Pierre Janot
1925 - 1994
JANOT Pierre
Né le 29 octobre 1925 à Sarlat (Dordogne)
Décédé le 13 juin 1994 à Paris.
Député de Dordogne de 1968 à 1973.
Enfant du Périgord noir, Pierre Janot naît à Sarlat le 29 octobre 1925. Son parcours universitaire et professionnelle l’éloigne de son pays : licencié en droit et diplômé de l’Institut des Etudes Politiques de Paris en 1950, il exerce par la suite comme chargé de mission au ministère de l’Economie et des Finances.
En 1967, âgé de 42 ans, marié et père de trois enfants, Pierre Janot est le candidat gaulliste dans la 4ème circonscription de Dordogne. Il affronte trois candidats : Robert Lacoste, ancien ministre, député sortant et président du Conseil général, candidat socialiste ; Roger Ranoux, candidat communiste ; et Paul Rougé, candidat radical. A l’issue du premier tour, le député sortant arrive en tête avec 39% des voix : Pierre Janot est deuxième (29% des suffrages), devant le communiste (26,4%) et le radical (5,5%). Au second tour, le candidat gaulliste ne parvient pas à inverser la tendance et est largement battu, puisqu’il ne réunit que 38,6% des voix contre 62,4% à Robert Lacoste.
Malgré ce premier échec, Pierre Janot se présente à nouveau en 1968. Dans le contexte des troubles de mai, il vante l’action du général de Gaulle contre l’anarchie et se veut le candidat des « réformes dans la légalité ». Il affronte à nouveau Robert Lacoste et Roger Ranoux, ainsi que Jean Villatte, petit candidat sans étiquette. Cette fois, il arrive en tête à l’issue du premier tour, réunissant 41,3% des suffrages sous son nom, contre 32,9% au député sortant et 22,5% au candidat communiste. Le second tour confirme la tendance : Pierre Janot est élu avec 700 voix d’avance (50,6%) sur son adversaire socialiste.
A son arrivée au Palais-Bourbon, le nouveau député de Dordogne rejoint les bancs du groupe d’Union des Démocrates pour la République et est nommé membre de la commission de la production et des échanges, place qu’il occupe durant tout son mandat et au nom de laquelle il dépose deux rapports sur les coopératives agricoles (15 novembre 1971, 18 mai 1972). Il est également membre de trois commissions spéciales : pour le contrôle périodique du fonctionnement du F.O.R.M.A. (Fonds d’Orientation et de Régularisation des Marchés agricoles), pour l’examen d’une proposition de loi d’orientation pour le secteur des métiers, et d’une autre sur l’artisanat. Il intervient à huit reprises dans l’hémicycle : il prend part à la discussion de plusieurs projets de loi concernant l’agriculture, souhaitant relancer l’élevage de l’oie en Périgord (examen du projet de loi de finances pour 1970, 19 novembre 1969), évoquer les problèmes d’équipement (novembre 1970) ou de l’aviculture (examen du projet de loi de finances pour 1972, 21 octobre 1971). Le 13 octobre 1971, à l’occasion du projet de loi relatif à la protection des usagers du droit et portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques, il dénonce le « problème du monopole » de la consultation et de la rédaction des actes notariés. Le 17 novembre 1972, lors de la discussion du volet tourisme du projet de loi de finances pour 1973, il défend des exonérations d’impôts pour les gîtes ruraux et le développement de l’hôtellerie familiale, en prenant en exemple le Périgord noir.
A l’occasion des grands scrutins de la quatrième législature, le député de Dordogne apporte un soutien sans faille au gaullisme : il vote en faveur de la loi d’orientation de l’enseignement supérieur le 10 octobre 1968, de la loi relative à l’exercice du droit syndical dans les entreprises le 4 décembre 1968, du renforcement de la garantie des droits individuels des citoyens le 28 mai 1970, de la loi Pleven dite « anticasseurs » le 4 juin 1970, de la réduction du service national à douze mois le 10 juin 1970, de la politique générale du gouvernement Chaban-Delmas le 15 octobre 1970, de la création des régions le 27 avril 1972, et à nouveau de la politique générale du gouvernement le 24 mai 1972.
En 1973, le député sortant est candidat au renouvellement de son mandat. Il affronte deux anciens députés – le communiste Lucien Dutard et le socialiste Gérard Jacquet, par ailleurs ancien ministre – et deux autres petits candidats – Jean Villatte pour le PSU et Claude Labalue pour les radicaux. Le premier tour place Pierre Janot en tête avec 35,7% des voix, devant les candidats communiste (26,2%), socialiste (24,4%) et radical (10,8%). Néanmoins, le désistement de Gérard Jacquet au profit de Lucien Dutard offre au candidat communiste un bon report de voix, qui lui permet de l’emporter au second tour avec 51,3% des suffrages contre 48,7% au candidat de l’Union pour la République Populaire.
Malgré cet échec, Pierre Janot est à nouveau candidat dans la circonscription en 1978, sous l’étiquette du RPR. A l’issue du premier tour, il est à nouveau en tête (39,4%), devant le député communiste sortant Lucien Dutard (32,1%) et le candidat socialiste Pierre Merlhiot (23,8%). Le désistement de ce dernier permet à nouveau au candidat communiste de l’emporter au second tour, avec 52,7% des suffrages contre 47,3% au candidat gaulliste. Après ce deuxième échec, Pierre Janot ne se représente plus.
Il meurt le 13 juin 1994, à l’âge de 69 ans. Il était chevalier de l’ordre national du Mérite, médaillé de l’Aéronautique et chevalier du Mérite agricole.