Georges Juskiewenski

1907 - 1974

Informations générales
  • Né le 16 mars 1907 à Guettar-el-alech (Algérie)
  • Décédé le 6 septembre 1974 à Livernon (Lot - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Lot
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Lot
Groupe
Entente démocratique
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Lot
Groupe
Rassemblement démocratique

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 16 mars 1907 à Guettar El Aïech (Constantine) (Algérie)

Décédé le 6 septembre 1974 à Livernon (Lot)

Député du Lot de 1956 à 1958

Georges Juskiewenski est né le 16 mars 1907 à Guettar El Aïech, en Algérie, dans le département de Constantine. Après des études, de 1929 à 1933, à l'Ecole de santé navale, il abandonne la médecine militaire, et vient s'installer comme médecin généraliste à Figeac. Mobilisé en septembre 1939 avec le grade de médecin lieutenant, il s'engage dans la Résistance à partir du mois d'août 1941, œuvrant, sous la direction d'Edmond Michelet, à la constitution des maquis du Lot. Membre du Comité de Libération de Figeac, il participe aussi à la Libération de Paris, au cours de laquelle il est blessé.

Georges Juskiewenski s'engage dans les rangs de la SFIO immédiatement après la guerre. Il devient vite une figure importante de la vie politique locale : élu en 1945 conseiller municipal de Figeac puis conseiller général du canton de Figeac-Ouest, il accède à la mairie de Figeac le 26 octobre 1947 ; il devient aussi, en octobre 1949, vice-président du Conseil général du Lot.

Le mandat de parlementaire lui fait encore défaut ; Georges Juskiewenski se présente alors, aux élections législatives du 17 juin 1951 dans le département du Lot, en deuxième position sur la liste de la SFIO. Cette première tentative est un échec ; la seconde, lors des élections législatives du 2 janvier 1956, est plus heureuse. La liste SFIO, qu'il conduit cette fois, recueille 16 425 voix sur 83 498 suffrages exprimés; 18 748 voix se portent sur son nom propre, ce qui témoigne de sa forte popularité personnelle. Georges Juskiewenski fait alors son entrée à l'Assemblée nationale, aux côtés du radical Maurice Faure et du communiste Henri Thamier.

Georges Juskiewenski est nommé membre de la Commission de l'agriculture, et celle-ci le désigne pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission consultative des assurances sociales agricoles ; il est aussi nommé à la Commission des territoires d'outre-mer, et membre du Conseil supérieur de la France d'outre-mer.

Georges Juskiewenski est un parlementaire actif. Son attention se porte surtout sur les questions agricoles. Il dépose ainsi, le 31 juillet 1956, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à constituer un fonds d'aide aux coopératives agricoles « en vue d'atténuer, à due concurrence, la responsabilité statutaire de leurs adhérents et la garantie contractuelle de leurs sociétaires. » Il dépose aussi, le 29 novembre 1957, un rapport supplémentaire au nom de la Commission de l'agriculture sur la proposition de résolution des députés Gilles Gozard et Marcel David tendant à faciliter l'installation du téléphone dans les zones rurales. Il intervient encore au cours de la discussion du projet de loi sur la réforme de l'enseignement public, en qualité de rapporteur pour avis ; il souligne le rôle des conseils d'orientation dans le « maintien à la terre » des enfants d'agriculteurs, insiste sur l'adaptation de l'activité scolaire à l'activité agricole, évoque l'éventualité d'un baccalauréat agricole, et appelle au renforcement des liens entre l'université et le ministère de l'agriculture en matière d'enseignement supérieur.

Georges Juskiewenski s'intéresse en outre à l'évolution des structures administratives des territoires hors de la métropole. Il dépose au nom de la Commission des territoires d'outre-mer, le 2 avril 1957, un rapport sur le décret du 28 mars 1957, soumis à l'examen du Parlement en application de l'article premier de la loi-cadre du 23 juin 1956, portant statut du Cameroun, préparée par Gaston Deferre. Il se félicite que sous l'impulsion de ce dernier texte, le décret présenté à la Commission permette aux députés de « remplir [leur] devoir en remettant entre les mains du Cameroun la plus grande partie des pouvoirs jusqu'ici exercés par la République française et ceci dans la ligne des accords de tutelle, conformément aux stipulations de la loi-cadre et dans l'esprit des plus nobles traditions de la France ». Georges Juskiewenski est aussi nommé rapporteur sur des projet gouvernementaux portant sur l'extension des compétences territoriales des territoires d'outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Saint-Pierre et Miquelon).

Georges Juskiewenski vote la confiance aux cabinets Mollet (26 octobre 1956) et Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Le 2 juillet suivant, il se prononce pour le plan de développement de l'énergie atomique, puis, le 9, pour la ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom. Georges Juskiewenski vote pour la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), et pour l'état d'urgence (16 mai 1958). Le cabinet Pflimlin présente sa démission dès le 25 mai ; le 27 mai 1958, Georges Juskiewenski vote la proposition de résolution tendant à la révision constitutionnelle, et, la démission du gouvernement ayant été acceptée le 31 mai, il se prononce pour la confiance au général de Gaulle (1er juin 1958), puis pour les pleins pouvoirs et la nouvelle rédaction de l'article 90 de la Constitution.

Elu sous l'étiquette de la SFIO, Georges Juskiewenski ne s'en montre pas moins, au début de l'été 1958, l'un des plus résolus partisans du retour au pouvoir du général de Gaulle ; il anime même, aux côtés de Jean de Lipkowski, Pierre Clostermann et Paul Alduy, un Centre de réforme républicaine qui œuvre en ce sens. Aussi est-ce sans réticences qu'il vote la confiance puis les pleins pouvoirs au général de Gaulle, et, le 2 juin 1958, la révision constitutionnelle ; le changement de régime n'affecte pas la carrière politique de Georges Juskiewenski.

Réélu en 1958 et en 1962 dans la deuxième circonscription du Lot, il s'inscrit au groupe de l'Entente démocratique puis à celui du Rassemblement démocratique. Il refuse en 1967 d'appliquer les directives de la Fédération de la gauche qui prévoient le désistement en faveur du candidat de la gauche le mieux placé au premier tour. Il est alors battu par le gaulliste Bernard Pons. En 1969 il prend position en faveur de Georges Pompidou lors de l'élection présidentielle.

Il est réélu maire de Figeac en 1971 et conseiller général en 1973.

Georges Juskiewenski meurt le 6 septembre 1974 a Livernon dans le Lot. Il était chevalier de la Légion d'honneur.