Gustave-Adolphe Hubbard

1858 - 1927

Informations générales
  • Né le 22 mai 1858 à Madrid (Espagne)
  • Décédé le 14 mai 1927 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine-et-Oise
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 27 janvier 1901 au 31 mai 1902
Département
Basses-Alpes
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Basses-Alpes
Groupe
Radical-socialiste

Biographies

Député de 1885 à 1889, né à Madrid (Espagne) le 22 mai 1858, fils du publiciste et économiste français Nicolas-Gustave Hubbard, qui se réfugia en Espagne à la suite du coup d'Etat de 1851, et neveu d'Arthur Hubbard, ancien conseiller municipal de Paris, il fut élevé d'abord à l'étranger, rentra en France avec sa famille en 1868, fit ses études classiques au lycée Condorcet à Paris, et suivit ensuite les cours de l'Ecole de droit.

Reçu avocat, il plaida peu, appartint à la conférence Molé, donna quelques articles à la Petite République française, dont son père, ami particulier de Gambetta, lui avait facilité l'accès, et fut bientôt, par la protection de cet homme d'Etat, attaché comme secrétaire à la commission du budget de la Chambre des députés, que présidait alors M. Henri Brisson. M. G.-A. Hubbard succédait précisément, dans cette fonction, à son père, nommé secrétaire général de la questure de la Chambre.

L'activité dont il fit preuve et ses relations dans le monde opportuniste le firent désigner, sous le ministère Gambetta, comme chet du cabinet du sous-secrétaire d'Etat à la guerre. À l'avènement du ministère Freycinet, M. G.-A. Hubbard reprit sa place au barreau de Paris et ne tarda pas à solliciter un mandat électif. En 1884, il se fit élire conseiller municipal du quartier Montparnasse, que son oncle avait naguère représenté; sans faire partie du groupe de l'autonomie communale, il vota le plus souvent avec les radicaux du conseil.

Puis ses opinions politiques parurent s'accentuer davantage, et, lors des élections législatives d'octobre 1885, porté sur la liste républicaine radicale de Seine-et-Oise, il fut élu, au second tour de scrutin (18 octobre), le 5e sur 9, par 56 004 voix (119 995 votants, 153 342 inscrits). Il s'inscrivit à l'extrême gauche et prit presque aussitôt, dans la Chambre nouvelle, dont il était un des plus jeunes membres, une part assez active à d'importants débats. Il se montra un des adversaires les plus résolus de l'expédition du Tonkin, telle que l'avait comprise le ministère Ferry, fut de la commission d'enquête nommée par la Chambre à ce sujet (décembre 1885), et vota contre les crédits. Il parut plusieurs fois à la tribune, non sans succès, et déposa, le 18 octobre 1886, de concert avec son collègue de Seine-et-Oise, M. Périllier, une interpellation au ministre des Travaux publics, relativement aux agissements de la Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, accusée de ne point tolérer que ses agents acceptassent des mandats électoraux et de déplacer arbitrairement ceux d'entre eux dont les manifestations politiques lui déplaisaient. M. Baïhaut, ministre, donna raison à la Compagnie et obtint le vote de l'ordre du jour pur et simple. M. Hubbard intervint encore dans plusieurs autres discussions, notamment à propos de finances. En janvier 1887, comme la majorité persistait à vouloir diminuer le taux de l'intérêt servi aux caisses d'épargne, le député de Seine-et-Oise protesta et demanda que la seule ressource nouvelle du budget ne fût pas réalisée au détriment de la petite épargne : « L'économie proposée, dit-il, doit profiter non pas au Trésor, mais à la Caisse des dépôts et consignations, qui est chargée du service des intérêts des caisses, et qui grossira d'autant sa réserve. » La Chambre se rendit à cette argumentation. Un des premiers, M. G.-A. Hubbard se prononça contre la politique du général Boulanger.

Après la démission de M. J. Grévy comme président de la République, il fut au nombre des députés qui songèrent à M. Sadi-Carnot (Voy. ce nom) pour la première magistrature de l'Etat, et il fit auprès de lui une démarche dont le succès répondit à ses intentions. M. G.-A. Hubbard a voté, avec les radicaux :

- pour l'expulsion des princes,
- contre les ministères Rouvier et Tirard,
- pour le ministère Floquet,

et s'est prononcé en dernier lieu :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Né le 22 mai 1858 à Madrid (Espagne), mort le 14 mai 1927 à Paris (7e).

Député de Seine-et-Oise de 1885 à 1898 et des Basses-Alpes de 1901 à 1906. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 216.)

Lors des élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, il posa sa candidature dans la 1re circonscription de Pontoise et fut élu au scrutin de ballottage par 6.954 voix contre 6.927 au candidat conservateur Ambroise Rendu.

Il continua à siéger à l'extrême gauche, sur les bancs du groupe radical-socialiste, et à prendre une part très active aux débats. Au cours de la discussion du budget pour l'exercice 1891, il consacra une intervention au fonctionnement des caisses d'épargne qu'il considérait comme un élément essentiel dans l'organisation générale du crédit.

Très attaché à la laïcité, il se fit le défenseur ardent de l'amendement repris d'année en année par son groupe, tendant à supprimer l'ambassade de France près le Saint-siège, interpellant aussi le gouvernement au sujet des manifestations ultramontaines des évêques de France ; s'élevant contre l'action politique du clergé et notamment contre la rédaction et la diffusion des « catéchismes électoraux », il réclama la présentation des lois préparatoires de la séparation des Eglises et de l'Etat qui fut repoussée par 346 voix contre 181.

Il développa deux autres interpellations au cours de la législature, l'une en 1892 sur l'affaire de Panama, l'autre en 1893 sur la politique générale du gouvernement.

Il fut réélu au premier tour de scrutin lors des élections générales de 1893, par 7.737 voix contre 6.346 à Gilbert Boucher, sur 14.255 votants. Durant la législature qui suivit, il interpella le gouvernement à deux reprises.

Lors des élections de 1898, il changea de circonscription et fut candidat en Seine-et-Marne, à Fontainebleau. Il ne recueillit que 8.897 voix contre 10.390 à son adversaire, républicain modéré, Ouvré.

Il retrouva place à la Chambre à la faveur de l'élection partielle organisée le 27 janvier 1901 dans l'arrondissement de Sisteron (Basses-Alpes) afin de pourvoir au remplacement du docteur Robert, décédé. Il avait obtenu, au deuxième tour de scrutin, 2.650 voix contre 2.186 à son concurrent Thélène. Il s'intéressa alors aux contributions directes et à l'outillage national.

Il fut réélu dans l'arrondissement de Sisteron le 27 avril 1902, au premier tour de scrutin, par 2.706 voix sur 5.301 votants. Il avait eu pour adversaire le prince de Tarente, républicain libéral, et Gallet, socialiste révolutionnaire.

Il consacra un certain nombre d'interventions à des sujets divers, mais l'essentiel de son activité eut trait aux rapports des Eglises et de l'Etat.

Il décida de ne pas être candidat aux élections générales de 1906. Il rentra dans la vie privée et reprit sa place au barreau de Paris.

Le 14 mai 1927, son gendre fit constater son décès qui paraissait remonter à une dizaine de jours : Gustave-Adolphe Hubbard était mort solitaire et sans secours dans son appartement parisien. Il était âgé de 69 ans.

On lui doit entre autres ouvrages : Histoire contemporaine de l'Espagne 1814-1845 ; Littérature contemporaine en Espagne ; Notions d'économie politique ; Biographie de Sadi-Carnot ; Les Communes de Paris.