Antoine Jourde

1848 - 1923

Informations générales
  • Né le 23 septembre 1848 à Saint-merd (Corrèze - France)
  • Décédé le 30 janvier 1923 à Caudéran (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Gironde
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Gironde
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Gironde
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Gironde
Groupe
Socialistes parlementaires

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 23 septembre 1848 à Saint-Merd (Corrèze), mort le 30 janvier 1923 à Caudéran (Gironde).

Député de la Gironde de 1889 à 1902 et de 1906 à 1910.

Antoine Jourde, employé de commerce, servit pendant la guerre de 1870-1871 comme sergent. Il eut la poitrine traversée par une balle le 19 septembre 1870 à Villejuif ; ramassé sur le champ de bataille par les Allemands il s'échappa des mains de l'ennemi le 19 janvier 1871 et rejoignit son régiment ; il fut décoré de la médaille militaire puis nommé adjudant-commandant de compagnie au Prytanée militaire de La Flèche.

Les 22 septembre et 6 octobre 1889, candidat de l'alliance de tous les groupes révisionnistes de Bordeaux, Jourde se présenta dans la 3e circonscription de Bordeaux comme républicain socialiste et boulangiste, adversaire du régime parlementaire, et partisan de la révision de la Constitution par une assemblée constituante.

Après être arrivé en seconde position au premier tour avec 261 voix de retard, il l'emporta au scrutin de ballottage par 7.118 voix sur 13.688 votants, contre 6.439 à Fernand Faure, député sortant, républicain. C'est également au second tour, après avoir manqué la majorité requise de 122 voix au premier tour, qu'il sera réélu les 20 août et 3 septembre 1893, par 6.250 voix sur 12.743 votants, contre 5.299 à Faure.

Il s'était présenté comme républicain collectiviste et s'était prononcé de nouveau en faveur du référendum, d'une chambre unique, de l'impôt progressif sur les revenus dépassant 3.000 francs et du retour au trésor public de l'héritage en ligne collatérale à partir du quatrième degré, de la création d'une caisse de retraite pour les travailleurs, de l'abrogation de la loi contre l'Internationale, de l'annulation de tous les contrats ayant aliéné la propriété publique: banque de France, chemins de fer, mines, pour faire retour à la nation, etc... Pour que les électeurs puissent suivre de la manière la plus complète les travaux de leurs mandataires, il a réclamé la mise en vente, au prix de 5 centimes le numéro, du compte rendu des Chambres publié par le Journal officiel. Il réussit d'ailleurs, au cours de la législature, à faire adopter cette mesure.

Il sera réélu dès le premier tour, contre trois concurrents, le 8 mai 1898, par 8.253 voix sur 11.911 votants.

Battu au second tour, le 11 mai 1902, par Dormoy, 8.583 voix contre 7.305 sur 16.100 votants, il le battra à son tour de 80 voix au scrutin de ballottage, le 20 mai 1906, après avoir été distancé au premier tour de 249 voix.

Le 26 avril 1914, il n'arrive qu'en troisième position, avec 2.671 voix seulement sur 17.464, ses concurrents Camelle, Dormoy et Darrigaux recueillant respectivement 7.011, 6.411 et 1.158 voix. S'étant maintenu au second tour, il subira un retentissant échec, 13 électeurs seulement votant pour lui et Camelle étant élu avec 9.387 voix, les deux autres concurrents ayant 8.299 et 691 voix.

A la Chambre, il participa très activement aux débats parlementaires, faisant partie de nombreux bureaux et de nombreuses commissions, notamment celle de l'armée et celle de l'assurance et de la prévoyance sociale. Il fut élu secrétaire de la Chambre en 1897 et 1899 mais refusa cette charge en 1899.

Jourde, dès sa première législature, a proposé et fait voter l'impôt sur les opérations de bourse, s'est occupé de l'unification des pensions de retraite et a pris part à toutes les discussions concernant les lois ouvrières. Il intervient très fréquemment dans toutes les discussions budgétaires.

S'il vota avec toute la Chambre l'affichage du discours du général Cavaignac prononcé le 7 juillet 1898 sur l'affaire Dreyfus, il déclara le 5 juin 1899 qu'il en avait, par la suite, éprouvé de vifs regrets et que, pour réparer ce qu'il appela « une erreur et une sottise », il vota l'affichage de l'arrêt de la Cour de cassation renvoyant Dreyfus devant le Conseil de guerre de Rennes.

Après son échec de 1914, il abandonne la vie politique et meurt le 30 janvier 1923 à Caudéran (Gironde), à l'âge de 75 ans.