Nicolas, Julien, dit Amédée Bargy
1847 - 1892
- Informations générales
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- Né le 22 juin 1847 à Dijon (Côte-d'Or - France)
- Décédé le 12 novembre 1892 à Dijon (Côte-d'Or - France)
1847 - 1892
Membre de la Chambre des députés, né à Dijon (Côte d’Or), le 22 juin 1847, il a été élu député de la Côte d’Or, le 10 février 1889, en remplacement de M. Dubois, membre de la gauche radicale, décédé.
Au premier tour, les suffrages des électeurs s'étaient répartis entre M. Bargy, candidat des républicains opportunistes, et MM. Prost, radical de la nuance de l'extrême gauche, Toussaint, conservateur, et le général Boulanger. M. Bargy ayant obtenu la majorité relative, M. Prost, radical, se retira de la lutte, et M. Bargy, devenu le seul candidat des républicains, l'emporta au second tour par 39,787 voix sur 74,833 votants et 115,618 inscrits, contre M. Toussaint (32,545 voix).
Il s'est fait inscrire à la gauche radicale; son nom ne figure à aucune place au scrutin du 11 février 1889 sur le rétablissement du scrutin uninominal, ni à celui du 14 février sur le projet de révision des lois constitutionnelles (chute du ministère Floquet); il a voté,
- le 14 mars, pour la demande en autorisation de poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes;
- le 2 avril, contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse;
- et le 4 avril, pour la demande en autorisation de poursuites contre le général Boulanger.
Né le 22 juin 1847 à Dijon (Côte D’Or), mort le 12 novembre 1892 à Dijon.
Député de la Côte D’Or de 1889 à 1892.
Fils de négociant, petit-fils d'industriel, Nicolas-Julien, dit Amédée Bargy, naquit à Dijon le 22 juin 1847, de père corrézien et de mère dijonnaise. Il appartenait à une famille républicaine. Il vit, en 1863, son père faire campagne contre le candidat officiel Th. Vernier et aider à l'élection du républicain Magnin. Il se souvenait aussi qu'en 1851 son oncle maternel avait été déporté en Algérie, et qu'il était mort en déportation.
Ses études faites au lycée Carnot, à Dijon, Amédée Bargy trouva à s'employer dans l'entreprise familiale. Fidèle aux convictions républicaines de sa famille, il participa activement, lors du plébiscite de 1870, à la campagne anti-gouvernementale. Au cours de la guerre franco-allemande, exempté du service militaire, il s'engagea dans les mobiles de la Côte D’Or, avec lesquels il participa à la défense de Paris. Porte-drapeau de son régiment, il se distingua à l'affaire de Bagneux, ou il reçut la médaille militaire ; nommé sous-lieutenant sur le champ de bataille, il prit part au combat de Champigny, à la suite duquel il s'offrit comme otage à l'ennemi. Promu lieutenant, il commanda quelque temps une compagnie. Il devait par la suite être l'un des promoteurs du monument de Champigny, élevé à la mémoire des Bourguignons tués sous Paris.
La guerre terminée, il prit la direction de l'usine paternelle, qu'il modernisa et qu'il spécialisa dans la fabrication des engrais chimiques. Il fut élu, en 1881, juge au tribunal de commerce, puis, en 1884, conseiller municipal de Dijon; mais il renonça au bout de quelques mois à ce mandat. En revanche, en 1888, il accepta la présidence du comité républicain de Dijon.
Le député radical Dubois étant mort le 1er décembre de la même année, il se présenta à l'élection partielle qui suivit ce décès ; dès le premier tour de scrutin il obtint près de 3.000 voix d'avance sur son adversaire le plus favorisé, et il l'emporta au deuxième tour de scrutin, le 10 février 1889 avec 39.787 voix, contre 32.545 à son concurrent. Il siégea sur les bancs de la gauche radicale dont il devint le secrétaire. Adversaire du « césarisme », il vota les poursuites contre le général Boulanger et la ligue des patriotes.
Il fut réélu aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889, dans la première circonscription de Dijon, distançant son adversaire de plus de 2.000 voix au deuxième tour de scrutin. Au cours de sa campagne électorale, il s'était présenté en partisan des mesures de progrès social et il avait préconisé l'institution d'un nouveau système fiscal qui frapperait les citoyens proportionnellement à leur fortune. A la Chambre, il soutint ce programme par ses votes. Membre de diverse Commissions, et notamment de celles qui s'occupaient de la réglementation du travail et du Code rural, il n'intervint que très rarement en séance publique. Il déposa deux rapports relatifs à des autorisations d'emprunts, le premier concernant la ville de Dijon. Il rapporta aussi une proposition de loi tendant à réserver les séances tenues chaque vendredi par la Chambre à l'examen des questions ouvrières. En 1890, il devint directeur politique du Petit Bourguignon, journal républicain de nuance opportuniste.
Il mourut en cours de mandat le 12 novembre 1892, à l'âge de 45 ans. Son éloge funèbre fut prononcé à la Chambre des Députés par le Président Charles Floquet à la séance du même jour. Sa mémoire est perpétuée à Dijon par une rue Amédée-Bargy.
Date de mise à jour: février 2018