Robert Kalis

1902 - 1960

Informations générales
  • Né le 22 mai 1902 à Nancy (Meurthe-et-Moselle - France)
  • Décédé le 10 novembre 1960 à Nancy (Meurthe-et-Moselle - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Meurthe-et-Moselle
Groupe
Parti républicain de la liberté

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 22 mai 1902 à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

Décédé le 10 novembre 1960 à Nancy

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Meurthe-et-Moselle)

Robert Kalis appartient à une famille anciennement installée en Lorraine. A l'issue d'études au lycée de Nancy et à la faculté de droit, il s'inscrit au Barreau de Nancy en 1925 et devient ainsi une figure marquante du Palais.

Sous l'occupation allemande, Robert Kalis, qui avait fait la campagne de France comme capitaine d'aviation, met son talent au service des patriotes arrêtés et traduits devant la Cour spéciale. A la Libération, il fut juge d'instruction au tribunal militaire de la 20e région avant de retrouver sa robe d'avocat et de participer au lancement de l'Action Républicaine Lorraine (ARL). Ce mouvement est créé sur l'initiative de Pierre André qui souhaite regrouper le courant modéré autour d'un noyau de jeunes résistants et prendre ainsi la place qu'occupait avant la guerre l'URD (Union républicaine démocratique) de Louis Marin. Cette initiative ne se réduit pas à une simple relève de générations mais a aussi pour fonction de faciliter et d'accompagner les reclassements politiques de part et d'autre de la guerre. L'ARL peut compter sur l'appui de L'Eclair de l'Est d'Emile Meyer qui a renoncé à soutenir Louis Marin dans sa tentative de reprise en main de la droite départementale (F. George, Les modérés en Meurthe-et-Moselle, université Nancy 2, 1998).

En septembre 1945, Robert Kalis ainsi que trois autres membres de l'ARL se présentent aux élections cantonales à Nancy sous l'appellation de « Républicains nationaux ». Robert Kalis est élu dans le canton de Nancy ouest. Son élection à l'assemblée départementale lui vaut de conduire, pour les élections à la première Assemblée nationale constituante, la liste d'Action républicaine lorraine. Pierre André, en effet, aurait dû conduire cette liste en qualité de fondateur de l'ARL mais il n'avait pas été élu conseiller général. Avec 42 619 voix sur 231 983 suffrages exprimés, la liste des jeunes modérés devance les autres listes - et notamment celle conduite par Louis Marin à l'exception de la liste socialiste.

Robert Kalis et Louis Marin, concurrents en Lorraine, au Palais Bourbon siègent un temps dans le même groupe parlementaire, celui de l'Entente Républicaine. Puis Robert Kalis s'inscrit au groupe du Parti Républicain de la Liberté dès sa fondation. Robert Kalis est nommé membre de la Commission de la Justice et de législation générale et juré à la Haute cour de justice. Au cours de la législature, l'avocat Kalis dépose sur le bureau de l'Assemblée nationale plusieurs propositions de loi visant à modifier certaines dispositions du Code civil ou du Code d'instruction criminelle et présente plusieurs rapports. Quoique novice, Robert Kalis n'hésite pas à intervenir d'abondance en séance publique. Ainsi, en 1946, prend-il part aux interpellations sur la politique extérieure du gouvernement et tout particulièrement sur le statut de la Sarre qui préoccupe les Lorrains. L'ancien juge de la Libération insiste sur la nécessité de poursuivre l'épuration des nazis mais consacre l'essentiel de son propos aux questions d'ordre économique. « Nos usines de Lorraine ont besoin du charbon de la Sarre et la Sarre a besoin du minerai lorrain » note-t-il. Aussi reprenant expressément le slogan de 1919 « le Boche payera ! », Robert Kalis exige-t-il le rattachement de la Sarre à la France afin de réparer les destructions allemandes. Le 28 mars 1946, il justifie longuement son opposition aux nationalisations des industries d'électricité et de gaz. Il se place sur le terrain de la défense des épargnants qui risquent d'être spoliés et sur celui de l'efficacité économique. Il ne sert à rien, conclut-il, « d'échapper à la soi-disant (sic) tyrannie des deux cents familles pour tomber sous celle de l'Etat-trust ». Le 17 avril, lors de la discussion des propositions de loi sur la constitution et la déclaration des droits, Robert Kalis met en garde la représentation nationale des dangers de politisation d'un Conseil de la magistrature qui serait nommé en partie par le parlement. Son amendement visant à ce que le Conseil de la magistrature soit constitué par la Cour de cassation est rejeté. Le 19 avril 1946, il vote contre le projet constitutionnel que les Français devaient rejeter par référendum.

En Lorraine, la concurrence qui oppose Louis Marin aux jeunes modérés pour le contrôle de la droite se double à l'intérieur de l'ARL d'une compétition de plus en plus vive entre Robert Kalis et Pierre André. Ce dernier avait eu le sentiment d'avoir été injustement écarté de la tête de liste en 1945. Actif et entreprenant, jouissant d'une popularité certaine, Pierre André obtient de Louis Marin un accord sur le principe d'une liste unique pour éviter la dispersion des voix modérées. Ainsi, le 2 juin 1946, la liste PRL (« Rassemblement républicain de la Liberté » est son appellation exacte) est-elle conduite par Louis Marin au bénéfice de l'âge. Robert Kalis se retrouve en troisième position derrière Pierre André. Avec 68 262 voix sur 244 662 suffrages exprimés, la liste modérée devance ses concurrentes et obtient deux sièges. Robert Kalis n'est pas réélu. Le 10 novembre 1946, pour les élections à la première Assemblée nationale de la Quatrième République, il est tout bonnement évincé de la liste. Il s'en est suivi une rupture avec l'ARL. Conseiller municipal de Nancy en 1947, Robert Kalis a siégé au Conseil général jusqu'en 1958 et n'a occupé aucun autre mandat national. Il avait tenté, sans succès, de présenter une candidature isolée au Conseil de la République en 1948 et de retrouver le chemin du Palais Bourbon en novembre 1958.

Il meurt le 10 novembre 1960 à Nancy.