Jean Jullien

1898 - 1952

Informations générales
  • Né le 17 mars 1898 à Saint-mihiel (Meuse - France)
  • Décédé le 22 mai 1952 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Citoyens français du Maroc
Groupe
Parti républicain de la liberté

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1946 au 1er janvier 1948

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 17 mars 1898 à Saint-Mihiel (Meuse)

Décédé le 22 mai 1952 à Paris

Député du Maroc en 1946

Conseiller de la République, élu par l'Assemblée nationale, représentant les Français du Maroc de 1946 à 1948

Jean Jullien est originaire de la Meuse mais il quitte rapidement sa région natale pour Montpellier où il fait ses études secondaires puis pour Lille où il entre à l'Ecole des hautes études industrielles. Il en sort ingénieur civil et part à l'étranger en tant qu'inspecteur technique pour les usines Citroën de 1927 à 1934. Il prend ensuite la direction de l'organisation générale de la société Berliet de 1935 à 1939. Mais sa vie professionnelle est entrecoupée par les deux guerres : Jean Jullien connaît avec les jeunes gens de sa génération l'horreur du front, ce qui lui vaut, à son retour, d'être décoré de la Croix de guerre.

Attaché au Parti républicain de la liberté, Jean Jullien, fort de ses nombreuses expériences en France ou à l'étranger, est un nom précieux que le PRL peut ajouter à sa liste d'union antimarxiste. Il commence sa carrière politique par un court séjour à l'Assemblée Nationale en 1946. La même année, au mois de juillet, il est désigné juré de la Haute cour de justice et en décembre est élu conseiller de la République, poste qui l'oblige à mettre un terme à son mandat de député du Maroc.

Au Palais du Luxembourg, il est nommé membre, en 1947, des commissions chargées des affaires étrangères et des pensions civiles et militaires pour les victimes de la guerre et de l'oppression et, en 1948, de la commission chargée des membres de la Résistance extramétropolitaine.

Jean Jullien entend d'abord défendre les victimes de guerre. En ce sens, il dépose en 1947 une proposition de loi visant à ouvrir des droits aux évadés de France ayant pris du service dans les FFC, les CFFL ou dans la première armée, afin qu'ils puissent recevoir la médaille de la Résistance. Il rédige également deux rapports au nom de la Commission des pensions sur la possibilité de racheter aux retraités de l'armée remplissant certaines conditions leur retraite par un versement unique. En 1948, il est à l'origine d'une proposition de loi qui, une fois adoptée, permettrait aux prisonniers de guerre de se faire rembourser des marks qu'ils détenaient à leur retour de captivité. Jean Jullien se manifeste enfin par un rapport sur le projet de loi étendant aux militaires des FFL certains avantages prévus en faveur des prisonniers de guerre et des déportés. On comprend à quel point Jean Jullien est soucieux de rétablir une égalité de statut et de traitement entre les différents protagonistes de la Libération.

La seconde bataille que Jean Jullien mène au Conseil concerne les affaires étrangères et en particulier les rapports entre la France métropolitaine et le Maroc. Il invite le gouvernement, par une proposition de résolution, à modifier le taux de douane imposé aux articles de maroquinerie venant du Maroc, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. Mais cette relation doit se forger avant tout, selon l'avis de Jean Jullien, sur la circulation des hommes. A ce titre, il dépose deux nouvelles propositions de résolution afin, d'une part, de rendre plus aisé le passage des voyageurs entre la France et le Maroc en transit par l'Espagne et, d'autre part, de faire venir du Maroc 20 000 personnes sans moyen de transport.

Ces deux sujets orientent l'activité parlementaire de Jean Jullien. Mais il participe également à d'autres débats de nature diverse : les budgets des travaux publics et de la production industrielle, la lutte contre le paludisme en Corse ou les transports, ainsi que la justice, la structure de l'administration dans les zones françaises d'occupation en Allemagne, la culture (l'exploitation des œuvres littéraires par exemple).

La présence active de Jean Jullien dans son assemblée et la reconnaissance qu'il a obtenue de ses pairs contrastent avec la brièveté de son mandat. En effet, il ne se représente pas aux élections sénatoriales du 19 novembre 1948.