Philippe, Emile Jullien
1845 - 1912
- Informations générales
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- Né le 10 juillet 1845 à Mer (Loir-et-Cher - France)
- Décédé le 24 juillet 1912 à Paris (Seine - France)
1845 - 1912
Député de 1881 à 1889, né à Mer (Loir-et-Cher) le 10 juillet 1845, il étudia le droit et se fit recevoir avocat.
Inscrit au barreau de Blois, il y acquit une certaine réputation, manifesta des opinions démocratiques, devint conseiller général de Loir-et-Cher pour le canton de Mer, collabora au journal la Lanterne, et se présenta une première fois sans succès à l'élection partielle du 6 avril 1879, dans la 1re circonscription de Blois, en remplacement de M. Dufay, nommé sénateur; il échoua avec 4,912 voix contre 8,316 à l'élu opportuniste, M. Deniau.
M. Jullien fut plus heureux à une autre élection partielle, motivée, le 27 février 1881, par le décès de M. Lesguillou : élu député de Romorantin par 6,108 voix (10,959 votants, 14,869 inscrits), contre 4,690 voix à M. Durand, il prit place à gauche parmi les radicaux, obtint le renouvellement de son mandat aux élections générales du 21 août suivant, par 6,568 voix (11,712 votants, 15,274 inscrits), contre 4,937 à M. Durand, s'assit au groupe de la gauche radicale, parut assez souvent à la tribune, et observa une attitude intermédiaire entre l'opportunisme et l'intransigeance. En juin 1883, il critiqua la loi sur les récidivistes, et notamment son caractère obligatoire, qui fut maintenu à la majorité de 36 voix; en février 1884, il attaqua vivement le projet de loi sur les manifestations séditieuses, en soutenant que les lois existantes étaient plus que suffisantes. Il se prononça contre les crédits du Tonkin, et fut, dans cette législature, un des secrétaires de la Chambre.
Porté, le 4 octobre 1885, sur la liste républicaine de Loir-et-Cher, il fut élu député de ce département, le 1er sur 4, par 41,970 voix (63,751 votants, 80,555 inscrits). Il reprit sa place à la gauche radicale, opina de nouveau contre la politique coloniale, fit de l'opposition aux ministères modérés de la législature, vota l'expulsion des princes, interpella (31 mai 1887) le cabinet Rouvier sur sa politique, et déposa le même jour un ordre du jour de défiance qui fut rejeté par 285 voix contre 139; il se prononça en dernier lieu,
- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.
Né le 10 juillet 1845 à Mer (Loir-et-Cher), mort le 24 juillet 1912 à Paris (16e). Député du Loir-et-Cher de 1881 à 1898. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 448.)
Le canton de Romorantin l'élut à nouveau en 1889. Arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 5.925 voix contre 4.144 à Barbut de Beauchêne et 3.495 à Durand sur 16.750 inscrits et 13.360 votants, Jullien l'emporta au second tour avec 6.893 suffrages sur 13.561 votants, supplantant de peu Durand qui obtenait pour sa part 6.599 voix.
Opposé à un autre adversaire en 1893, il le battit dès le premier tour, recueillant 8.464 voix sur 17.034 inscrits et 13.507 votants. Il se représenta aux élections générales de 1898 mais fut évincé au premier tour au profit d'un autre avocat, Maymac ; celui-ci groupa sur son nom 8.877 suffrages sur 17.895 inscrits et 14.731 votants, alors que Jullien obtenait seulement 5.431 voix.
Inscrit à la gauche radicale, il prit une part active aux travaux de la Chambre, intervenant essentiellement dans les débats juridiques. Il fut rapporteur de la proposition de loi relative à l'élection des sénateurs au suffrage universel et de la proposition tendant à un renouvellement partiel de la Chambre, système qui lui paraissait devoir apporter à cette assemblée le calme et la stabilité. Il s'intéressa également à la modification de la loi de 1881 sur le régime de la presse ; après avoir déposé de nombreux amendements et être intervenu à plusieurs reprises dans le débat, il se prononça pour l'adoption de la loi modificative.
Dans l'affaire de Panama, il vota contre la création d'une commission d'enquête et contre l'attribution de pouvoirs spéciaux à cette commission. Après son échec aux élections de 1898, Philippe Jullien fit carrière dans l'administration coloniale. Nommé le 15 janvier 1901 gouverneur de Saint-Pierre-et-Miquelon, il rentre en France, pour raison de santé, à l'automne de 1902 puis est nommé le 4 novembre 1904 gouverneur des Etablissements français d'Océanie et reste à Tahiti jusqu'en mars 1907. Sa santé l'oblige à demander sa mise en disponibilité mais il est rappelé à l'activité et assure l'intérim à la Réunion. Après son rappel à Paris au cours de l'été 1910, il abandonne la carrière coloniale et meurt deux ans plus tard le 24 juillet 1912 à Paris à l'âge de 67 ans.
Il était officier de la Légion d'honneur.