Marc Jacquet
1913 - 1983
Né le 17 février 1913 à Mercy-le-Bas (Meurthe-et-Moselle)
Décédé le 18 avril 1983 à Paris
Député de Seine-et-Marne de 1951 à 1955
Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil chargé des relations avec les Etats associés du 28 juin 1953 au 30 mai 1954
Marc Jacquet appartient à une famille qui plonge ses racines en Lorraine. Son père était négociant et il fréquenta le lycée de la ville de Nancy. A l'issue d'études aux facultés de droit de Paris et de Kiel, il obtint le titre de docteur en droit et envisagea de préparer l'agrégation.
Mobilisé en 1939, Marc Jacquet refuse l'armistice de 1940 et entre dans la Résistance. Il est le fondateur du réseau Hector puis combat au sein des Forces françaises libres et termine la guerre avec le grade de capitaine de l'armée de l'air. Son engagement patriotique débouche sur un engagement politique. Le 2 juin 1946, il conduit la liste RGR Philippe Kieffer est son colistier dans le Calvados. Avec 14 099 voix sur 180 243 suffrages exprimés, sa liste arrive en dernière position. En 1947, Marc Jacquet répond à l'appel du général de Gaulle qui fonde le Rassemblement du Peuple Français. D'emblée, il occupe dans l'organisation une place importante : secrétaire général de la région parisienne puis, à partir de 1949, délégué national à l'action agricole du Rassemblement.
Le 17 juin 1951, lors des élections législatives, Marc Jacquet se présente en Seine-et-Marne à la tête d'une liste RPF. Avec 54 316 voix sur 200 464 suffrages exprimés, il est le seul élu de sa liste mais celle-ci devance toutes les autres à l'exception de la liste communiste qui obtient deux sièges. La même année, il est élu conseiller général du canton de Melun sud.
A l'Assemblée nationale, au cours de la deuxième législature de la Quatrième République, il est nommé membre des commissions des finances, de la famille et de la défense nationale. En 1952, il est désigné pour représenter la France au sein de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) et en 1955 de la commission de coordination de l'énergie atomique et des recherches nucléaires. Marc Jacquet intervient peu en séance publique et n'a déposé aucune proposition de loi.
Inscrit au groupe du RPF, Marc Jacquet en respecte la discipline. En septembre 1951, il vote les lois qui accordent des subventions à l'enseignement privé. Pour ce qui est de la construction européenne, il repousse la CECA le 13 décembre 1951. Le 6 mars 1952, il ne suit pas les 27 députés RPF dissidents et s'abstient lors du vote sur la motion d'investiture d'Antoine Pinay. En revanche, le 6 janvier 1953, il vote l'investiture de René Mayer et le 26 juin de la même année celle de Joseph Laniel. Marc Jacquet entre dans son gouvernement en qualité de Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé des relations avec les Etats associés. La transformation du portefeuille de ministre en celui de secrétaire d'Etat indique que le président du Conseil entendait suivre lui-même le dossier indochinois. Poste difficile donc que celui de secrétaire d'Etat pour un gaulliste qui assiste impuissant à la défaite de Dien-Bien-Phu.
En désaccord avec la politique du président du Conseil, il remet sa démission au Président de la République le 30 mai. Il n'appréciait guère d'être tenu à l'écart des négociations de Genève par le ministre des affaires étrangères et avait exprimé son différend sur la politique indochinoise dans L'Express. Néanmoins, il se défendit d'être à l'origine de la divulgation des informations que les généraux Ely et Salan avaient présentées au gouvernement, divulgation qui avait valu à L'Express d'être saisi dans la nuit du 27 au 28 mai. Le départ de Marc Jacquet fragilise la position du président du Conseil. Le 12 juin, Marc Jacquet ne prend pas part au scrutin qui provoque la chute du gouvernement Laniel. Le 17 juin, il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France comme il l'avait fait lors de sa première tentative, l'année précédente. Il approuve les accords de Genève, le rejet de la Communauté européenne de défense (CED) mais refuse les accords de Paris sur l'entrée de l'Allemagne fédérale au sein de l'OTAN en décembre 1954. De même, le 5 février 1955, Marc Jacquet refuse d'accorder sa confiance au gouvernement à l'issue du débat sur la situation en Afrique du Nord. Quelques mois plus tard, le 29 novembre, il mêle sa voix aux opposants au gouvernement Edgar Faure.
Le 2 janvier 1956, second sur une liste de concentration républicaine regroupant des gaullistes, des Indépendants et des Républicains sociaux, Marc Jacquet n'est pas réélu député. Sa liste, avec 14,9 % des suffrages exprimés, n'obtient qu'un seul élu. Il peut ainsi accorder davantage de temps à son autre carrière, celle d'industriel et d'hommes d'affaires. De 1955 à 1959, il préside la Société nouvelle pour l'industrie du bâtiment.
L'avènement de la Cinquième République s'accompagne de son retour au Palais Bourbon. Il est réélu député de la Seine-et-Marne (1re circonscription) en novembre 1958 et réélu jusqu'en 1968. En 1969, il est porté à la tête du groupe UDR. Battu en 1973, il entre au Sénat en 1977 et préside de 1978 à 1981 le groupe RPR. Sur le plan local, il avait retrouvé en 1963 le siège de conseiller général qu'il avait perdu en 1958 et le conserva jusqu'en 1979. En 1971, il abandonna la mairie de Barbizon qu'il détenait depuis 1953 pour celle de Melun qu'il conserva jusqu'à son décès.