Paul Ihuel

1903 - 1974

Informations générales
  • Né le 2 novembre 1903 à Pontivy (Morbihan - France)
  • Décédé le 22 octobre 1974 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Morbihan
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Morbihan
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 23 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Morbihan
Groupe
Républicains populaires et centre démocratique
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Morbihan
Groupe
Centre démocratique
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Morbihan
Groupe
Progrès et démocratie moderne
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Morbihan
Groupe
Progrès et démocratie moderne
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 22 octobre 1974
Département
Morbihan
Groupe
Réformateurs démocrates sociaux

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 2 novembre 1903 à Pontivy (Morbihan).

Député du Morbihan de 1936 à 1942.

Paul Ihuel est un homme du terroir morbihannais. Sa famille paternelle est originaire de la commune de Berné dont son oncle, Joseph Ihuel, fut maire pendant vingt ans. Sa mère, née Croizer, est issue d'une famille du Croisty. Après ses études qui le conduisirent jusqu'à la licence en droit, Paul Ihuel mena de pair une activité d'homme public et son métier d'agriculteur.

Maire de Berné, conseiller général du canton du Faouet, Paul Ihuel se présenta aux élections législatives de 1936 comme candidat républicain de défense économique et paysanne dans la 2e circonscription de Pontivy. Dès le premier tour de scrutin, il distança nettement ses principaux adversaires, Le Coutal-1er, candidat S.F.I.O. et le député sortant Raude, radical-socialiste. Après le retrait de ce dernier, il l'emporta au second tour, obtenant 6.430 suffrages sur 11.614 votants contre 4.908 à Le Coutaller.

A la Chambre, il ne s'inscrivit à aucun groupe. Membre de la commission des comptes définitifs et des économies, de la commission de législation civile et criminelle puis de la commission de l'agriculture, il s'efforça toujours de défendre les intérêts des paysans et des classes modestes dans le respect de la liberté et de la justice. Il ne prit pas part au vote du 10 juillet 1940 au Congrès de Vichy.



Né le 2 novembre 1903 à Pontivy (Morbihan)

Décédé le 22 octobre 1974 à Paris

Député du Morbihan de 1936 à 1942

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Morbihan)

Député du Morbihan de 1946 à 1958

Secrétaire d'Etat à l'agriculture du 29 octobre 1949 au 2 juillet 1950

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, tome VI, p. 1986)

Bien que réformé, Paul Ihuel s'engage en 1939 comme lieutenant d'infanterie. Fait prisonnier, il est rapatrié en France pour raisons de santé en septembre 1944. D'emblée, sa carrière publique reprend son cours. Désigné pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire, il adhère au Mouvement républicain populaire en 1945. Elu à l'Assemblée constituante, second d'une liste « républicaine, populaire et paysanne » qui emporte quatre sièges sur sept, il vote les mesures de nationalisation mais rejette le projet constitutionnel le 19 avril 1946. La poussée générale du MRP et des modérés permet à la liste qu'il conduit de ravir un cinquième siège lors de l'élection de la seconde Assemblée Constituante en juin 1946. Inscrit à la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, il n'intervient que ponctuellement et dans le strict domaine de sa compétence. Il vote le second projet constitutionnel le 28 septembre 1946.

L'élection de l'Assemblée nationale, le 10 novembre 1946, réduit la liste de Paul Ihuel à quatre élus (118 003 voix sur 259 338 suffrages exprimés), les trois autres sièges revenant l'un au PCF, l'autre à la SFIO, le troisième à la liste d'Union gaulliste conduite par Raymond Marcellin. Ce solide ancrage national se double d'une forte implantation locale. Conseiller général du canton du Faouët depuis 1945, président du Conseil général du Morbihan depuis 1946, maire de Berné depuis 1947, Paul Ihuel préside également le bureau exécutif du CELIB (Comité d'Etudes et de Liaison des Intérêts Bretons) et un syndicat d'électrification. Ceci expliquant peut-être cela, ce notable déploie à l'Assemblée une faible activité parlementaire. Ses absences sont nombreuses et ses demandes de congé fréquentes. Député discipliné du MRP, il vote comme l'ensemble de son groupe en faveur des gouvernements de Troisième force. Il devient en octobre 1949 Secrétaire d'Etat à l'agriculture, dans le gouvernement formé par Georges Bidault, spécialement chargé de l'équipement rural dont il obtient un quasi doublement des crédits.

En vue des élections du 17 juin 1951, Paul Ihuel mène une campagne vigoureusement anticommuniste, axée sur la liberté de l'enseignement, la réforme de la Constitution et de la fiscalité. Il conclut avec la SFIO, le RGR et les Indépendants de Raymond Marcellin un apparentement de « troisième force » qui n'entame pas la prédominance du MRP. Bien qu'en seconde position, il obtient le plus grand nombre des voix recueillies par sa liste (107 081 sur 104 874 en moyenne, pour 248 979 suffrages exprimés), preuve de la notoriété dont il jouit dans son département. Comme en novembre 1946, la liste MRP (baptisée d'Action sociale et paysanne) obtient quatre sièges. Les interventions de Paul Ihuel ne sont guère plus nombreuses que précédemment et ses votes toujours conformes à la discipline de son groupe. Il vote les lois Marie et Barangé en faveur de l'enseignement privé, l'investiture des gouvernements modérés (E. Faure, R. Mayer, A. Pinay, J. Laniel), il s'abstient volontairement le 17 juin 1954 lors de l'investiture de Mendès France et le 23 juillet pour l'approbation des accords de Genève.

Il est facilement reconduit aux élections du 2 janvier 1956. Il conforte même sa position en augmentant son capital personnel de voix (95 401 pour 90 775 comme moyenne de liste) et en donnant au MRP un cinquième siège. Toujours membre de la Commission de l'agriculture, son activité parlementaire s'enrichit de plusieurs propositions ou interventions centrées sur les problèmes agricoles ou locaux. Le 31 janvier 1956 il fait partie de la fraction de « droite » du MRP qui s'abstient volontairement lors de l'investiture de Guy Mollet. Il vote les pouvoirs spéciaux le 12 mars et soutient la politique algérienne du gouvernement le 25 octobre. Il vote la ratification des traités de Rome le 9 juillet 1957. Il soutient de ses votes le gouvernement Gaillard, mais après avoir soutenu Pierre Pflimlin, il accorde sa confiance à Charles de Gaulle le 1" juin 1958 et vote les pleins pouvoirs constituants le 2 juin.

Parlementaire chevronné mais relativement effacé, Paul Ihuel poursuit sa carrière politique sous la Ve République, régulièrement réélu député de la sixième circonscription du Morbihan de 1958 à 1973. Il est mort le 22 octobre 1974.



IHUEL (Paul)
Né le 2 novembre 1903 à Pontivy (Morbihan)
Décédé le 22 octobre 1974 à Paris

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Morbihan)
Député du Morbihan de 1936 à 1942 et de 1946 à 1974
Secrétaire d'Etat à l'agriculture du 29 octobre 1949 au 2 juillet 1950

Paul Ihuel, dont le profond enracinement local est digne d’être souligné (il fut maire de Berné de 1947 et conseiller général de 1945 jusqu’à son décès, il présida en outre de 1946 à 1964 le Conseil général du Morbihan et vice-présida à diverses reprises le Comité d’études et de liaison des intérêts bretons), se présente à sa propre succession dans la toute nouvelle sixième circonscription du Morbihan sous l’étiquette de candidat Républicain populaire d’action sociale et paysanne.
Au soir du premier tour des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, il est réélu sans difficulté. Avec 27 200 des 45 935 suffrages exprimés, soit 59,2%, il devance très largement ses deux principaux concurrents socialiste (21,3%) et communiste (16,9%).
Paul Ihuel s’inscrit au groupe des Républicains populaires et du centre démocratique. Il est nommé membre de la Commission de la production et des échanges et de la Commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi d’orientation agricole. Il est par ailleurs membre de la Commission plénière de la caisse nationale de crédit.
S’il ne dépose aucune proposition de loi, il intervient en séance à six reprises sur des sujets essentiellement d’ordre agricole. Il se fait à cette occasion l’avocat de l’irritation des paysans de l’Ouest, singulièrement de Bretagne, ou le procureur de la dépopulation, du remembrement ou, plus généralement de la politique agricole menée par le gouvernement.
Durant cette législature de la Ve République, il approuve la déclaration de politique générale du gouvernement de Michel Debré des 15 janvier et 13 octobre 1959 mais s’abstient lors du scrutin relatif à celle de Georges Pompidou le 27 avril 1962. Il vote contre le projet de règlement de l’Assemblée nationale le 3 juin 1959, pour le projet de loi concernant l’enseignement privé et pour les pouvoirs spéciaux attribués au gouvernement. Il ne prend pas part au vote sur la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault et se prononce en faveur de la motion de censure ayant entraîné la chute du ministère Pompidou le 4 octobre 1962.
Candidat à sa succession à l’occasion des élections législatives anticipées des 18 et 25 novembre 1962, Paul Ihuel l’emporte à nouveau dès le premier tour face aux candidats socialiste et communiste François Giovanelli et Eugène Crépeau avec 23 704 des 38 112 suffrages exprimés, soit 62,2% des voix, contre respectivement 17,8% et 20% des voix à ses deux autres rivaux.
Il s’inscrit au groupe du Centre démocratique. Il est nommé le lendemain membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Bien qu’il ne dépose aucun rapport ou proposition de loi ou de résolution, Paul Ihuel prend la parole à cinq reprises, notamment lors de la discussion relative à l’aménagement du territoire et les déserts que cette politique pourrait créer ou accroître entre des agglomérations surpeuplées. Il défend à cette occasion comme à d’autres le cas de la région bretonne. Il intervient également au sujet de l’éducation nationale sur le ramassage scolaire mais aussi sur les accidents et les maladies professionnelles dans l’agriculture.
Durant cette seconde législature, il vote pour l'autorisation de ratification du traité franco-allemand, s’oppose au projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publics, se prononce en faveur de la révision de la Constitution le 20 décembre 1963 sur la modification de la date des sessions parlementaires, refuse la réforme électorale municipale du 17 juin 1964 et s’abstient volontairement lors du vote sur la réforme du service militaire.
Paul Ihuel se présente de nouveau aux élections législatives des 5 et 12 mars 1967 comme candidat républicain populaire et d’action sociale et paysanne, Centre démocratique. Il arrive en tête du premier tour avec 20 630 des 44 692 suffrages exprimés, soit 46,16% des voix et devance ses concurrents socialiste (18,24%), communiste (22%) et gaulliste (13,6%). Au second tour, il se retrouve face au candidat communiste Eugène Crépeau et l’emporte aisément avec 26 197 des 41 989 suffrages, soit 62,4% des voix.
Le 3 avril 1967, il s’inscrit au groupe Progrès et démocratie moderne. Il retrouve en outre la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Mais il ne se manifeste d’aucune façon en séance ou par un quelconque dépôt durant cette courte législature.
Il vote les 20 mai et 9 juin 1967 les deux motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi autorisant le gouvernement Pompidou à prendre par ordonnances des mesures d'ordre économique et social.
Une nouvelle fois candidat lors des élections législatives des 23 et 30 juin 1968, il arrive en première position au soir du premier tour avec 19 836 des 43 167 suffrages exprimés, soit 45,6% des voix. Il s’impose ainsi face au candidat UDR (19,6%) qui se désiste en sa faveur et se retrouve au second tour face au candidat communiste Eugène Crépeau qui a rassemblé sur son nom quelque 24,8% des voix. Une semaine plus tard, Paul Ihuel, avec 26 771 des 40 946 des suffrages exprimés, soit 65,4% des voix, retrouve sans difficulté son siège de député.
Le 11 juillet 1968, il s’inscrit de nouveau au groupe Progrès et démocratie moderne. Par ailleurs, il est une fois encore nommé membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il ne procède à aucun dépôt de rapport ou de proposition de loi ou de résolution mais prend la parole près d’une vingtaine de fois en séance. Ses interventions portent sur l’enseignement supérieur, les problèmes de l’artisanat, la simplification de la TVA, le poids de la fiscalité sur les transports en commun, la revalorisation des pensions des anciens combattants ou ayants droit et, bien entendu, de nombreuses questions agricoles ou régionales, la plupart du temps dans le cadre de la deuxième partie des différents projets de loi de finance.
Il vote en faveur de la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur, l’exercice du droit syndical dans les entreprises, la garantie des droits individuels, la répression de nouvelles formes de délinquance, le service national, les incompatibilités parlementaires ou la réforme régionale mais s’abstient volontairement lors des votes sur la déclaration de politique générale du gouvernement les 15 octobre 1970 et 24 mai 1972.
Lors des élections législatives des 4 et 11 mars 1973, il se présente à nouveau devant les électeurs de la sixième circonscription du Morbihan. Il s’impose au premier tour avec 18 326 des 43 873 suffrages exprimés, soit 41,8% des voix, face à son principal adversaire, le communiste Eugène Crépeau qui recueille 27,5% des voix. Au second tour, il l’emporte sur son rival avec 25 641 des 43 473 suffrages exprimés, soit 59% des voix.
Il s’inscrit alors au groupe des Réformateurs démocrates sociaux. Il rejoint par la suite le nouveau groupe des Réformateurs, des centristes et des démocrates sociaux. Il est en outre nommé membre de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales.
Durant cette législature que la mort a interrompue, il est à l’origine du dépôt de deux propositions de loi relatives aux retraites des anciens combattants et prisonniers. Il intervient en séance à quatre reprises, dont trois consacrées à la défense de ses textes et une autre dédiée au développement rural et aux producteurs laitiers de sa région.
Il s’abstient volontairement lors de la déclaration de politique générale de Pierre Messmer le 12 avril 1973 mais soutient celle de Jacques Chirac le 6 juin 1974, vote contre le projet de loi constitutionnelle sur la réduction de la durée du mandat présidentiel du 16 octobre 1973 mais approuve, le 21 octobre 1974, au Congrès, la révision constitutionnelle relative à l'extension du droit de saisine du Conseil constitutionnel.
Paul Ihuel, qui décéda brutalement le 22 octobre 1974, fut l’un des parlementaires les plus en pointe sur les problèmes liés à l’aménagement du territoire et était par ailleurs commandeur du mérite agricole.