Emile Jourdan

1914 - 1999

Informations générales
  • Né le 29 octobre 1914 à Chamborigaud (Gard - France)
  • Décédé le 30 août 1999 à Nîmes (Gard - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Gard
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Gard
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Gard
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

JOURDAN (Émile)
Né le 29 octobre 1914 à Chamborigaud (Gard)
Décédé le 30 août 1999 à Nîmes (Gard)

Député du Gard de 1973 à 1986

Originaire d’une petite localité du bassin minier d’Alès, Émile Jourdan est issu d’un milieu modeste. Ouvrier mineur, il adhère en 1932 à la CGT (Confédération générale du travail), puis en 1937 au PCF (Parti communiste français). Il est mobilisé en 1939. Après la défaite militaire, il s’engage dans la Résistance et participe à la grève des mineurs de 1941. À la Libération, il est élu premier adjoint au maire de Saint-Florent-sur-Auzonnet.

En 1946, il décide de s’installer à Nîmes avec sa famille. Il s’investit dans la vie politique locale, devient secrétaire de la fédération communiste du Gard en 1950 avant d’être choisi, l’année suivante, par les électeurs du canton de Saint-Ambroix pour les représenter au conseil général. Aux législatives de 1962, l’ancien député communiste de l’Ardèche, Roger Roucaute, battu en décembre 1958, se porte candidat à la succession de Gabriel Roucaute, également battu en 1958, dans la circonscription d’Alès-Est, alors remportée par Édouard Thibault. Il choisit Émile Jourdan comme suppléant, puis est élu. C’est un succès pour les deux hommes.

Émile Jourdan se présente en 1965 aux élections municipales de Nîmes à la tête d’une liste regroupant des communistes et des socialistes. Vainqueur, il succède à la mairie de Nîmes au sénateur socialiste Edgar Tailhades. Les électeurs du premier canton de Nîmes le désignent ensuite pour les représenter au conseil général du Gard en 1967. Dès lors, il assure la vice-présidence de l’assemblée départementale.

Candidat sans succès aux élections sénatoriales de 1971, Émile Jourdan se présente aux élections législatives de mars 1973 dans la 1ère circonscription du Gard, face au gaulliste Jean Claude Servan-Schreiber, qui a l’appui du député sortant Paul Tondut. Il est en tête au premier tour avec 19 740 voix, soit 33,24% des suffrages exprimés, contre 19 136 à son adversaire et 12 683 au socialiste Georges Dayan, maître des requêtes au Conseil d’État. Il l’emporte au second tour par 30 785 voix sur 61 328, soit 200 d’écart, contre son adversaire de droite.

Inscrit au groupe communiste, Émile Jourdan siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il se concentre sur la défense de la cause des plus faibles. Ainsi en octobre 1974, il demande au gouvernement une revalorisation des retraites et l’augmentation de l’allocation logement aux personnes âgées. Il dénonce à plusieurs reprises la réduction de l’effort de l’État pour le logement. En 1977, il dépose une proposition de loi tendant à étendre le régime d’assurance chômage aux employés de maison.

Émile Jourdan vote avec son groupe parlementaire lors des grands scrutins publics de l’époque, en particulier pour l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et pour la réforme du divorce en 1975.

Aux élections législatives de 1978, Émile Jourdan est à nouveau candidat. Avec 24 701 voix, il remporte 34% des suffrages exprimés au premier tour, contre 25% à l’homme de presse parisien. Il le vainc difficilement, avec 37 653 voix, et 50,6% des suffrages exprimés, dans le duel du second tour.

Toujours membre du groupe communiste, Émile Jourdan s’inscrit à la commission de la défense nationale et des forces armées. Il est également membre de la commission d’enquête sur les incendies de forêts dans la région méditerranéenne, en décembre 1979. Il présente une proposition de loi relative à l'organisation de l’action sociale au ministère des Postes et télécommunications.

Attaché à la défense des plus modestes, il pose, le 10 octobre 1979, une question au gouvernement sur le contingentement des livraisons de fioul.

Il intervient à l’occasion de l’examen des crédits militaires prévus par les projets de loi de finances pour 1980 et pour 1981. Également attaché à la fonction civique de la conscription, il dénonce la détérioration des conditions d’accueil des appelés. Il s’inquiète d‘inégalités de traitement entre eux, quant à leur affectation, et souhaite un développement des efforts de réinsertion sociale. Il regrette aussi que la défense nationale se noie dans un conglomérat européen.

Aux élections législatives de juin 1981, Émile Jourdan fait face au premier tour à la candidature d’un nouveau candidat socialiste, Jean Matouk, qui est porté par la vague rose consécutive à l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Avec 18 474 voix, et 31% des suffrages exprimés, contre 29% à Jean Matouk, il est talonné par celui-ci à l’issue du premier tour, mais marque la différence avec Jean-Claude Servan-Schreiber, qui ne réunit que 20,2% des suffrages exprimés.

Au second tour, le désistement entre les partis de gauche lui permet de gagner haut la main, avec 36 072 voix et 57,5% des suffrages exprimés, le duel contre son adversaire de droite.

Membre du groupe communiste, Émile Jourdan continue de siéger à la commission de la défense. L’ancien syndicaliste CGT est nommé en janvier 1982 vice-président de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi portant modification de certaines dispositions du code du travail relatif aux conseils de prud’hommes.

Soucieux de la protection des secteurs industriels, il pose le 7 octobre 1981 une question au gouvernement sur les importations abusives de produits textiles. Le 11 décembre suivant, à l’occasion de l’examen du projet de loi approuvant le Plan intérimaire pour 1982 et 1983, il déplore l’intégration économique européenne. Inquiet des conséquences sociales et économiques de l’élargissement de la CEE (Communauté économique européenne), il interroge en décembre 1984 le gouvernement sur l’avenir de la viticulture française, après une première question au gouvernement en avril sur les difficultés du secteur.

Défenseur de la fonction publique, le député du Gard pose également, le 22 mai 1985, une question au gouvernement sur les difficultés issues de la réduction des effectifs de la direction générale des impôts.

Toujours soucieux du droit des appelés du contingent, il dépose, le 1er juillet 1982, devant la commission une proposition de loi qui leur accorde le droit d’adhérer aux associations politiques, philosophiques ou religieuses de leur choix. Il en est le rapporteur.

Toujours préoccupé du sort des personnes les plus vulnérables, le député du Gard met l’accent, le 27 avril 1983, sur les conséquences du décret du 24 novembre 1982 réduisant les indemnisations pour les chômeurs de longue durée. En novembre suivant, lors de l’examen des crédits des affaires sociales prévus par le projet de loi de finances pour 1983, il se prononce pour le développement de la politique de l’emploi et pour l’emploi des jeunes. Le 30 mai 1984, il s’inquiète, à l’occasion d’une question au gouvernement, sur la réduction des budgets des hôpitaux, avec le passage au budget global. Le 23 octobre 1985, lors de l’examen des crédits prévus pour l’environnement par le projet de loi de finances pour 1986, il soulève la question des concentrations excessives de nitrates dans les eaux des nappes souterraines.

Enfin, le 7 octobre 1985, Émile Jourdan intervient en faveur du projet de loi portant amélioration des retraites des rapatriés, soulignant notamment la difficulté des reconstitutions de carrière et la nécessité de faciliter le règlement des dossiers des sanctionnés pour activité politique ou syndicale.

Il vote les grandes réformes de la législature qui reçoivent l’assentiment du groupe communiste, notamment pour l’abolition de la peine de mort en 1981.

Aux élections législatives de 1986, Émile Jourdan ne se représente pas.

Jusqu’à la fin de sa longue carrière politique, il est demeuré influent dans son département. L’infatigable militant est aussi vice-président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon de 1974 à 1981 et figure sur la liste communiste aux élections européennes de 1979. Les divisions de la gauche à Nîmes conduisent à sa défaite aux élections municipales de 1983, devant l’entrepreneur Jean Bousquet, candidat de l’UDF (Union pour la démocratie française). Émile Jourdan conserve cependant le deuxième canton de Nîmes à son parti aux élections cantonales de 1988 et de 1994, devenant jusqu’à son décès, en 1999, le doyen du conseil général du Gard.