André Isoré

1891 - 1968

Informations générales
  • Né le 14 juin 1891 à Dunkerque (Nord - France)
  • Décédé le 12 février 1968 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Pas-de-Calais
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 14 juin 1891 à Dunkerque (Nord). Député du Pas-de-Calais de 1936 à 1942.

Fils de clerc de notaire à Dunkerque, il allait d'ailleurs, lui aussi, s'orienter vers des études juridiques et choisir une carrière qui réponde aux espoirs d'ascension sociale que son père avait mis en lui. Il obtint sa licence en droit à la faculté de Lille. Mais l'appel sous les drapeaux, puis la déclaration de guerre interrompirent ses études. Les bouleversements nés de ce premier conflit mondial devaient d'ailleurs être à l'origine de sa thèse de doctorat sur La guerre et l'émancipation de la femme qui fut très remarquée lors de sa soutenance en 1919 à Paris.

Peu après, il s'inscrivit au barreau de Paris et se consacra à son activité d'avocat à la Cour d'appel.

Cependant, en 1932, il était présenté par le parti radical et radical-socialiste aux élections législatives dans la circonscription de Saint-Omer. Le 1er mai, au premier tour, six candidats étaient en présence, dont trois radicaux ; Tillier, républicain de gauche, distançait nettement, avec 5.174 voix, André Isoré qui en obtenait 3.014 sur 15.335 électeurs et 13.547 suffrages exprimés. Quessy, député sortant, radical-socialiste en obtenait 2.479, André, socialiste, 2.085.

Au second tour, restent seuls en présence Tillier et Isoré. Ce dernier améliorait très sensiblement sa position et recueillait 6.322 voix ; il lui en manquait cependant plus de 600 pour l'emporter.

En 1936, la situation était plus claire dès le premier tour, en raison de la réduction du nombre des candidats et de l'accord de désistement passé entre radicaux, socialistes et communistes. Sur 15.619 inscrits et 13.799 votants, André Isoré obtint 4.089 voix, Tillier 6.365, André 1.863 et Stodel, le candidat communiste, 1.112. André Isoré pouvait espérer l'empleinement. Tel fut le cas et André Isoré, avec 7.107 voix, évinçait le député sortant, Tillier, sur qui s'étaient portés 6.749 suffrages.

A la Chambre, Isoré siégea sur les bancs radicaux et fit partie des commissions de l'Alsace-Lorraine, du commerce-et de l'industrie, des douanes et des conventions commerciales. Il s'intéressait d'ailleurs particulièrement à la représentation commerciale : il fut l'auteur de rapports ou d'avis sur le projet tendant à régler les rapports entre producteurs agricoles, commerçants et industriels, par des conventions collectives, sur la proposition de loi relative à la suppression des clauses paralysant les actions en responsabilités dirigées contre les administrateurs des sociétés, et sur une série de propositions intéressant la liberté commerciale des débitants de boissons. Il prit la parole lors de l'examen du projet destiné à réprimer les hausses abusives de prix.

Il ne négligea pas pour autant la législation sociale et déposa une proposition de loi tendant à assurer dans le commerce et l'industrie le libre exercice des droits appartenant aux parties nées d'une convention collective du travail et intervint dans le débat sur le projet relatif à la procédure de conciliation et d'arbitrage. Il déposa des amendements au projet de loi modifiant la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Enfin, il participa à la discussion sur le projet réglant les rapports entre locataires et bailleurs, en sa qualité de président de commission.

En 1940, André Isoré qui, dans sa profession de foi électorale, soulignait qu'il fallait « sauver la République en défendant la souveraineté du peuple, les institutions parlementaires, l'indépendance et la laïcité de l'Etat et combattre le fascisme » allait remplir pleinement ses engagements.

Dès le 9 juillet, alors que les Chambres venaient d'adopter le principe d'une révision constitutionnelle, Isoré défendit devant une vingtaine de radicaux un texte - connu sous le nom de motion des 27 - présenté par Crutel, Odin et Vincent Badie, dont il était cosignataire. Cette motion qui s'opposait à la délégation des pouvoirs demandée par le maréchal Pétain ne put être défendue le 10 juillet devant le Parlement puisqu'il n'y eut pas de débat. Ses signataires n'eurent que la ressource de voter contre le projet de délégation. Isoré est donc l'un des 80.



Né le 14 juin 1891 à Dunkerque (Nord)

Décédé le 12 février 1968 à Paris

Député du Pas-de-Calais de 1936 à 1942

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VI, p. 1996)

André Isoré fait partie des 80 parlementaires qui refusent la réforme constitutionnelle du 10 juillet 1940 accordant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Pendant l'occupation, il participe à la Résistance et devient, à la Libération, délégué à l'Assemblée consultative provisoire au titre du Parti radical. Il y intervient notamment sur les questions financières et fiscales.

André Isoré ne se présente pas aux élections pour la première Assemblée nationale constituante, mais il subit un échec lors de la consultation électorale du 2 juin 1946 : en effet, dans la première circonscription du Pas-de-Calais, la liste RGR qu'il conduit ne recueille que 6 811 voix sur 185 105 suffrages exprimés.

Retiré de la vie politique, il reprend l'exercice de sa profession d'avocat au Barreau de Paris jusqu'en 1957. Il meurt à Paris, le 12 février 1968.