Théophile Labat
1834 - 1896
- Informations générales
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- Né le 20 mars 1834 à Lormont (Gironde - France)
- Décédé le 10 septembre 1896 à Bordeaux (Gironde - France)
1834 - 1896
Né le 20 mars 1834 à Lormont (Gironde), mort le 10 septembre 1896 à Bordeaux (Gironde).
Député de la Gironde de 1893 à 1896.
Lorsqu'il sollicita les suffrages des électeurs bordelais aux élections générales de 1893, Théophile Labat comptait depuis longtemps parmi les notables de la ville. Entré à l'Ecole Polytechnique en 1853, il en était sorti en 1855 ingénieur des mines. Il s'installa dès 1858 à Bordeaux, exerça les fonctions d'ingénieur de la marine militaire, puis devint constructeur maritime, président directeur général de la Société Labat, devenue la Société Labat et Limouzin, et président du conseil d'administration de la Compagnie maritime Gironde et Garonne.
Membre de la Chambre de commerce depuis le 25 février 1886, membre et président de l'Académie de Bordeaux en 1888, président de la Société philomathique en 1892 et 1893, il était solidement implanté dans les milieux industriels et commerciaux de la ville où l'on pouvait apprécier la tendance indépendante, modérée et même conservatrice de ses opinions républicaines. Il n'eut pas de peine à détourner certains éléments de droite qui en 1889 avaient composé une part de la majorité du député boulangiste sortant, Albert Chiché. Dès le premier tour, le 20 août 1893, sur 20.063 électeurs inscrits et 10.748 votants, il l'emportait dans la 1re circonscription de Bordeaux par 5.378 voix contre 5.220 à son principal adversaire.
Sa formation et son expérience le conduisaient d'emblée à étudier les problèmes économiques et fiscaux: aussi fut-il membre de la commission du budget et de la commission ayant pour objet la réforme générale de l'impôt ; il fit sa première intervention le 15 février 1894 en combattant énergiquement et brillamment le projet tendant à relever le droit de douane sur le blé. S'il se déclarait favorable au tarif « harmonique » de la loi Méline, prêt à voter les plus larges concessions de tarifs en faveur des peuples qui nous offriraient des avantages corrélatifs, s'il voyait la « vérité dans le système des concessions réciproques », il ne décelait que conséquences néfastes, pour l'agriculture comme pour le commerce, dans cette mesure officiellement destinée à protéger les céréaliers français. Sa position fut identique le 27 octobre 1894 sur le tarif applicable aux mélasses étrangères.
Il eut l'occasion d'exposer ses idées en matière de fiscalité en combattant le 12 juillet 1894 le contre-projet de Jaurès tendant à l'établissement d'un impôt général et progressif sur le revenu, puis le 9 novembre 1895, en critiquant le barème progressif prévu pour les droits de succession et en lui substituant un tarif simplement proportionnel et une augmentation pour les lignes collatérales. Violemment hostile au socialisme d'Etat et au collectivisme, mais favorable à la participation aux bénéfices, il consacra sa dernière intervention, le 16 juin 1896, aux problèmes sociaux, en opposant aux méfaits d'une réglementation générale des horaires et des salaires, les avantages qu'il espérait d'une totale liberté des contrats entre ouvriers et employeurs et d'un esprit d'association et de coopération propre, selon lui, à régler la question sociale. Face au socialisme de Jaurès, il incarnait assez exactement l'aile droite de la majorité républicaine « opportuniste ».
II était chevalier de la Légion d'honneur lorsqu'il mourut à Bordeaux, en cours de mandat, le 10 septembre 1896.
On lui doit un certain nombre d'études économiques: Histoire de la Réforme économique de 1860 ; Clef des erreurs et contradictions de l'économie politique ; Secrets de la question économique et de la question sociale.
Il avait conçu et construit des cales de halage de dimensions appropriées aux plus grands navires, à Bacalan et Lormont-Queyries. Cette invention lui avait valu une médaille à l'Exposition universelle de Londres en 1862 et une médaille d'or à l'Exposition de Paris en 1867.