Albert Inghels
1872 - 1941
Né le 9 mai 1872 à Lille (Nord).
Député du Nord de 1914 à 1924 et de 1932 à 1936.
Né dans une famille nombreuse, Albert Inghels quitta l'école avant l'âge de dix ans pour travailler, d'abord comme rattacheur, puis comme fileur, à la société cotonnière d'Hellènes. Se livrant seul à l'étude, il s'orienta rapidement vers la politique et adhéra en 1887 au parti socialiste. Son activité socialiste, dont les formes n'étaient pas toujours du goût de tout le monde, lui valut d'être emprisonné le 1er mai 1892 et exilé pendant un mois. Après trois ans de service militaire à Longwy, il s'installa comme cafetier et obtint un poste d'employé à la mairie de Lille.
Délégué du syndicat textile de Lille au congrès de Berlin, il fonda la fédération nationale ouvrière textile de France dont il fut nommé secrétaire en 1899.
Aux élections législatives de 1902, il se présenta dans la Marne comme candidat du ' parti ouvrier français mais n'obtint aucun succès. Venu au secours de son ami Auguste Ghesquière qui se présentait dans la 2e circonscription de Lille, il prononça de nombreux discours aux portes des usines. Inculpé de violence sur la personne du candidat Lorthiois, il fut condamné, en même temps que son ami, à trois jours de prison.
En 1906, dans la 8e circonscription de Lille, il obtint 2.351 voix sur 19.268 votants, pour le siège enlevé au second tour par le maire de Tourcoing, Gustave Dron. Celui-ci confirma ses positions aux élections de 1910, au premier tour desquelles Albert Inghels bénéficia de 4.939 suffrages sur 20.684 votants.
Aux élections de 1914, dans la même circonscription, il parvint à distancer dès le premier tour son principal adversaire, Salvetti, et l'emporta au second avec 10.624 voix sur 20.885 votants. Membre de la commission de l'hygiène publique, le nouvel élu ne tarda pas à assumer le destin de représentant d'une région occupée par l'envahisseur. Ayant protesté auprès du commandement allemand, avec Delory et Ghesquière, contre l'envoi sous la contrainte d'ouvriers chômeurs en Allemagne, il fut après une perquisition domiciliaire, traduit devant un conseil de guerre allemand, condamné à trois ans de prison et enfermé dans une cellule à Coblentz en décembre 1916. Sa libération, le 11 novembre 1918, l'annonce qui en fut faite à la Chambre des députés par Paul Deschanel, sa réapparition devant l'Assemblée au milieu des ovations de ses collègues, le grand discours qu'il prononça à cette occasion le 19 novembre, comptent à n'en pas douter parmi les moments les plus émouvants de son existence.
Il fut réélu en 1919 sur la liste de la fédération du Nord du parti socialiste avec 151.849 voix sur 374.022 votants. Cette liste, conduite par Delory, obtint 10 sièges contre 8 à la liste de la fédération républicaine de Loucheur et cinq à celle de l'union nationale et républicaine. Membre de la commission de l'hygiène et de la commission de législation, Albert Inghels se préoccupa essentiellement de la question des loyers dans les régions libérées et du problème de la réparation des dommages de guerre. Aux élections de 1924, en dépit du succès remporté par la liste S.F.I.O. de Delory - qui obtint 11 sièges contre 5 à la fédération républicaine, 5 à l'entente démocrate et républicaine et 3 au bloc ouvrier-paysan - Inghels n'obtint pas un nombre de voix suffisant pour être réélu (155.249 sur 451.028 votants). Le scrutin d'arrondissement de 1928 ne lui fut pas plus favorable : distancé au premier tour, dans la 9e circonscription de Lille, par Surmont, républicain de gauche, il fut battu au second avec 8.030 voix contre 13.171 à son adversaire pour 25.479 votants.
Devenu maire de Tourcoing, Albert Inghels allait avoir sa revanche en 1932. En dépit du maintien du candidat communiste, il parvint au second tour à battre Surmont, obtenant 12.237 suffrages sur 26.100 votants contre 11.475 à son adversaire. A la Chambre, membre de la commission de l'armée, de la commission des régions libérées, de la commission des comptes définitifs, puis de celle des travaux publics et enfin des douanes, il défendit le programme socialiste orienté vers la paix par la négociation collective et la réduction des armements et vers la réduction de la durée de travail comme moyen de lutte contre le chômage. Sur un plan moins général, on le vit se préoccuper de la réglementation des débits de boisson, du développement de la natation scolaire et de la perception des droits d'auteur.
Albert Inghels ne demanda pas en 1936 le renouvellement de son mandat.
Né le 9 mai 1872 à Lille (Nord)
Décédé le 11 juillet 1941 à Nice (Alpes-Maritimes)
Député du Nord de 1914 à 1924 et de 1932 à 1936
(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1987)
Albert Inghels s'éteint à Nice, le 11 juillet 1941. Son fils, Albert, résistant, mourra quatre ans plus tard en déportation.