Bernard, Eugène, Marie, Augustin Huet
1906 - 1973
Né le 29 septembre 1906 à Angers (Maine-et-Loire)
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Maine-et-Loire)
Né à Angers au début du siècle, Bernard Huet est libraire de profession. Réserviste rappelé sous les drapeaux, il fait la campagne de 1939-1940 comme lieutenant de chars ; son action dans la Résistance, les années suivantes, lui vaut d'être nommé conseiller municipal, puis adjoint au maire d'Angers à la Libération.
C'est là, dans le Maine-et-Loire, qu'il se présente aux suffrages de ses concitoyens le 21 octobre 1945 pour l'élection de la première Assemblée nationale constituante, en tête de la liste présentée par le Parti Républicain de la Liberté, nouveau parti politique qui regroupe la droite modérée non compromise avec le régime de Vichy. Les opérations électorales ont lieu au scrutin proportionnel dans le cadre départemental. Six sièges sont à pourvoir. Sur 234 113 suffrages exprimés, la liste d'entente républicaine obtient 45 636 voix, alors que le quotient électoral n'est que de 39 018 suffrages : Bernard Huet est donc élu, en dépit de la concurrence d'une liste d'union gaulliste et du MRP, qui remporte la moitié des mandats.
Une fois son élection validée, le nouveau député de Maine-et-Loire siège à la Commission de l'éducation nationale et des beaux-arts, de la jeunesse, des sports et des loisirs, ainsi qu'à la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre. S'il ne dépose aucune proposition de loi ou de résolution, Bernard Huet intervient à plusieurs reprises à la tribune. Ainsi, en décembre 1945, il explique la position de son groupe parlementaire qui soutient le budget consacré aux allocations familiales (« les statistiques prouvent, hélas ! que le pays se meurt faute de berceaux. ») et qui demande au ministre « de mettre sur pied un programme de propagande familiale, mais d'une propagande judicieuse, décente, qui tienne compte vraiment de la grandeur familiale, en y comprenant, évidemment son rôle éducatif. »
Peu après, il défend le rôle de l'enseignement privé, qui « a produit de grands hommes, de grands savants, de grands apôtres, et il en faut bien de temps en temps dans le monde. Il a donné aussi au pays de grands chefs dont nous avons pu mesurer la valeur au cours de cette guerre... Pétain, par exemple, l'interrompt alors le député socialiste P.-E. Guillet ; ... il nous a même donné, et je ne trahis aucun secret, le libérateur de la patrie », réplique alors Bernard Huet. Enfin, il donne au nom de son groupe les explications de vote favorable sur la création des organismes internationaux d'après-guerre : fonds monétaire international, banque internationale pour la reconstruction et le développement.
Avec son groupe parlementaire, qui compte 36 élus, Bernard Huet vote la confiance au cabinet de Gaulle le 23 novembre 1945, ne l'accorde pas à Félix Gouin le 29 janvier 1946, et vote contre les lois de nationalisation : du crédit en décembre 1945, du gaz et de l'électricité en mars 1946, des assurances le mois suivant. Enfin, le 19 avril 1946, il vote contre le projet de Constitution présenté par les socialistes et les communistes.
En juin 1946, pour l'élection de la seconde Assemblée nationale Constituante, Bernard Huet occupe la dernière place sur la liste du PRL, et n'est donc pas réélu. Non candidat pour l'élection de la première Assemblée nationale la même année, il se présente en juin 1951 mais n'est pas élu ; c'est là le terme de sa carrière politique au niveau national.