Maxime Kalinsky

1931 - 1995

Informations générales
  • Né le 7 janvier 1931 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 16 novembre 1995 à Béziers (Hérault - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 19 mars 1978 au 22 mai 1981
Département
Val-de-Marne
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

KALINSKY (Maxime, Abraham)
Né le 7 janvier 1931 à Paris (Seine)
Décédé le 16 novembre 1995 à Béziers (Hérault)

Député du Val-de-Marne de 1973 à 1981

Maxime Kalinsky est né le 7 janvier 1931 à Paris, dans le 11e arrondissement. Ses parents exercent le métier de fourreur. Son père est membre du Parti communiste, et sa mère proche de celui-ci. Pendant l'Occupation, la famille s'engage dans les rangs de la résistance juive. Le père, arrêté et déporté, meurt en camp à Auschwitz. La mère lutte dans les rangs de la résistance organisée par la "Main-d'œuvre immigrée" (MOI) du groupe de langue juive. La sœur de Maxime Kalinsky, Annette, est secrétaire et agent de liaison de la MOI.

Maxime Kalinsky termine sa scolarité avec le brevet élémentaire. Il devient membre des Jeunesses communistes en 1945, et adhère au Parti communiste français (PCF) en 1946, date à laquelle il entre au bureau de sa section d'arrondissement à Paris. Il est naturalisé le 27 septembre 1947. Il travaille d'abord comme ouvrier puis comme employé des cuirs et peaux. Maxime Kalinsky milite dans les rangs de la Confédération générale du travail (CGT) des cuirs et peaux, dont il devient, en 1949-1950, membre de la commission administrative, puis siège à la commission des jeunes et au bureau de l'Union locale du Xe arrondissement. Il exerce aussi la fonction de coursier pour le compte des Éditeurs français réunis, une société proche du PCF. Maxime Kalinsky travaille ensuite comme chef de fabrication dans l'imprimerie à Vitry-sur-Seine. Il épouse alors Marguerite Gorse, une institutrice dont le père est un sympathisant du PCF. Le couple emménage en Seine-et-Oise, à Ablon.

Maxime Kalinsky va s'engager dans le militantisme et l'encadrement au service du PCF. Il devient secrétaire de la section communiste de Villeneuve-le-Roi-Ablon puis membre du comité fédéral de Seine-et-Oise Sud et de sa commission de contrôle financier, ainsi que du comité départemental de Seine et Seine et Oise de France-URSS. En 1966, Villeneuve-le-Roi est rattaché à la fédération du Val-de-Marne et c'est désormais dans celle-ci que va militer Maxime Kalinsky. Il est élu à cette date membre du comité fédéral et président de la commission fédérale de contrôle financier. Il suit ensuite les cours de l'école centrale d'un mois du parti, mais décline la proposition qui lui est faite de suivre l'école centrale de quatre mois. Il ne se représente pas aux élections au comité fédéral de 1970 car il juge avoir par ailleurs trop de responsabilités à remplir (il sera cependant à nouveau membre du comité de 1979 à 1985). Maxime Kalinsky est, en effet, parallèlement à ses engagements partisans, un élu très actif.

La carrière d’élu politique de Maxime Kalinsky débute en mars 1965, lorsqu'il devient conseiller municipal et maire de Villeneuve-le-Roi, succédant à Gilbert Cartier, maire démocrate chrétien depuis 1947 et ancien député de Seine-et-Oise. L'élection municipale est invalidée, mais l'équipe est réélue au scrutin du 2 juillet 1967. Située entre la Seine à l'ouest, et l'aéroport d'Orly à l'est, la commune de Villeneuve-le-Roi est caractérisée par un fort taux de lotissements pavillonnaires et une importante population d'ouvriers et de techniciens. Le milieu des années soixante, lorsque l'équipe de Kalinsky arrive au pouvoir, correspond au pic de croissance démographique de la ville et à un moment où les tensions sur les équipements disponibles (transports, santé, éducation, loisirs...) sont particulièrement vives. C'est justement grâce à un intense travail effectué dans les domaines de la jeunesse (création de la Maison des jeunes et de la culture) et des personnes âgées, que l'équipe communiste assure sa réélection à la suite de l'invalidation.

En mars 1967 Maxime Kalinsky est également élu aux élections cantonales dans le canton de Villeneuve-Ablon et fait partie des trente-trois élus du premier Conseil général du Val-de-Marne, département qui vient tout juste d'être créé (politiquement en 1964, administrativement en 1967). Bien que l'implantation du communisme val-de-marnais soit ancienne (à l'image des municipalités emblématiques que sont Ivry-sur-Seine, Gentilly ou Vitry-sur-Seine), la constitution de ce département comme "fief" de la "banlieue rouge" dès sa création en 1967, et symbolisée par l'accession de Gaston Viens à la présidence, a été considérée comme une surprise. D'une part, parce que la banlieue sud paraissait en effet beaucoup moins massivement acquise au communisme que la banlieue nord (principalement la Seine-Saint-Denis) et, d'autre part, parce que le PCF connaissait alors une phase assez délicate de son histoire, marquée par la montée de l'extrême-gauche et les incertitudes pesant sur le changement de cap vers la dynamique unitaire. L'installation de ce département comme bastion communiste en 1967, presqu'à contre-courant de l'histoire du parti, ne fait que mieux ressortir les spécificités de ce secteur : vivacité de la mémoire résistante et importance assez ancienne des réseaux d'influence, notamment municipaux. Deux caractéristiques que Maxime Kalinsky, par son histoire familiale de juifs résistants comme par ses combats politiques à Villeneuve-le-Roi, incarne tout particulièrement. Au Conseil général, Maxime Kalinsky est le porte-parole du groupe communiste sur les questions de l'emploi et de la lutte contre les nuisances, telles le bruit des avions qui affecte de manière importante les populations de son canton situées en bordure de l'aéroport d'Orly. Il conservera son siège au Conseil général jusqu'en 1976.

En mars 1977, Maxime Kalinsky est réélu maire de Villeneuve-le-Roi. Pourtant, en septembre 1978, il démissionne, expliquant cette décision par l’ « alourdissement » des charges de maire et la « disponibilité » requise pour assumer la responsabilité d’une circonscription aussi importante que celle qu’il représente au même moment à l’Assemblée nationale. Le 27 septembre, le conseil municipal se réunit pour élire un nouveau maire. Le parti communiste, qui détient la majorité au sein de ce conseil, propose la candidature du premier adjoint de Maxime Kalinsky, Pierre Martin. Celui-ci est élu maire et remplit cette fonction jusqu'en 1989. Maxime Kalinsky demeure conseiller municipal.

L'entrée de Maxime Kalinsky dans la compétition électorale nationale date de mars 1967. Cette année-là, il tente sans succès, avec Julien Duranton pour suppléant, maire de Valenton depuis 1960 et conseiller général, de ravir son siège à Jean-Marie Poirier, maire de Sucy-en-Brie depuis 1964 et député gaulliste de la 8e circonscription du Val-de-Marne. Celle ci est composée des cantons de Chennevières-sur-Marne, Boissy-Saint-Léger, Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-Saint-Georges. Arrivé en deuxième position au premier tour derrière le député sortant, Maxime Kalinsky est battu par ce dernier au deuxième tour, mais avec une faible différence de résultats : il recueille en effet 30 074 des 60524 suffrages exprimés, soit 49,69 % des voix, contre 50,31 % des voix pour son concurrent. Le candidat communiste a bénéficié du désistement en sa faveur du candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) Marius Faisse, maire de Villeneuve-Saint-Georges, conformément à l'accord national signé en décembre 1966 entre la FGDS et le PCF.

Le maire de Villeneuve-le-Roi se représente dans la même circonscription en 1968. Il est de nouveau accompagné par Julien Duranton. Une nouvelle fois, Maxime Kalinsky arrive au premier tour en deuxième position derrière Jean-Marie Poirier, candidat à sa propre succession au nom de l’Union nationale pour la défense de la République (UNR). Au deuxième tour, avec 25 525 des 57 491 suffrages exprimés, soit 44,39 % des voix, le candidat communiste est une nouvelle fois battu par Jean-Marie Poirier, qui bénéficie du "raz-de-marée gaulliste" post-Mai 1968 et d’un moins bon report de voix à gauche qu'en 1967. La même année, le PCF présente sans succès Maxime Kalinsky aux élections sénatoriales.

Les élections législatives suivantes, celles de mars 1973, vont constituer un tournant dans la carrière politique de Maxime Kalinsky. La direction nationale du PCF considère que ce scrutin, qui advient dans le contexte d'une gauche unie sur un programme commun de gouvernement, doit constituer une grande bataille politique, impliquant l'engagement de tout le parti. Celui-ci compte d'autant plus sur les candidats pour diffuser la politique du parti dans les masses et animer la lutte électorale. En juin 1972, Guy Poussy, premier secrétaire de la fédération du Val-de-Marne, fait la présentation aux membres du comité fédéral et de la commission de contrôle financier de la liste des candidats et suppléants qu'il propose pour les huit circonscriptions électorales aux élections législatives prochaines. La liste des candidats, selon les statuts du PCF, doit être soumise à la discussion des comités de section et des cellules. Pour la 8ème circonscription, le bureau fédéral ne propose pas de changement : Maxime Kalinsky et Julien Duranton sont proposés comme candidats du parti. Ces candidatures recevront l'accord de la base puis seront ratifiées par le comité central.
Dans cette circonscription, à l'image de ce qui est observé à l'échelle nationale et bien plus encore qu'en 1967, la campagne électorale pose véritablement, pour la première fois depuis les débuts de la Cinquième République, la question de l'"alternance". La direction communiste fédérale considère qu'une victoire est envisageable mais reste très incertaine. Cette analyse prudente repose sur la prise en considération du potentiel électoral contrasté, qu'offre l'électorat local, modifié par des modifications sensibles de la population depuis les derniers scrutins. La population active de l'arrondissement a en effet connu un accroissement important, essentiellement du fait de l'augmentation du nombre de salariés. Si les ouvriers constituent toujours le groupe le plus nombreux, leur proportion diminue cependant par rapport à celle des classes moyennes. De plus, le nombre d'inscrits ne suit pas la hausse de la population (plus de 21,5 % depuis 1967), phénomène qui peut manifester une certaine dépolitisation, assez défavorable au PCF. Enfin, si les communistes semblent gagner du terrain, c'est également le cas pour les socialistes. La campagne électorale portée par Maxime Kalinsky va donc être menée avec la plus grande énergie mais aussi le plus grand réalisme. Le candidat communiste doit batailler à partir des grandes idées portées par le programme commun (attention portée aux questions sociales que sont l'emploi, les transports, le logement, condamnation de la politique gouvernementale "inféodée aux grandes banques") mais s'attacher aussi aux particularités locales pour éviter toute accusation de "démagogie".

La compétition est très rude. Dès la fin du mois de juin 1972, l'organe de presse édité par la fédération communiste, 94, qui relaye les propositions présentées par Maxime Kalinsky (élévation du montant du SMIC à 1 000 francs, ouverture du droit à la retraite à 60 et 55 ans, échelle mobile, semaine de 40 heures), fustige les "élus de la majorité [qui] traitent par le mépris ces revendications soutenues et justifiées par les élus communistes". La campagne connaît une intensité toute particulière en raison de la candidature de Georges Marchais dans le Val-de-Marne. Marie-Claude Vaillant-Couturier, emblématique députée de la 1re circonscription du département depuis 1962, a en effet émis le souhait de ne pas se représenter. Le Comité central désirant justement, en pleine dynamique du programme commun de la gauche, voir le secrétaire général du parti détenir un mandat de représentant de la volonté nationale, la place laissée vacante revient alors à celui-ci. Maxime Kalinsky se retrouve de ce fait aux premiers rangs, avec les autres candidats aux législatives, de la visite départementale que le secrétaire général effectue le 12 janvier 1973 dans le Val-de-Marne. Un grand meeting est organisé dans le palais des sports de Vitry par la Fédération, pour présenter les candidats communistes. Ceux-ci, dont Maxime Kalinsky, sont « présentés et chaleureusement applaudis ». Guy Poussy, qui préside le meeting en qualité de secrétaire fédéral, expose les objectifs des candidats dans ce département : dans le cadre du programme commun, et face à l'urbanisation et l'augmentation de la population, ils devront satisfaire les besoins sociaux, à l'opposé d'une politique gouvernementale accusée de ne prendre en compte que les problèmes économiques, de servir « les intérêts des puissances de l’argent » : « constructions rejetées toujours plus loin de Paris et de la proche banlieue, emplois non implantés près des zones d’habitations, infrastructures de liaison et de transport publique insuffisantes d’où problèmes de temps de transport, de fatigue, d’équipements publiques (lycées, centre hospitalier…) ». Georges Marchais prend ensuite la parole pour exposer les raisons de voter communiste le 4 mars.

À l'approche du scrutin, le candidat Maxime Kalinsky fait diffuser sa circulaire électorale du premier tour. Candidat « du Parti communiste français pour l’union populaire et la victoire du programme commun », il déclare à ses électeurs : « Oui, votre vie peut changer », c’est possible « avec le programme commun des partis de gauche », « dans le calme et la démocratie ». Le 4 mars, les électeurs se rendent aux urnes pour le premier tour. Cette fois, à la différence de 1967 et 1968, ils placent Maxime Kalinsky en tête. Avec 24 033 des 75 560 suffrages exprimés, soit 31,8 % des voix, il devance le député sortant Jean-Marie Poirier (25,7 %), ainsi que le candidat centriste Olivier Lefèvre d’Ormesson (18,1 %), le candidat Jean Rosenfeld du Parti socialiste (13,3 %), Georges Duchesne du Mouvement réformateur (5,9 %), André Jondeau du Parti Socialiste Unifié (PSU) (2,4 %) et Claude Sidi de la Ligne communiste (1,2 %).

Dans sa deuxième circulaire, Maxime Kalinsky remercie ses électrices et électeurs qui l’« ont placé pour la première fois en tête de tous les candidats, approuvant ainsi clairement la politique définie par le programme commun de la gauche ». Dans la dynamique unitaire, un accord de désistement automatique a été conclu pour le second tour, afin de faire jouer pleinement la "discipline républicaine". Le candidat socialiste Jean Rosenfeld appelle les électeurs socialistes à confirmer leur vote du 4 mars « en reportant intégralement [leurs] suffrages sur Maxime Kalinsky, candidat d’union de la gauche et de tous les démocrates ». Le candidat communiste peut aussi compter sur le désistement en sa faveur du candidat du PSU, ce parti s'étant joint à l'accord de désistement conclu entre le parti socialiste et le PCF. Lors du second tour, le 11 mars, marqué par la présence de trois candidats, avec le maintien de la candidature centriste, Maxime Kalinsky arrive en tête avec 37 908 des 73 701 suffrages exprimés, soit 51,4 % des voix, contre Jean-Marie Poirier (47,8 %) et Olivier Lefèvre d’Ormesson (0,8 %), et conquiert le siège de la 8ème circonscription du Val-de-Marne.

À l'Assemblée nationale, Maxime Kalinsky s’inscrit au groupe communiste le 2 avril 1973. Il est nommé membre de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il est également nommé membre de la commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes (1975, 1976, 1977), de diverses commissions mixtes paritaires, et du conseil national des services publics départementaux et communaux (11 octobre 1974). Il exerce aussi la fonction de vice président du groupe d’information et d’études des problèmes de l’aviation civile (à partir de mai 1937), et celle de membre de l’intergroupe parlementaire de défense du « Concorde » (mars 1976).

Maxime Kalinsky est l'auteur de huit propositions de loi. L'élu du Val-de-Marne, qui est par ailleurs, depuis 1968, président du Comité de défense des riverains de l'aéroport d'Orly, dépose deux propositions relatives aux nuisances aériennes aux abords des aéroports d’Orly et de Roissy-en-France. Ses autres textes concernent les saisies et expulsions de locataires dans les ensembles d’habitation, la situation des employés de maison, des agents non titulaires de l’État, et le développement d’un réseau autoroutier libre de péage. Maxime Kalinsky pose fréquemment des questions au gouvernement et des questions orales concernant, notamment, les transports ferroviaires et aériens et leurs personnels, la hausse des prix et des budgets communaux, ou encore l’épargne populaire. Il intervient près d’une soixantaine de fois en séance tout au long de la législature, notamment à l’occasion de l’examen annuel des projets de loi de finances. Un grande partie de ses interventions sont relatives à la justice (une dizaine au total), en particulier les projets de loi modifiant les procédures et le droit pénaux (discussion des 24 et 25 avril 1975, des 15 et 16 mai 1975, du 25 novembre 1976, du 20 décembre 1977).

Il intervient dans les discussions sur le statut du territoire des Comores, des 25 juin et 10 décembre 1975, les questions environnementales, la fiscalité locale, le code électoral, l’aviation civile, ou encore dans la discussion sur le projet de loi sur la création et l’organisation de la région Ile-de-France (le 18 décembre 1975 et le 20 avril 1976, exprimant la position de son groupe contre un projet à « caractère antidémocratique »). Il soutient par ailleurs son suppléant, Julien Duranton, en vue d’empêcher des projets de constructions considérés comme une menace sur l'environnement de la commune de Valenton.

Conformément aux consignes du groupe communiste, il refuse la confiance au gouvernement les 12 avril 1973, 6 juin 1974 et 28 avril 1977. En revanche, il vote pour le projet de loi relatif à l’interruption volontaire de grossesse (28 novembre 1974) et celui portant réforme du divorce (4 juin 1975). Il se prononce enfin en faveur de l’élection des représentants à l’Assemblée des communautés européennes lors du scrutin du 21 juin 1977.

Maxime Kalinsky se présente à sa propre succession dans la 8e circonscription du Val de Marne, à l’occasion des élections législatives de mars 1978, au nom du Parti Communiste Français pour l’Union et le Changement, avec comme suppléant Roger Gaudon, ouvrier, ancien sénateur, maire de Villeneuve-Saint-Georges depuis 1977 et président du conseil d’administration de l’hôpital intercommunal, comme candidat suppléant.

Dans sa profession de foi du premier tour, Maxime Kalinsky présente son bilan en ces termes : « L’hebdomadaire Le Point a classé les députés en fonction de leur activité parlementaire. Maxime Kalinsky occupe la huitième place dans ce classement. A l’Assemblée nationale, comme dans la circonscription, vous avez un député présent, actif, efficace ». Il affirme aux électeurs que par leur vote, leur " vie peut commencer à changer ", pour « pouvoir enfin « boucler les fins de mois, avoir du travail, un logement, des loisirs, vivre en sécurité », à condition que les électeurs choisissent « le seul candidat à refuser les sacrifices pour les travailleurs et leurs familles, le seul à dire que les grosses fortunes doivent payer pour que vous, vous puissiez vivre mieux ». Maxime Kalinsky veut aussi promouvoir « une France libre et indépendante », disant que « les décisions ne doivent pas se prendre ni à Bonn, ni à Washington pas plus qu’à Moscou, mais qu’elles appartiennent au peuple français ».

Maxime Kalinsky fait face à dix concurrents. Les forces de gauche arrivent désunies à la veille du premier tour. L'alliance du programme commun a en effet été rompue en 1977, et aucun accord de désistement n'a été conclu avant les élections. Maxime Kalinsky recueille au premier tour 27 048 des 93 181 suffrages exprimés, soit 29 % des voix, ce qui le place nettement en tête devant ses rivaux, notamment le candidat de l’Union pour la Démocratie Française (UDF) Michel Lucas arrivé en deuxième position avec 23,8 %, le candidat socialiste Francis Campuzan (20 %) et le candidat du Rassemblement pour la République (RPR) pour l’Union de la Majorité Alain Kaspereit (17,3 %). Maxime Kalinsky peut donc affirmer dans sa circulaire de deuxième tour, qu’il se trouve en position d’être « le candidat d’Union de la Gauche et de tous ceux qui veulent le changement ».

Disloqués au premier tour, les anciens partenaires de la gauche parviennent cependant à conclure un accord de désistement en vue du second, prévu pour le 13 mars. Les candidats du Parti socialiste et du Mouvement des Radicaux de Gauche, Francis Capuzan et Serge Delaporte, appellent leurs électeurs et électrices à voter pour Maxime Kalinsky, qui est selon leurs termes « devenu le candidat d’Union de toute la gauche». Le candidat communiste reçoit aussi le soutien de Claude Chalaye et de Raymond Gorlier, candidats de l’Union des Gaullistes de Progrès, dont « les options de progrès social et d’indépendance nationale » sont « en concordance avec des principes définis dans notre circonscription par le député Maxime Kalinsky ». Enfin, Gérard Garel et Bernard Charquet, candidats du Front autogestionnaire soutenu par le Parti socialiste unifié (PSU), étant d’avis « que la satisfaction des revendications des travailleurs et de leurs aspirations écologiques, ne peut se faire que dans une perspective unitaire de la gauche », « appellent à voter le 19 mars pour Maxime Kalinsky, candidat unique de la gauche ». Celui ci est finalement réélu, mais de justesse, avec 47 002 des 93 243 suffrages exprimés, soit 50,4 % des voix contre 49,6 % pour son concurrent Lucas Michel.

Maxime Kalinsky s’inscrit au groupe communiste de l’Assemblée nationale le 4 avril 1978. Le Conseil constitutionnel rejette le 15 juin 1978 une contestation de son élection déposée le 3 avril. Il retrouve la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il est membre de plusieurs commissions spéciales, ainsi que du conseil national des services publics, départementaux et communaux et de la commission de contrôle sur la gestion de la sécurité sociale. Il est enfin rapporteur de la proposition de résolution relative aux conditions d’indemnisation des victimes du cyclone David dans les départements d’outre-mer.

Durant cette législature, Maxime Kalinsky se montre une nouvelle fois particulièrement actif. Ses dépôts comptent deux propositions de résolutions, relatives au problème des inondations en région parisienne et aux nuisances subies par les riverains des grands aéroports, et quatre propositions de loi, concernant l'aide publique pour les chômeurs de la Réunion, la lutte contre les nuisances causées par les avions aux abords d'Orly, l'opposition aux augmentations de frais de gestion liés aux emprunts immobiliers, l'interdiction des vérifications d’identité en matière de police administrative. Il est, d'autre part, l’auteur de trois rapports au nom de sa commission. Maxime Kalinsky pose aussi de nombreuses questions écrites et orales (presqu’une quinzaine au total), ayant pour sujet la politique française en Afrique, le développement des départements et territoires d’outre-mer, ainsi que les conditions de travail et de vie des travailleurs et habitants de sa circonscription, et enfin l’utilisation de la force publique (le 10 octobre 1980, par exemple, il demande la « création d’une commission de contrôle sur l’utilisation des forces de police et les complicités dont bénéficient les mouvements se réclamant du nazisme à l’intérieur des services »).

Ses nombreuses interventions concernent l’outre-mer et les questions relatives à la justice, la sécurité et la police. Il intervient aussi dans le domaine des collectivités locales. Ainsi, le 30 mai 1978, il prend part à la discussion relative au projet de loi complétant les dispositions du code des communes en vue d’instituer des comités d’hygiène et de sécurité, présentant un amendement visant à renforcer les pouvoirs des délégués du personnel siégeant à ce comité. L'amendement est rejeté.

Pendant cette législature, Maxime Kalinsky vote en respectant les consignes du groupe communiste auquel il appartient. Il refuse notamment la confiance au gouvernement le 20 avril 1978 et s'oppose, le 18 décembre 1980, au projet de loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes.

En 1981, Maxime Kalinsky est à nouveau candidat aux élections législatives dans la 8ème circonscription du Val-de-Marne, avec Roger Gaudon comme candidat suppléant. Au premier tour de scrutin, il n’obtient que 21 727 des 81 696 suffrages exprimés, soit 26,6 % des voix, en troisième position derrière Paulette Nevoux, assistante parlementaire, candidate du Parti socialiste (28,3 %) et Jean-Marie Poirier, candidat de l’UDF (33,7 %). Le candidat communiste choisit de ne pas se maintenir au deuxième tour et c’est la candidate socialiste qui est élue députée avec 57,1 % des voix face à Jean-Marie-Poirier (42,9 %). Maxime Kalinsky fait partie des 44 députés communistes qui ont perdu leur siège lors de ce scrutin (soit la moitié des 86 sièges PCF de la précédente législature). Dans sa circonscription, comme ailleurs dans la banlieue parisienne, le PCF cède du terrain.

Maxime Kalinsky ne se représente pas aux élections législatives suivantes et n'exerce plus de mandats nationaux. Il remplit cependant la fonction de secrétaire du Mouvement national de lutte pour l'environnement créé en 1981. A partir de la fin des années 1980, Maxime Kalinsky s'éloigne du PCF. Proche des « refondateurs », Maxime Kalinsky renonce en 1994 à sa carte du parti. Il participe cependant très peu de temps avant sa mort à la souscription en faveur de l'Humanité.

Maxime Kalinsky décède le 16 novembre 1995 à Béziers. Les obsèques ont lieu à Sérignan, dans l'Hérault, où il s'était retiré avec Armelle Lecam, son ancienne première adjointe, avec laquelle il s'était remarié en 1983.

Maxime Kalinsky était père de trois enfants. Il avait reçu la médaille d’honneur de la Jeunesse et des Sports.