Auguste Jonnart
1857 - 1927
- Informations générales
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- Né le 27 décembre 1857 à Fléchin (Pas-de-Calais - France)
- Décédé le 30 septembre 1927 à Paris (Seine - France)
1857 - 1927
Né le 27 décembre 1857 à Fléchin (Pas-de-Calais), mort le 30 septembre 1927 à Paris.
Député du Pas-de-Calais de 1889 à 1914.
Sénateur du Pas-de-Calais de 1914 à 1927.
Ministre des Travaux publics du 3 décembre 1893 au 30 mai 1894.
Ministre des Affaires étrangères du 22 janvier au 23 mars 1913.
Fils de médecin, il suivit les cours du lycée de Saint-Omer puis de la Faculté de droit de Paris et de l'Ecole des sciences politiques - l'administration l'intéressant plus que le droit. En 1881, la protection de Gambetta lui vaut d'être nommé au cabinet de Tirman, gouverneur général de l'Algérie. En 1884, il est directeur des affaires algériennes au ministère de l'Intérieur, puis commissaire du gouvernement près le Conseil de préfecture de la Seine. Candidat aux élections législatives du 4 octobre 1885 sur la liste républicaine, il arrive 16e avec 75.728 voix (sur 180.439 votants) alors qu'il y a 12 sièges à pourvoir. Il prend sa revanche en étant élu, en 1886, conseiller général de Fauquembergues puis, le 22 septembre 1889, député de la 2e circonscription de Saint-Omer par 7.828 voix contre 6.269 à son concurrent Levert. Il sera réélu le 20 août 1893, sans concurrent, par 11.697 voix sur 12.675 votants, et de même le 8 mai 1898, par 10.515 voix sur 13.498 votants.
À la Chambre, membre de la commission des douanes que préside Méline, il se fait connaître par sa compétence et le 3 décembre 1893, Casimir-Perier le prend comme ministre des Travaux publics. Il fait tomber le cabinet le 30 mai 1894 par son hostilité à la grève et au droit syndical des fonctionnaires.
Réchappé d'un grave accident d'automobile, il est nommé gouverneur général de l'Algérie par Waldeck-Rousseau le 3 octobre 1900 et, à part une interruption de santé du 6 mai 1901 au 5 mai 1903, il le reste jusqu'en 1911, cas unique dans les annales algériennes. Partisan de l'assimilation, il y développe les œuvres d'assistance et d'enseignement, mais prend aussi les mesures militaires nécessaires avec Laperrine au Sahara, Lyautey à la frontière marocaine, et au-delà de celle-ci quand besoin est. Il se démet en 1911, hostile à la politique allemande et marocaine de Caillaux. Anti-allemand, pro-anglais et pro-russe, il est le ministre des Affaires étrangères de Briand (22 janvier 1913) dont le cabinet est renversé par le Sénat le 23 mars de la même année.
Entré au Sénat en 1914, Jonnart y préside la commission des affaires étrangères. En 1917, c'est lui qu'on envoie, avec le titre de « Haut-commissaire des puissances protectrices de la Grèce » et pleins pouvoirs militaires, forcer à l'abdication, sous la menace du canon, le roi de Grèce Constantin, beau-frère du Kaiser.
Ces talents séduisent Clemenceau qui le nomme à nouveau gouverneur général de l'Algérie au début de 1918, avec mission d'y lever des troupes fraîches : il fournit 50 000 fantassins et 20 000 manœuvres pour les usines.
Quittant définitivement l'Algérie en 1919, il est alors président de la Commission des réparations. Puis la politique d'apaisement religieux conduit la France à envoyer une personnalité républicaine comme ambassadeur auprès du Saint-Siège, poste vacant depuis la séparation : Jonnart remplit ce rôle délicat de mai 1921 à novembre 1923.
Le 19 avril 1923, il est élu à l'Académie française contre Maurras, ce qui provoque la colère des étudiants royalistes : ils éditent les oeuvres de Jonnart, un livre fait de pages blanches (Jonnart n'a rien écrit) et promènent au Quartier latin un âne vêtu en académicien.
Il était en outre membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1918 et administrateur (1892), puis vice-président (1907), président (1913) et président honoraire (1927) de la Compagnie du Canal de Suez.
Jonnart était le gendre du député du Rhône Edouard Aymard. Il mourut à Paris le 30 septembre 1927, à l'âge de 70 ans.
Il était titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères.