Henri Iung
1833 - 1896
- Informations générales
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- Né le 12 mars 1833 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 3 octobre 1896 à Paris (Seine - France)
1833 - 1896
Né le 12 mars 1833 à Paris, mort le 3 octobre 1896 à Paris (16e).
Député du Nord de 1893 à 1896.
Henri Iung, avant d'être élu député, avait eu une très belle carrière militaire. A sa sortie de Saint-Cyr, en 1851, il a alors 18 ans, il entre à l'Ecole d'application, d'état-major. A 22 ans, il est nommé lieutenant, à 24 ans, capitaine : attaché à l'état-major de l'armée d'Italie, il reçoit la Légion d'honneur le lendemain même de la bataille de Solférino. En 1870, il est fait prisonnier lors de la capitulation française. Après la chute de l'Empire, il continue de gravir les échelons de la hiérarchie militaire : chef d'escadron en 1873, lieutenant-colonel en 1880, colonel en 1883.
C'est en 1886 que sa carrière bifurque presque naturellement vers une activité politique ; en effet, le général Boulanger, alors ministre de la Guerre, l'appelle près de lui comme chef de cabinet. En 1887, il est nommé général de brigade et membre du comité consultatif et, après le départ du général Boulanger, commandant supérieur de la défense du groupe de Dunkerque.
Il s'attache à cette région et, en 1893, il est mis à la retraite, sur sa demande, avec le grade de général de division, pour se présenter aux élections législatives à Dunkerque.
L'ancien chef de cabinet du général Boulanger s'oppose au député sortant, Charles Lalou, élu en 1889 comme boulangiste... La campagne électorale est, de ce fait, violente et acharnée, marquée même par un duel entre les deux candidats, au cours duquel Charles Lalou est blessé. Au premier tour, Lalou mène de plus de 100 voix, en recueillant 6.339 suffrages contre 6.227 au général Iung et 341 à Bertot. Au second tour, l'absentéisme diminue et de 13.035, le nombre des votants passe à 13.414, sur 18.053 inscrits. Iung obtient une partie importante des voix des abstentionnistes du premier tour et, avec 6.800 voix, l'emporte sur Charles Lalou qui obtient 6.526 suffrages.
A la Chambre, où il siège comme républicain au cours de ses trois années de mandat parlementaire qui allait être interrompu brutalement par la mort, le général Iung devait manifester une inlassable activité et le souci constant de traduire en propositions de loi ou en projets de résolution, les engagements électoraux qu'il avait pris.
Républicain convaincu, Henri Iung déposait deux textes, l'un tendant à la révision des lois constitutionnelles et l'autre relatif à l'étude de l'action des pouvoirs publics en temps de guerre.
Ses préoccupations sociales furent traduites dans sa proposition de loi portant création d'une caisse nationale destinée à permettre d'élever les enfants des indigents et procurer une retraite aux travailleurs des villes et des champs atteints par l'âge et les maladies.
Il mit sa compétence en matière militaire au service de la commission de l'armée et il rapporta plusieurs projets sur les problèmes de défense nationale, notamment sur l'organisation de l'artillerie et du génie. Enfin, il déposa deux propositions de loi, l'une sur l'état des officiers, l'autre portant application du service militaire à deux ans.
La mort prématurée d'Henri Iung en 1896 - il n'avait que 63 ans - devait interrompre cette activité dont l'ampleur laisse rêveur.
Et encore doit-on ajouter qu'il était président du cercle littéraire « la Plume et l'Epée » et membre de la Société des gens de lettres. Il a laissé de nombreux écrits historiques ou militaires : Bonaparte et son temps ; Vérité sur le masque de fer ; Des principes de l'organisation des armées ; Lucien Bonaparte et ses mémoires ; L'armée et la Révolution ; Stratégie, tactique et politique, etc... Henri Iung était officier de la Légion d'honneur.