Charles, Alfred de Janzé
1822 - 1892
Député au Corps législatif de 1863 à 1869, représentant en 1871, député de 1878 à 1881 et de 1882 à 1885, né à Paris le 15 août 1822, il s'occupa d'agronomie et d'économie politique, devint conseiller général des Côtes-du-Nord (1864) pour le canton de Loudéac, et entra au parlement en 1863.
Candidat du gouvernement impérial aux élections du 1er juin pour le Corps législatif, dans la 5e circonscription des Côtes-du-Nord, il fut élu par 12,847 voix (23,575 votants, 30,136 inscrits), contre 10,655 voix à M. de Cuverville.
Il siégea dans la majorité, mais fit preuve d'originalité et d'indépendance dans l'étude de certaines questions techniques, qui lui valurent une solide réputation d'orateur d'affaires. Les attaques très vives qu'il lança à la tribune, pendant la session de 1865, contre les compagnies de chemins de fer, eurent beaucoup de retentissement, ainsi que le livre paru sous ses auspices, et qui renouvelait ces attaques en les développant : les Accidents de chemins de fer. En mars 1869, il proposa des amendements, l'un, favorable à la liberté des débats législatifs, repoussé par 150 voix contre 16; un autre, adoucissant la pénalité dans le cas d'affichage de la candidature avant le dépôt du serment; un troisième, diminuant la peine édictée contre toute personne convaincue d'avoir discuté la Constitution : la majorité opposa à ces deux derniers la question préalable. Sa coopération à l'amendement « des 45 », qui tendait à transformer l'empire autoritaire en empire libéral, le priva du patronage de l'administration qui lui préféra, aux élections générales du 24 mai 1869, M. Carré-Kérizouët.
M. de Janzé échoua avec 13,417 voix contre 15,016 à M. Carré-Kérizouët, élu, et 3,537 à M. Henry de Villeneuve. Il ne rentra dans la vie politique qu'après les événements de 1870. L'option du général Trochu pour le Morbihan lui permit de briguer sa succession comme représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale, le 2 juillet 1871; il fut élu par 65,405 voix (68,944 votants, 166,478 inscrits). Sa profession de foi était « conservatrice libérale » et contenait une adhésion à la politique de M. Thiers.
M. de Janzé prit place au centre gauche, accepta la République et vota :
- pour le retour de l'Assemblée à Paris,
- contre le pouvoir constituant,
- contre la démission de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour les amendements Wallon et Pascal Duprat et pour l'ensemble des lois constitutionnelles.
Dans l'Assemblée nationale, de même qu'au Corps législatif, M. de Janzé se signala comme l'adversaire déterminé des grandes compagnies; il déposa une proposition relative au rachat par l'Etat de l'ensemble des concessions de la compagnie de l'Est; lors de la discussion sur l'état de siège (décembre 1875), il fit adopter un amendement qui enlevait à l'administration le droit d'interdire la vente des journaux sur la voie publique.
Il ne se représenta pas aux élections du 20 février 1876, après avoir échoué à celles du Sénat, le 30 janvier précédent, dans les Côtes-du-Nord, avec 146 voix (483 votants). Le 14 octobre 1877, désigné par le parti républicain comme candidat dans l'arrondissement de Loudéac, il n'y obtint que 7,969 voix contre 10,885 à l'élu conservateur, M. Veillet; mais l'élection de ce dernier ayant été invalidée par la majorité, M. de Janzé se représenta, le 3 mars 1878, et fut élu, cette fois, par 9,673 voix (18,384 votants, 23,512 inscrits), contre 8,615 voix au député sortant.
Il reprit sa place dans la majorité, vota constamment avec elle, pour l'article 7, pour les divers ministères de la législature, etc., et traita avec compétence plusieurs questions économiques.
Aux élections du 21 août 1881, M. de Janzé échoua avec 7,970 voix contre 8,809 à l'élu, M. Boscher de Langle. L'invalidation de son concurrent lui permit de briguer une fois de plus les suffrages de ses concitoyens, qui le renvoyèrent à la Chambre, le 29 janvier 1882, par 10,174 voix contre 8,468 au député sortant.
Il soutint généralement la politique opportuniste, et, éternel adversaire des Compagnies, réussit (juillet 1882) à faire adopter une proposition sur les rapports des compagnies de chemins de fer avec leurs agents commissionnés: il obtint que ces agents ne pourraient être révoqués sans motifs, et qu'un règlement d'administration publique déterminerait quelles sont les fonctions qui doivent être occupées par des agents commissionnés. Une interpellation dont il fut l'auteur, le 28 mai 1883, sur le monopole concédé à la librairie Hachette de la vente des livres dans les gares, aboutit à l'ordre du jour pur et simple, le parlement n'ayant pas compétence pour intervenir dans un contrat privé. En février 1885, il interpella le gouvernement sur le rôle du personnel des chemins de fer en cas de mobilisation. Il ne se représenta pas aux élections d'octobre suivant.
On a de lui : Lesurque, nécessité de réviser son procès ; les Finances et le monopole du tabac; la Transformation de Paris, causes du renchérissement de la vie dans la capitale ; Dix millions d'économie par la suppression des receveurs généraux; d'un Impôt sur les valeurs mobilières, etc.
Né le 15 août 1822 à Paris, mort le 26 avril 1892 à Paris.
Député au Corps législatif de 1863 à 1869.
Représentant des Côtes-du-Nord de 1871 à 1876.
Député des Côtes-du-Nord de 1878 à 1881 et de 1882 à 1885. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire Parlementaires, t. III, p. 402.)
Le baron de Janzé qui ne s'était pas représenté au renouvellement législatif de 1885 ne se présenta pas non plus en 1889.
Il devait mourir à Paris le 26 avril 1892 ; il avait 70 ans.