Alphonse, Jean, Joseph Humbert
1844 - 1922
Né le 21 février 1844 à Paris, mort le 27 décembre 1922 à Paris (11e).
Député de la Seine de 1893 à 1902.
Employé dans une maison de droguerie, puis à la pharmacie Raspail, il collabora jeune à diverses feuilles républicaines, combattit l'Empire et subit plusieurs condamnations pour délits de presse.Il assista au congrès de l'Internationale à Genève en 1866, et fit de le prison pour avoir crié "Vive Garibaldi" sur le passage de François-Joseph et Naopléon III en 1867.Il signa en 1869 le manifeste blanquiste "Déclaration des socialistes de toutes les doctrines" et collabora à La Marseillaise de Rochefort. Poursuivi pour outrage à l’Empereur en 1870, il partit en Belgique et revint à Paris après le 4 septembre. Il collabora notamment à La Patrie en danger et signa l’Affiche rouge appelant en janvier 1871 à la Commune de Paris. Battu aux élections à l’Assemblée nationale en février, il soutint la Commune en publiant Le Père Duchêne, avec Vermersch et Vuillaume. Le 20 novembre 1871, le troisième conseil de guerre le condamnait aux travaux forcés à perpétuité. Il subit une partie de cette peine en Nouvelle-Calédonie mais il revint à Paris en 1879 après une amnistie. La même année, il fut élu, comme candidat de l'amnistie plénière, conseiller municipal du XVe arrondissement de Paris par le quartier de Javel. Mais cette élection fut annulée parce qu'il n'avait pas encore six mois de résidence. Il subit ensuite un échec à la députation en 1879 en Vaucluse, puis dans le XIVe arrondissement de Paris et à Lyon en 1881. Journaliste et orateur des réunions publiques extrême gauche, il collaborait au Petit Parisien, à l'Intransigeant, à l'Action, etc... Il se vit une nouvelle fois condamné par le tribunal correctionnel pour apologies de faits qualifiés crimes. C'est comme radical-socialiste qu'il fut élu conseiller municipal du XVe arrondissement de Paris, par le quartier de Grenelle, en 1886. Il prit une grande part aux travaux de cette assemblée dont il devint bientôt président. Il organisa en cette qualité les fêtes données en octobre 1893 par la ville en l'honneur des officiers de l'escadre russe.
Aux élections législatives du 20 août 1893, il se présenta dans la 1re circonscription du XVe arrondissement de Paris et fut élu au premier tour, par 5.488 voix contre 2.976 à Farcy, boulangiste, 1.376 à Polluet, socialiste allemaniste et 1.065 à Verdin, anti-franc-maçon. Il devait être à nouveau élu en 1898, par 7.563 voix et 5.038 à son adversaire Bagnol, sur 13.140 votants. En revanche, c'est Bagnol qui devait l'emporter au second tour des élections de 1902, par 8.258 voix sur 15.600 votants et 7.149 voix à Alphonse Humbert.
À la Chambre, il s'inscrivit au groupe républicain radical-socialiste et fut membre de plusieurs commissions, dont notamment celle chargée de l'examen de projets relatifs aux colonies et- celle de la marine. Ses préoccupations allèrent d'abord à la ville de Paris puis aux questions touchant au règlement de la Chambre. C'est ainsi que sur le premier thème, il déposa une proposition de loi sur le régime municipal de la ville de Paris. Il signa plusieurs rapports ayant trait, notamment, à l'application à la ville de Paris de la loi du 5 avril 1884 sur l'organisation municipale et au département de la Seine de la loi du 10 août 1871 relative aux conseils généraux. Il prit part enfin aux discussions sur le budget des travaux publics, dans la mesure où elles pouvaient concerner la ville de Paris, singulièrement s'agissant des moyens de transport pour l'Exposition de 1900.
Ayant pris des positions antidreyfusardes et nationalistes, il fut battu au deuxième tour des élections de 1902 par Bagnol, et se retira dès lors de la vie politique.
Il mourut à Paris le 27 décembre 1922, à l'âge de 78 ans. Une place lui a été dédiée à Paris en 1931, dans le XVe arrondissement.