8.241 voix contre 5.244 à son principal adversaire, Auguste Bernard. Il fut réélu le 26 avril 1914, dès le premier tour de scrutin, par 12.340 voix contre 10.162 à Béraud. Devant ses électeurs, il s'était déclaré partisan de la séparation des Eglises et de l'Etat et de l'enseignement laïque, désireux de favoriser l'éclosion de familles nombreuses et d'une jeunesse sportive. Il voulait pour l'Algérie une plus large autonomie financière et une décentralisation administrative reposant sur la consultation des assemblées algériennes ; il souhaitait que soit maintenue la prépondérance de l'élément européen tout en conservant à l'élément indigène la faculté d'accéder progressivement aux mêmes droits par l'accomplissement des mêmes devoirs ».
Il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et fut membre des commissions des mines, de la réforme judiciaire, de l'enseignement et de la marine marchande. Il prit une part active aux débats de la Chambre. On l'entendit dans la discussion des budgets des Colonies et de la Marine pour 1913 et 1914 ainsi que dans celle de plusieurs projets de loi ; il présenta en particulier un amendement relatif aux engagements et devancements d'appel lors de l'examen du projet de loi tendant à modifier la durée de service dans l'armée active (1913). Il participa également à la discussion d'interpellations concernant le service maritime postal entre la France et l'Algérie (1913), la politique du gouvernement en Afrique du Nord (1914), la conduite diplomatique de la guerre (1918).
Il interpella lui-même le gouvernement en 1913 sur l'affaire de l'Ouenza. Il rédigea enfin un rapport sur les moyens propres à favoriser notre commerce maritime.
Il vota les lois sur le service militaire de trois ans, sur les habitations à bon marché, les retraites des ouvriers mineurs, la durée de la journée de travail ; l'amendement instaurant des mesures pour lutter contre la dépopulation des campagnes ; l'amendement en faveur des familles nombreuses, enfin l'amendement contre la vie chère.
Lors des élections générales de 1919, il subit avec la liste de l'union radicale et républicaine démocratique un échec qui décida de son retour définitif à la vie privée.
Il mourut le 19 janvier 1933 à Dely-Ibrahim dans la banlieue d'Alger, à l'âge de 55 ans.
Il était chevalier de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre.