Eugène Jolibois

1819 - 1896

Informations générales
  • Né le 4 juin 1819 à Amiens (Somme - France)
  • Décédé le 20 décembre 1896 à Le vésinet (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Appel au peuple
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Union des Droites
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Charente-Inférieure
Groupe
Union des Droites

Biographies

Député de 1876 à 1889, né à Amiens (Somme) le 4 janvier 1819, fils de Pierre-François Jolibois et de Marie-Anne-Rose Dubois, il se fit recevoir licencié en droit et fut inscrit au barreau de Paris (1840-1849).

Entré dans la magistrature, il devint sous l'Empire avocat général à Amiens, puis à Rouen, procureur général à Chambéry (mai 1861), et se démit de ses fonctions pour remplir celles de préfet de la Savoie (avril 1863), puis celles de conseiller d'Etat (décembre 1866). A la fin de 1867, l'empereur songea un moment à lui pour le ministère de l'Intérieur ; dans les notes confidentielles remises à cette occasion au chef de l'Etat par M. Rouher, sur les candidats possibles à ce portefeuille, la note concernant M. Jolibois portait: « Débutant brillant, mais dans une affaire secondaire (il avait parlé, comme commissaire du gouvernement, sur les finances de la ville de Toulouse); il faut attendre pour le juger comme conduite et comme talent. »


M. Jolibois resta conseiller d'Etat jusqu'à la révolution du 4 septembre, qui le rendit à la vie privée. Il se fit alors inscrire à nouveau comme avocat au barreau de Paris et plaida particulièrement dans les procès bonapartistes, où sa parole mordante fut remarquée.

Lors des élections législatives du 20 février 1876, il se porta candidat impérialiste à la Chambre des députés dans la 2e circonscription de Saintes, sous le patronage du baron Eschassériaux, et avec une profession de foi où il s'exprimait ainsi : « L'Empire m'a compté au nombre de ses serviteurs les plus dévoués; je m'honore de le rappeler. Le malheur n'a pas changé mes convictions ; j'ai conservé ma foi. Conséquent avec mes antécédents, je demeure partisan convaincu de l'Appel au peuple. Je consacrerai mes efforts à obtenir l'extension des traités de commerce et à assurer le développement de la liberté des échanges. »

Elu député par 6,933 voix (13,572 votants, 17,104 inscrits), contre 6,536 au comte Anatole Lemercier, M. Jolibois alla siéger dans le groupe de l'Appel au peuple, et, par la facilité et l'à-propos de sa parole, devint un des orateurs les plus en vue de la minorité. Il monta fréquemment à la tribune, attaqua le ministère, reprocha au gouvernement la révocation de M. Bailleul, avocat général à Besançon, qui avait fait l'apologie des commissions mixtes, et vota en toute circonstance avec la minorité conservatrice de la Chambre. Après l'acte du 16 mai 1877, auquel il applaudit, il vota, le 19 juin, contre l'ordre du jour de défiance adopté par les gauches, et devint membre du comité dirigeant bonapartiste, présidé par M. Rouher.

Le 14 octobre 1877, désigné par M. de Fourtou comme candidat officiel à la députation dans la 2e circonscription de Saintes, il fut réélu par 8,994 voix (14,832 votants, 17,379 inscrits), contre 5,758 au comte Lemercier, républicain. Le 4 novembre suivant, il devint membre du conseil général de la Charente-Inférieure. Lors de la validation de ses pouvoirs à la Chambre des députés, des faits de pression exercée en sa faveur par l'administration décidèrent la majorité à ajourner la validation de son élection. M. Jolibois donna alors sa démission, mais la Chambre la refusa (3 décembre 1877) et il continua de siéger. Adversaire déterminé de la République et des républicains, M. Jolibois fit une guerre incessante au gouvernement, vota contre le ministère Dufaure et contre les cabinets qui suivirent, se prononça contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur, contre l'amnistie, etc., et parut plusieurs fois à la tribune.

Réélu, le 21 août 1881, par 7,486 voix (14,523 votants, 17,639 inscrits), contre 6,924 voix à M. Combes, il se montra très opposé à la politique intérieure et extérieure des ministères Gambetta et Ferry, se fit encore plusieurs fois, pendant la législature, l'interprète des griefs de la minorité, et interpella le gouvernement (janvier 1882) sur l'arrestation du prince Napoléon.

Le 4 octobre 1885, M. Jolibois, porté sur la liste conservatrice de la Charente-Inférieure, fut élu, le 1er sur 7, par 62,583 voix (124,616 votants, 143,670 inscrits). Il reprit sa place à droite, suivit la même ligne politique que précédemment, et appuya à la tribune (janvier 1886) la proposition Michelin réclamant une enquête sur les origines de l'expédition du Tonkin ; membre de la commission d'expulsion des princes (juin 1886), il combattit cette proposition ; attaqua vivement M. Goblet, ministre des cultes, sur la fermeture de la chapelle de Châteauvillain, et sur la collision qui en fut la conséquence; déposa (21 novembre 1887) une proposition de révision des lois constitutionnelles favorable au rétablissement de l'appel au peuple, et adhéra (4 juin 1888) au manifeste révisionniste lu à la tribune par le général Boulanger. En dernier lieu, il s'est prononcé:

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution proposée par le ministère Floquet,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

Ses occupations parlementaires n'ont pas empêché M. Jolibois de rester au barreau, où il avait déjà été remarqué comme avocat-général dans l'affaire de Jeufosse (cour d'assises de l'Eure) et, comme avocat, dans l'affaire Laluyé contre Jules Favre; récemment, il a défendu, devant la cour d'assises de Grenoble, les accusés de Châteauvillain.

Né le 4 juin 1819 à Amiens (Somme), mort le 20 décembre 1896 au Vésinet (Seine-et-Oise).

Député de la Charente-Inférieure de 1876 à 1893. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 420.)

Aux élections de 1889, Eugène Jolibois qui, bien que fidèle à l'Empire, a substitué à l'étiquette impérialiste l'étiquette conservatrice, n'a contre lui qu'un candidat républicain. Il est élu au premier tour, par 7.092 voix sur 13.472 votants, tandis que son adversaire, Nicolle, en recueille 6.259. Pour la quatrième fois consécutive, il va représenter la 2e circonscription de Saintes au Palais Bourbon.

Il sera encore une fois l'un des membres les plus actifs et les plus écoutés de l'opposition. Aucun sujet ne lui est étranger : il intervient aussi bien sur le régime douanier du maïs et du riz que sur le nombre des magistrats dans les tribunaux et bien entendu, lors des interpellations du gouvernement.

Membre de plusieurs commissions, et pour plusieurs exercices de la commission du budget, il fera aussi partie de la commission d'enquête sur l'affaire de Panama, constituée en 1892.

Cette inlassable activité parlementaire, que Jolibois menait de front avec une brillante carrière au Palais, devait prendre fin en 1893, date à laquelle il décida de ne plus demander le renouvellement de son mandat.

Il mourut quelques années plus tard, le 20 décembre 1896 au Vésinet.