Lucien, Joseph Hussel

1889 - 1967

Informations générales
  • Né le 27 décembre 1889 à Voiron (Isère - France)
  • Décédé le 27 mars 1967 à Vienne (Isère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Isère
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Isère
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Isère
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Isère
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Isère
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 27 décembre 1889 à Voiron (Isère).

Député de l'Isère de 1932 à 1942.

La vie de Lucien Hussel est placée sous le double signe de la fidélité à son parti, la S.F.I.O. et du dévouement pour sa province natale et pour sa ville, Vienne.

Exerçant la profession de publiciste, il s'intéressa de bonne heure à la vie politique de son pays. Militant convaincu, il devint secrétaire de la section socialiste de Vienne, puis de la fédération socialiste de l'Isère. En 1931, il fut élu maire de Vienne et, par la suite, constamment réélu jusqu'à la guerre. Le Conseil général de l'Isère fit de lui son président.

Aux élections législatives de 1932, Lucien Hussel se présenta dans la 1re circonscription de Vienne. Opposé à un radical indépendant, Payen, qui l'avait distancé au premier tour, et à un radical-socialiste Bloch, il l'emportait au second tour, obtenant 9.597 suffrages pour 19.003 votants, contre 8.969 à Payen. A la Chambre, membre de la commission de l'armée, de la commission d'assurance et de prévoyance sociales et de la commission des comptes définitifs, il s'intéressa surtout aux problèmes du chômage et du respect des lois sociales par les employeurs. Sur un plan général, son action ne se séparait pas de celle du parti socialiste tourné, en matière de politique extérieure, vers le désarmement et la compréhension mutuelle entre les peuples, sous l'égide de la S.D.N. et, en matière de politique intérieure, vers la solution de la crise économique par la suppression des privilèges du capitalisme.

En 1936, Lucien Hussel fut réélu au second tour de scrutin avec 10.114 suffrages pour 18.838 votants, se débarrassant assez aisément de son principal adversaire, Gaivalet, agriculteur. A la commission de l'armée, à la commission spéciale chargée de l'examen des projets de loi sociaux, il poursuivit sa tâche dans le cadre de la discipline socialiste, prenant bien garde de distinguer- comme l'avait fait Léon Blum - la grande propriété capitaliste, sévèrement jugée, et la petite propriété privée, considérée comme digne de respect et de protection. Soucieux des intérêts locaux, il déposa plusieurs propositions de loi de caractère particulier, l'une d'entre elles prévoyant la transformation de l'école pratique de commerce et d'industrie de Vienne en école nationale professionnelle de draperie.

Mais la véritable action de Lucien Hussel se situe au niveau de son administration municipale. A ses réalisations d'urbanisme, construction d'égouts et de trottoirs, de quais le long du Rhône, édification d'un hôpital et d'un nouveau pont, vient s'ajouter, dans la vieille cité romaine de Vienne, une œuvre de résurrection des trésors d'archéologie enfouis dans le sol : cloître, joyau de l'art chrétien et théâtre antique. Sachant bien qu'il paierait ce geste du prix de sa sécurité, il fut l'un des quatre-vingts parlementaires qui, le 10 juillet 1940, refusèrent de voter la loi des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.



Né le 27 décembre 1889 à Voiron (Isère)

Décédé le 27 mars 1967 à Vienne (Isère)

Député de l'Isère de 1932 à 1942

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Isère)

Député de l'Isère de 1946 à 1951

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1983)

Relevé immédiatement de ses fonctions de maire de Vienne parce qu'il a refusé de voter la loi du 10 juillet 1940 par laquelle le maréchal Pétain reçoit les pleins pouvoirs, Lucien Hussel s'engage dans l'action clandestine. Son attitude courageuse durant les années de guerre lui vaut, à la Libération, de recouvrer progressivement tous les mandats dont il avait été déchu : il retrouve la mairie de Vienne le 1er septembre 1944, et la présidence du conseil général de l'Isère le 21 octobre 1945 ; enfin, placé à la tête de la liste SFIO dans la circonscription de l'Isère pour les élections à l'Assemblée nationale constituante du 21 octobre 1945, il recueille 52 487 voix sur 257 421 suffrages exprimés, et emporte l'un des six sièges à pourvoir. Les autres élus de la circonscription sont les MRP Henri-Louis Grimaud, Jean Terpend-Ordassière et Jean Novat, et les communistes Joanny Berlioz et André Dufour.

Lucien Hussel est nommé membre de la Commission de la défense nationale ; son expérience parlementaire et l'autorité qu'il exerce sur ses pairs lui valent en outre d'être choisi pour la questure de l'Assemblée Constituante. Cette charge retient l'essentiel de son temps ; pour le reste, son activité parlementaire se limite à la rédaction d'un rapport sur les opérations électorales de la deuxième circonscription de la Seine-et-Oise.

Les députés sortants de l'Isère sont réélus en bloc lors des élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée nationale constituante ; avec une participation un peu plus forte, Lucien Hussel conserve ses positions, à 20,4° o des suffrages exprimés. Nommé membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire et de la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression, il retrouve aussi, le 14 juin 1946, sa charge de questeur.

Candidat aux élections législatives du 10 novembre 1946, Lucien Hussel n'obtient plus que 17,5 % des suffrages, dans un scrutin marqué par une baisse sensible de la participation ; le siège supplémentaire dévolu à la représentation de l'Isère (sept sièges contre six pour les deux élections précédentes) lui permet cependant d'être réélu. Diversifiant ses activités parlementaires, Lucien Hussel est nommé à la Commission de la réforme administrative (1947) et à la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions (1946, 1948, 1949, 1950, 1951) ; il est en outre nommé membre de la Commission de l'intérieur (1946, 1948, 1949), qui le désigne pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission d'examen des demandes d'autorisation ou de renouvellement d'autorisation de jeux dans les casinos. Enfin, il est de nouveau porté par ses pairs à la questure, le 3 décembre 1946.

Durant cette première législature, Lucien Hussel est l'auteur de deux propositions de loi ; la première, déposée le 22 juin 1948, tend à l'ouverture d'un crédit extraordinaire de 250 millions pour venir en aide aux victimes des inondations du département de l'Isère ; la seconde, déposée le 18 février 1949, tend à permettre la « cession gratuite des immeubles désaffectés par l'autorité militaire afin de favoriser la construction d'habitations à bon marché ». Il intervient en séance à deux reprises ; la première fois, le 21 juin 1948, au cours de la discussion générale sur les propositions de résolution tendant à accorder une aide aux victimes des inondations des Alpes ; la seconde, le 27 août 1948, au cours de la discussion générale sur le projet de loi relatif à la réparation des dégâts causés par les crues et les orages.

Lucien Hussel vote la confiance à Léon Blum (17 décembre 1946) et à Paul Ramadier (4 mai 1947) ; il approuve le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août 1947), soutient le plan Marshall (7 juillet 1948), le projet relatif à la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) ; enfin, il vote la réforme électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).

Lucien Hussel ne sollicite pas le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 17 juin 1951 ; il conserve cependant ses fonctions de maire de Vienne et de conseiller général de l'Isère. Lucien Hussel brigue de nouveau la députation dans la première circonscription de Vienne-Nord lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Les urnes ne lui sont pas favorables : en ballottage au premier tour avec 9 289 voix, il est battu au deuxième tour avec 8 287 voix sur 27 268 suffrages exprimés : son adversaire Noël Chapuis l'emporte avec 22 597 voix. Quelques mois plus tard, lors des élections municipales de mars 1959, c'est la mairie de Vienne que Lucien Hussel doit céder à Noël Chapuis.

Lucien Hussel ne détient plus alors qu'un seul mandat, celui de conseiller général du canton de Vienne-Nord ; il le conserve jusqu'à sa mort, le 24 septembre 1967.