Louis Jaurès

1860 - 1937

Informations générales
  • Né le 18 août 1860 à Castres (Tarn - France)
  • Décédé le 30 octobre 1937 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Seine
Groupe
Républicain socialiste et socialiste français

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 18 août 1860 à Castres (Tarn), mort le 30 octobre 1937 à Paris (6e).

Député de la Seine de 1924 à 1928.

Frère cadet de Jean Jaurès, Louis Jaurès fut tout d'abord, comme son illustre aîné, élève du collège de Castres. Il se destina à la marine et entra à l'Ecole navale en 1876. Sa carrière devait se dérouler brillamment. Enseigne de vaisseau en 1881, lieutenant de vaisseau en 1885, Louis Jaurès commanda en 1886, à l'âge de 26 ans, le sous-marin le Gymnote et effectua les premiers essais de navigation en plongée. Il commanda également la mission qui, en 1903, à bord du Galilée, délivra les marins abandonnés par l'«Empereur du Sahara», Jacques Lebaudy, et faits prisonniers par les Maures. Alors qu'il était capitaine de vaisseau, il fut acquitté par un conseil de guerre après la catastrophe de la Liberté.

Contre-amiral en 1914, il commanda la division cuirassée des Dardanelles, puis, en 1916 et 1917, la division légère de l'Afrique occidentale française chargée de protéger les transports de troupes australiennes et néo-zélandaises, ainsi que les convois de vivres contre les corsaires et les sous-marins allemands.

Vice-amiral en 1917, membre du Conseil supérieur de la marine, Louis Jaurès devait être admis en cadre de réserve en 1922.

Louis Jaurès qui, au cours de sa carrière militaire, avait traversé tant de dangers, décida alors de se tourner vers l'activité politique, au service de laquelle son frère avait trouvé la mort. Il se présenta, à plus de 63 ans, aux élections législatives de 1924, dans la 2e circonscription du département de la Seine, sur une liste du cartel des gauches, coalition de partis restant indépendants, formée en vue «d'abattre le bloc national et de délivrer le pays de la réaction qui l'étouffe».

La liste du cartel des gauches obtenant 50.270 voix eut trois élus : Léon Blum, Maurice Dejeante et Louis Jaurès contre 6 pour la liste d'union républicaine sociale et nationale et 2 pour la liste communiste du bloc ouvrier-paysan ; les suffrages exprimés étaient de 168.595 voix sur 197.144 inscrits et le quotient électoral était de 15.326 voix. Louis Jaurès se trouvait pour le nombre des voix obtenues en 6e position sur les 11 députés de la circonscription.

L'amiral Jaurès s'inscrivit au groupe républicain social et social français à la Chambre des députés. Il fut évidemment membre des commissions de la marine marchande et de la marine militaire.

Préoccupé par le relèvement économique du pays, il déposa des propositions de loi tendant à assurer la rentrée régulière des impôts directs et portant création de recettes supplémentaires (notamment par l'institution d'un timbre taxe sur les notes d'hôtels ou de restaurants, et sur les factures commerciales). Il fut d'ailleurs amené à reprendre certaines de ces propositions par voie d'amendement lors de la discussion de projets de loi portant création de nouvelles recettes fiscales. Il participa également à la discussion de projets de loi sur l'organisation de la Nation en temps de guerre et relatifs au recrutement de l'armée et à la discussion de propositions de loi relatives aux baux commerciaux et aux baux de locaux d'habitation.

Il intervint régulièrement dans les débats budgétaires de 1925, 1926, 1927, 1928 sur les budgets de la Marine, de la Guerre, des Beaux-arts, de l'Agriculture, de l'Instruction publique, du Travail, de l'Hygiène.

Il prit encore part à la discussion, en 1927, du projet de loi qui devait rétablir le scrutin uninominal pour l'élection des députés mais décida toutefois de ne pas se représenter aux élections générales de 1928.

L'amiral Jaurès abandonna ainsi à 68 ans une courte carrière politique. Il devait mourir le 30 octobre 1937 à Paris.

L'amiral Jaurès était grand officier de la Légion d'honneur, titulaire de la médaille de Madagascar, de l'Ordre de Sainte-Anne, du Mérite naval d'Espagne, de l'Ordre de l'Osmanié de Turquie, de l'Ordre de l'Avis du Portugal, de la Distinguished Service Medal des Etats-Unis.