Paul, Marie, Joseph Barennes
1904 - 1965
Né le 8 janvier 1904 à Lectoure (Gers) Décédé le 28 juillet 1965 à Meaux (Seine-et-Marne)
Député de la Seine-et-Marne de 1956 à 1958
Fils d'un tailleur et d'une modiste de Lectoure, Paul Barennes poursuit ses études secondaires au collège de sa ville natale, puis au lycée de Toulouse. Après ses deux baccalauréats, il entre à la Faculté des sciences de Toulouse dont il sort licencié. Il est alors répétiteur dans différents collèges (Nogent-le-Rotrou, Chalons-sur-Marne, Meaux). A l'issue de son service militaire effectué de 1929 à 1931, il est nommé professeur adjoint de mathématiques au collège de Meaux, ville où il se marie et effectue toute sa carrière d'enseignant.
Réformé en 1940, Paul Barennes ne participe pas aux opérations militaires de la campagne de France ; en revanche, il entre très tôt dans la Résistance. Il exerce les fonctions de responsable départemental de l'Organisation civile et militaire (OCM) pour le Nord de la Seine-et-Marne. A la tête de son mouvement, Paul Barennes organise et dirige des parachutages d'armes pour le compte du Bureau des opérations aériennes, dépendant du B.C.R.A. de Londres. Du 20 au 31 août 1944, il prend part aux combats de la libération de la région de Meaux, notamment à l'opération de protection du pont neuf le 27 août 1944. Le 28 août, il est nommé maire provisoire de Meaux et capitaine FFI le 7 septembre suivant. Il est également président du comité de libération de Meaux, vice-président du comité départemental de libération de la Seine-et-Marne et membre du comité directeur de l'OCM.
Aux élections municipales de mai 1945, ses fonctions de maire lui sont confirmées par les quatre cinquièmes des suffrages exprimés. A cette époque, il est membre de la S.F.I.O. (qu'il quitte en 1950) mais dirige une large liste d'union de toutes les tendances politiques. Il conserve son mandat municipal pendant toute la IVe République. Ce long exercice des fonctions de maire confronte Paul Barennes aux difficultés de l'après-guerre (ravitaillement, inondations de la Marne) mais lui permet aussi de mener à bien de nombreuses réalisations d'urbanisme. Il fait transformer deux collèges de la ville en lycées, lance des constructions d'H.L.M. et des lotissements, modernise l'éclairage, la voirie et l'hôpital, crée un centre médico-physiologique et d'initiation sportive, une plage au bord de la Marne, des abattoirs et deux quartiers nouveaux, La Pierre Collinet et Beauval. Pour son dévouement au bien public, Paul Barennes est décoré de la Légion d'Honneur en 1952 et obtient la médaille d'or du courage et du dévouement.
Cette activité municipale étend peu à peu son rayonnement. Il est élu conseiller général en 1955, préside l'Union départementale des maires de Seine-et-Marne. C'est pourquoi Paul Barennes est choisi, pour les élections du 2 janvier 1956, comme tête de la liste de concentration formée par les indépendants paysans et les républicains sociaux. Dans leur profession de foi, les candidats regrettent le non rétablissement du scrutin d'arrondissement et appellent les électeurs à voter pour une liste apparentée afin de barrer la route aux communistes qui comptent deux députés en Seine-et-Marne. A cet égard, ils mettent en garde les commerçants contre le vote en faveur de Pierre Poujade qui, indirectement, risque de favoriser les communistes. Ils préconisent une réforme électorale, la réforme de l'Etat (équilibre budgétaire grâce à des économies, dissolution automatique en cas de conflit entre l'exécutif et le législatif), un programme d'expansion économique, le maintien de l'Union française à travers des réformes, le développement de l'Europe tout en assurant la souveraineté nationale.
Les résultats des élections législatives sont marqués en Seine-et-Marne par une grande stabilité par rapport à 1951. Le Parti communiste arrive en tête avec 30,6 % des voix (deux élus). Il est suivi par la liste de Paul Barennes (35077 voix, 14,9 % et un élu) qui devance les listes socialiste et radicale (un peu plus de 10 % chacune).
Après la validation de son élection, Paul Barennes est nommé membre de la Commission de la famille et de celle de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement. Son court mandat ne lui permet guère d'intervenir. Il est chargé du rapport sur les opérations électorales dans le département de l'Oise, qui aboutira, contre son avis, à l'invalidation de Robert Hersant. Paul Barennes soutient par ses votes les principaux projets des gouvernements successifs. Il approuve notamment les pouvoirs spéciaux en Algérie, soutient le gouvernement Guy Mollet lors du débat sur l'affaire de Suez, vote la ratification du Traité de Rome. Enfin, en 1958, il vote en faveur du gouvernement Pflimlin, le 13 mai 1958, et se prononce contre la révision constitutionnelle. Il accordera toutefois sa confiance au général de Gaulle et votera les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.