René Icher

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)

Né le 14 décembre 1900 à Vabre-Tizac (Aveyron)

Décédé le 20 novembre 1972 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

Député de l'Aveyron de 1956 à 1958

René Icher est caractéristique des députés poujadistes dont la carrière politique n'excéda pas la dernière législature de la Quatrième République.

Né en 1900 dans l'Aveyron, Jules René Icher fréquente l'école communale de Vabre puis le cours complémentaire de Rieupeyroux dans la perspective de passer le concours d'entrée à l'Ecole normale d'instituteurs. A-t-il échoué ou la Première guerre mondiale a-t-elle contrarié sa vocation ? Nous ne le savons. En revanche, il est établi qu'en 1916, il remplace à la filature de Laguépie (Tarn-et-Garonne) son père mobilisé (il meurt en 1918).

Dès les années vingt, activité professionnelle, engagement corporatiste et responsabilité politique s'entremêlent durablement. Ainsi, René Icher siège-t-il au conseil municipal de Laguépie de 1924 à 1935. En 1930, il installe une filature de laine à Villefranche-de-Rouergue et s'y établit. En 1941, il est le président fondateur du Syndicat artisanal des filateurs bonnetiers de l'Aveyron et de la 6° Région lainière. Au lendemain de la guerre, René Icher consolide sa position dans les organisations professionnelles tant au niveau national que départemental. René Icher est membre du Comité national interprofessionnel de la laine de 1945 à 1948, vice-président de la Chambre des métiers de l'Aveyron à partir de 1946 et président de la Caisse vieillesse artisanale de l'Aveyron de 1952 à 1955. En 1945, il a été élu sur une liste qui se réclamait de la Résistance conseiller municipal de Villefranche-de-Rouergue et le reste jusqu'en 1953.

Très introduit dans le tissu professionnel local et non dépourvu d'expérience politique, René Icher conduit la liste poujadiste dans le département de l'Aveyron en 1955-1956 sur le thème « Avec Poujade, sortez les sortants ». Cette liste, composée d'un artisan filateur, d'un épicier, d'un pâtissier et d'un bonnetier, est apparentée à la liste Défense des Intérêts agricoles et viticoles de même sensibilité poujadiste. Le 2 janvier 1956, les sièges sont répartis à la représentation proportionnelle. La liste poujadiste, avec 26 234 voix sur 158 491 suffrages arrive en troisième position derrière la liste des Indépendants et Paysans et celle du Front Républicain qui associe socialistes et radicaux.

L'élection de René Icher est validée le 20 janvier 1956. Il est nommé membre des commissions des finances, des moyens de communication et du tourisme et est désigné par la Commission des finances pour faire partie de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation. Il dépose plusieurs propositions de lois notamment sur l'apprentissage et la fiscalité. Le 19 décembre 1957, il intervient lors du débat sur la question de confiance. « L'année 1957 est une année qui finit mal pour le contribuable et le consommateur » note-t-il. Il dénonce l'augmentation des impôts ainsi que « le truquage, la falsification d'indices, le labyrinthe du dirigisme, la démagogie dirigiste et socialisante que professe dans le fond, la majorité de cette assemblée ». Il exige le retour à la rigueur budgétaire et une réforme fiscale. Opposé aux gouvernements qui se succèdent au cours de la législature, René Icher vote contre le projet de loi habilitant le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles en Algérie le 12 mars 1956 et s'oppose à la loi-cadre Defferre sur l'évolution des territoires d'outre-mer le 19 juin 1956.

René Icher vote l'investiture du gouvernement de Gaulle le 1er juin, les pleins pouvoirs le 2 juin ainsi que la révision de l'article 90 de la Constitution. En novembre 1958, René Icher reçoit l'investiture du Centre républicain dans la 2e circonscription de l'Aveyron, mais, arrivé au soir du premier tour en cinquième position avec 2 586 voix sur 47 132 suffrages exprimés, il n'est pas réélu député.

Il ne se représente plus et décède à Villefranche-de-Rouergue le 20 novembre 1972.