Henri, Eugène Barbin
1876 - 1926
Né le 19 juillet 1876 au Mans (Sarthe), mort le 29 novembre 1926 à Paris.
Député de la Sarthe de 1924 à 1926.
Septième enfant d'un employé des chemins de fer, Henri Eugène Barbin, orphelin de père et de mère, à seize ans, entra, dès après ses études primaires, au service de la compagnie de l'Ouest. Après avoir fait son service militaire à Versailles - il fut cité à l'ordre du jour de la place pour acte de courage et de dévouement -, il travailla comme ajusteur au dépôt de la gare du Mans. Il se lança de bonne heure dans l'action syndicale et fut choisi par ses camarades comme secrétaire de leur syndicat. En 1910, à la suite de la grève des cheminots, il fut révoqué et traduit en Cour d'assises. Acquitté, puis réintégré au bout de deux ans, il devint délégué du personnel auprès de la direction des chemins de fer de l'Etat.
Dès lors, il mena de front action syndicale et action politique. Socialiste, il défendit dans la Sarthe, dans la première circonscription du Mans, les chances de son parti aux élections générales de 1914, où il réussit à réunir au premier tour 3.090 voix sur 22.552 votants. Pendant la guerre, il créa et anima, au Mans, avec l'aide de ses camarades cheminots, un comité de secours en faveur des femmes et des enfants des combattants. A nouveau candidat du parti socialiste aux élections législatives de 1919, il obtint 13.545 voix sur 83.144 votants. Il fut près, la même année, de battre aux élections cantonales le Sénateur Lebert, président du conseil général de la Sarthe, qui ne l'emporta au second tour que de quelques centaines de voix. En 1920 une nouvelle grève des cheminots lui valut une nouvelle révocation. Mais il fut élu conseiller municipal du Mans et, le .14 mai 1922, il enlevait au sénateur Lebert son siège de conseiller général. S'étant démis un peu plus tard de son mandat municipal, il fut réélu triomphalement le 17 février 1924. avec 8.207 voix, alors que son adversaire le plus favorisé n'en obtenait que 4.589.
Enfin, aux élections générales du 11 mai 1924, il fut élu député sur la liste du cartel des gauches, avec 50.411 voix. Mais, peu après son entrée à la Chambre, il ressentait les premiers effets du mal qui allait l'emporter. Il mourut à Paris le 29 novembre 1926 en cours de mandat, après une douloureuse opération.
Son éloge funèbre fut prononcé par le Président Raoul Péret à la séance du 30 novembre 1926 et, sur sa tombe, par Joseph Caillaux, au nom du Conseil général de la Sarthe.
Inscrit au groupe socialiste, membre des Commissions de l'hygiène et des travaux publics, Henri Barbin s'attacha à défendre les intérêts des travailleurs. Son activité, réduite par la maladie, se déploya surtout en commission; il n'intervint que trois fois en séance publique, pour demander la réintégration des cheminots révoqués pour faits de grève et pour réclamer la liquidation rapide des pensions des retraités de l'Etat (1924 et 1925).