Marcel Barbot
1907 - 1998
Né le 2 septembre 1907 à la Chapelle-Montlinard (Cher)
Député de la Nièvre de 1956 à 1958
Marcel Barbot est né le 2 septembre 1907 à la Chapelle-Montlinard dans une famille modeste. Très jeune, il s'intéresse aux événements de son temps, et est marqué par la première guerre mondiale.
Il subit l'influence d'un instituteur qui, de retour en permission, lui fait partager des valeurs de la IIIe République : « travail, économie, patriotisme... »
Muni d'un certificat d'études, il quitte l'école à douze ans pour apprendre de son père le métier de charron. Celui-ci suit avec sympathie les révolutions russes et lit à l'occasion l'Humanité. A dix-huit ans, Marcel Barbot, à la recherche de réponses sur les problèmes de son temps, s'abonne au journal de la S.F.I.C. En outre, il suit régulièrement les réunions publiques à Nevers. C'est par cet ancrage familial à gauche et dans ce cadre qu'il se dote d'une conscience politique.
En 1926, par manque de travail du fait de la mécanisation de sa profession, il quitte son père pour servir dix-huit mois dans la Marine. En 1929, il revient à Nevers pour fabriquer des carrosseries d'automobiles, en bois à cette époque.
C'est en 1933 que Marcel Barbot adhère à la S.F.I.C. à la suite d'un meeting de Paul Vaillant-Couturier.
L'arrivée d'Hitler au pouvoir a été déterminante dans cette décision.
Trois mois après son adhésion, Marcel Barbot est secrétaire de cellule avant de prendre des responsabilités régionales. En 1935, il devient secrétaire fédéral de la Nièvre.
En 1935, conseiller municipal de Nevers, il est élu quatrième adjoint au maire en 1937. Il a alors 30 ans.
Aux élections législatives de 1936, Marcel Barbot représente la S.F.I.C. dans la circonscription de Cosne-sur-Loire. Il se désiste au second tour pour le candidat de gauche le mieux placé : le docteur Arsène-Célestin Fie, socialiste qui est réélu.
A la déclaration de guerre, en 1939, Marcel Barbot est appelé à servir dans la Marine à Toulon puis est versé dans un régiment du Génie, à Angers. En février 1940, il est déchu de sa fonction de maire-adjoint de Nevers. Le 16 juin 1940, il est fait prisonnier par les Allemands à Pithiviers. Interné en Allemagne, il est rapatrié à Lyon, le 25 janvier 1942. Toujours membre du P.C. il entre directement dans la clandestinité et devient permanent du parti de décembre 1942 à avril 1945. Responsable politique et militaire du Front national en Saône-et-Loire, il participe aux différentes formes de lutte de la Résistance intérieure, avant de combattre en Bretagne à la Libération. En 1945, il est l'un des délégués du comité central pour les territoires alors libérés. Son frère, membre des jeunesses communistes, est torturé et assassiné à 23 ans par les Allemands.
Marcel Barbot finit la guerre avec le grade de commandant des F.F.I., Il est titulaire de la Médaille des Combattants volontaires de la Résistance et de la Croix de combattant 1939-1945.
En 1945, Marcel Barbot devient maire de Nevers pour deux ans et est ensuite réélu conseiller municipal de 1947 à 1965.
Aux élections à la première Assemblée nationale Constituante en 1945, il est en troisième position sur la liste que présente le P.C.F. Elle obtient 41 086 voix sur 124 821 suffrages exprimés, insuffisamment pour qu'il y ait plus d'un élu. Le 2 juin 1946, il n'est pas candidat.
Le 10 novembre 1946, aux élections à la première Assemblée nationale de la IVe République, bien que deuxième de liste, Marcel Barbot n'est pas élu.
Parallèlement à ses activités politiques, il reprend son métier d'ouvrier menuisier dans l'aviation puis dans le bâtiment.
En 1951, Marcel Barbot n'est pas candidat à la deuxième législature.
En 1956, cependant, Marcel Barbot- toujours membre du secrétariat fédéral- conduit la liste communiste dans le département de la Nièvre aux élections législatives du 2 janvier. Il est élu député avec 36 634 voix sur 123 298 suffrages exprimés.
Il est nommé membre de la Commission de l'intérieur et membre suppléant de la Commission des finances.
Au cours de la législature, il consacre son activité parlementaire à la défense et la promotion des ouvriers, employés et agriculteurs modestes que ce soit sous la forme de propositions de loi, de rapports, de résolutions ou d'interventions.
Il participe à plusieurs débats sur l'Algérie, notamment le 26 novembre 1957 pour se prononcer en faveur de l'indépendance du peuple algérien, lors de la discussion du projet de loi sur les institutions de l'Algérie.
Il ne vote ni la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958 ni les pleins pouvoirs le 2 et vote contre le projet de loi relatif à la révision constitutionnelle. Il est battu aux élections législatives de novembre 1958.