François-Henri Jumel

1847 - 1918

Informations générales
  • Né le 5 septembre 1847 à Mont-de-marsan (Landes - France)
  • Décédé le 11 août 1918 à Saint-jean-de-luz (Basses-Pyrénées - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 14 février 1886 au 14 octobre 1889
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Landes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Landes
Groupe
Républicain

Biographies

Député depuis 1886, né à Mont-de-Marsan (Landes) le 5 septembre 1847, il était avocat à Mont-de-Marsan, lorsqu'il fut porté, aux élections générales du 4 octobre 1885, sur la liste républicaine des Landes.

Il échoua avec 33,160 voix sur 71,339 votants. Mais les députés conservateurs élus ayant été invalidés en bloc, les électeurs des Landes, convoqués à nouveau le 14 février 1886, donnèrent cette fois la majorité à la liste républicaine, et M. Jumel devint député, le 3e sur 5, avec 38,043 voix sur 72,400 votants et 83,105 inscrits.

M. Jumel prit place à gauche, soutint la politique coloniale et scolaire des ministères opportunistes et radicaux, vota pour l'expulsion des princes, et, le 19 avril 1888, adressa au ministère Floquet une interpellation de complaisance sur sa politique, afin de provoquer le vote d'un ordre du jour de confiance qui réunit 353 voix contre 170. A la fin de la législature, M. Jumel s'est prononcé :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Né le 5 septembre 1847 à Mont-de-Marsan (Landes), mort le 11 août 1918 à Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées).

Député des Landes de 1886 à 1906. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 448.)

Il représenta la 2e circonscription de Mont-de-Marsan à la Chambre des députés pendant vingt années consécutives. Elu pour la première fois en 1886, il fut en effet réélu successivement aux élections générales de 1889, 1893, 1898 et 1902.

Candidat du parti républicain, il l'emporta en 1889, au premier tour de scrutin, par 6.772 voix contre 5.415 à Lambert de Sainte-Croix, ancien sénateur monarchiste, sur 14.342 inscrits et 12.302 votants. Durant cette législature, il occupa les fonctions de secrétaire du Bureau du 16 janvier 1890 au 14 janvier 1892. De même, en 1893, il fut réélu au premier tour, recueillant 8.413 voix sur 14.507 inscrits et 9.861 votants ; son concurrent Blanchard n'obtint que 19 voix. Il devint à cette époque conseiller général et maire d'Oussé-Suzan. Sa réélection de 1898 fut facilitée par le fait qu'il n'avait pas de concurrent ; il eut la majorité absolue dès le premier tour, obtenant 8.493 voix sur 15.012 inscrits et 10.821 votants. C'est encore au premier tour qu'il fut élu en 1902, le 27 avril, par 7.130 voix sur 15.349 inscrits et 13.231 votants ; son adversaire, Bacon, recueillait pour sa part 5.738 suffrages.

Républicain, Jumel se proclamait ennemi irréductible de la réaction et du cléricalisme, en même temps qu'opposé à toutes les théories révolutionnaires et collectivistes. Au cours de ses vingt années de mandat parlementaire, il prit part à de nombreux et importants débats. Il intervint fréquemment dans les discussions sur les validations d'élections et présenta plusieurs rapports sur ce sujet, aussi bien en 1889 qu'en 1893.

Il vota contre la proposition de loi tendant à créer une commission d'enquête sur l'affaire de Panama (1892). Un peu plus tard, il refusa d'accorder les pouvoirs spéciaux à cette commission, estimant inconstitutionnelle la proposition de loi déposée en ce sens car elle dépouillait à la fois le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire de leurs attributions. Au cours de la même législature, il se montra favorable à l'établissement du protectionnisme douanier de Méline (1892), mais fut par contre l'un des quatre députés qui votèrent contre la loi sur les accidents du travail.

Dans la législature suivante, après avoir tenté de faire adopter un amendement à la proposition de loi sur l'élection des sénateurs au suffrage universel, il vota contre cette proposition (1896), de même qu'il avait voté contre l'établissement des droits de douane sur le blé (1894). Par ailleurs au moment de l'affaire Dreyfus, en 1897, il déposa un ordre du jour motivé favorable au gouvernement mais qui fut rejeté.

Il adopta la même attitude en 1900, en votant l'ordre du jour de Léon Bourgeois qui tendait à ne pas ranimer l'affaire Dreyfus. En 1901, il se prononça pour la loi sur les associations. Au cours de son dernier mandat, il vota la réduction du service militaire à deux ans, la suppression de l'enseignement congréganiste, la séparation des Eglises et de l'Etat, l'institution des retraites ouvrières et paysannes, après être toutefois intervenu dans cette dernière discussion pour souligner les difficultés d'application de ce système de retraite aux travailleurs agricoles. En ce qui concerne l'instauration d'un impôt sur le revenu, il s'opposa au passage à la discussion des articles du projet de loi, estimant que ce dernier visait à inaugurer un système vexatoire et inquisitorial (1904).

Il se présenta à nouveau aux élections générales des 6 et 20 mai 1906. Au premier tour de scrutin, sur 13.594 votants, 5.182 suffrages se portèrent sur Jumel, 4.315 sur Bouyssou et 3.366 sur Bacon. Bien qu'arrivé ainsi en tête, il fut battu au second tour par Bouyssou, n'ayant recueilli que 5.836 voix sur 15.707 inscrits et 13.241 votants. Son adversaire, inspecteur de l'enseignement primaire, maire de Mano, qui se présentait sous l'étiquette de républicain radical-socialiste, fut élu avec 7.157 voix ; c'était là la conclusion de graves conflits qui avaient opposé les deux hommes sur le plan local au cours des années précédentes.

Cette défaite mit un terme à la carrière politique de Jumel.