Jean Laborde

1922 - 2022

Informations générales
  • Né le 8 mars 1922 à Bouzon-Gellenave (Gers - France)
  • Décédé le 18 janvier 2022 à Auch (Gers - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Gers
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Gers
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 2 juillet 1981 au 1er avril 1986
Département
Gers
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Gers
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 juin 1988 au 1er avril 1993
Département
Gers
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

LABORDE (Jean)
Né le 8 mars 1922 à Bouzon-Gellenave (Gers)
Décédé le 18 janvier 2022 à Auch (Gers)

Député du Gers de 1973 à 1993

Jean Laborde naît le 8 mars 1922 au sein d’une famille d’agriculteurs à Bouzon-Gellenave, commune rurale située dans l’Ouest du département du Gers.

Après avoir été scolarisé au lycée de Tarbes, il prend part à la Résistance. Engagé dans le bataillon de guérilla de l’Armagnac, intégré aux MUR (Mouvements unis de la Résistance), il est grièvement blessé lors des combats qui se déroulent à Aire-sur-l’Adour à l’été 1944. A ce titre, il est décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre 1939-1945.

Après des études à la faculté de médecine de Paris, devenu médecin généraliste, Jean Laborde rejoint le service de la médecine préventive de la mutualité agricole du Gers, à Auch. Il adhère également à la SFIO, puis au Parti socialiste. Marié à Colette Moncassin, il aura deux enfants.

Il n’entre toutefois que tardivement en politique. C’est seulement lors des élections législatives de mars 1973 qu’il est désigné par son parti comme candidat pour succéder au député socialiste sortant, Paul Vignaux, dans la 1ère circonscription du Gers. Candidat pour la première fois, il trouve face à lui le gaulliste et préfet Jean Dours, ancien directeur général de la police nationale, devenu en 1968 maire d’Auch. A l’issue du premier tour, Jean Laborde arrive en seconde position, avec 16 198 voix (33,48 % des suffrages exprimés), derrière Jean Dours (19 794 voix, 40,91 %), mais devant le candidat communiste Joseph Lamothe (7 851 voix, 16,23 %), lequel se désiste en sa faveur. Au second tour, Jean Laborde, avec 26 448 voix (50,94 %), l’emporte de justesse face à Jean Dours qui en rassemble 25 472 (49,06 %).

Membre du groupe socialiste et des radicaux de gauches, siégeant à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale, Jean Laborde s’intéresse, en raison de son statut d’ancien résistant, aux questions militaires. Il présente ainsi, en juillet 1974, une proposition de loi relative au statut général des militaires. Il se penche aussi sur les questions relatives à l’éducation et à la jeunesse. Il présente également, en juillet 1974, une deuxième proposition de loi destinée à préciser le code des pensions civiles et militaires au sujet de la majoration des pensions pour les enfants.

En séance publique, Jean Laborde pose deux questions au gouvernement : l’une en octobre 1974, sur l’indemnisation des victimes de calamités agricoles ; l’autre en juin 1977, sur la déclaration du président de la Société générale relative à la nationalisation des banques privées prévue par le programme commun de la gauche.

Il consacre une large part de ses interventions en séance publique aux questions agricoles, notamment en avril 1975, lors de l’examen du projet de loi relatif au statut du fermage, et en juin 1975, lors des débats sur le projet de loi portant sur l’orientation préliminaire du VIIe Plan, ainsi que lors des examens des crédits budgétaires prévus en la matière par les projets de loi des finances. Le député du Gers reste également attentif à l’enseignement : il prend la parole dans le débat qui suit la déclaration du ministre, en juin 1973, sur les orientations de la politique de l’éducation nationale. Il pose aussi des questions relatives à la jeunesse et aux sports, ainsi qu’à l’éducation, lors des débats budgétaires. Favorable à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le médecin qui soutient le projet de loi « Veil » en novembre 1974 souhaite éviter que les femmes n’aient à s’expliquer sur leurs décisions. Enfin, Jean Laborde suit les questions sociales, notamment, en mai 1976, le projet de loi sur la protection sociale de familles, et en faveur de l’emploi.

Sur le plan local, Jean Laborde procède à son ancrage. Quelques mois après son élection à l’Assemblée nationale, en septembre 1973, il est élu conseiller général du canton d’Auch Nord-Est. Après le renouvellement de mars 1976, le Gers bascule à gauche et il est choisi comme président de l’assemblée départementale.

A partir de la fin de l’année 1973, Jean Laborde rejoint le conseil régional de Midi-Pyrénées, comme membre de droit. Jean Laborde y demeure jusqu’à la première élection au suffrage universel direct des membres de cette assemblée, en 1986.

En mars 1977, à la tête d’une liste d’union de la gauche, il remporte les élections municipales à Auch et ravit, dès le premier tour, cette ville traditionnellement installée au centre-gauche, au maire sortant, Jean Dours. Ce premier mandat est néanmoins marqué par les inondations qui frappent la région en juillet 1977, et font plusieurs morts, ainsi que d’importants dégâts matériels. Un plan de reconstruction des logements détruits est engagé, ainsi que des aménagements des berges du Gers.

A nouveau candidat lors des élections législatives de mars 1978, Jean Laborde emporte haut la main le scrutin, rassemblant au premier tour 22 173 voix et 39,94 % des suffrages exprimés contre 10 571 voix et 19,04 % des suffrages à son adversaire du Rassemblement pour la République (RPR), Jacques Brussiau, puis, au second tour, avec 33 920 voix (59,42 % des suffrages) contre 23 167.

Membre du groupe socialiste et de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il continue de s’investir sur les questions sociales. Il est rapporteur, en novembre 1980, d’une proposition de loi visant à harmoniser les droits en matière de pension de retraite. Il pose deux questions au gouvernement sur les prix agricoles fixés au niveau européen, le 10 mai 1978, et sur les retraites des régimes de sécurité sociale, le 11 juin 1980. Il intervient aussi, en mai 1978, à l’occasion de la déclaration du gouvernement sur les problèmes de la sécurité sociale, pour déplorer les inégalités du troisième âge. Parallèlement, il continue à se faire le défenseur du monde rural, et notamment de sa région du Sud-Ouest, en intervenant à diverses reprises au sujet des infrastructures routières, des retraites et des indemnités agricoles, notamment lors de l’examen des crédits budgétaires correspondants.

Sur les questions sociales, il est l’un des défenseurs de la politique contractuelle lors de l’examen, en avril 1980, de la proposition de loi relative à l’intéressement des travailleurs au capital, aux fruits de l’expansion et à la gestion des entreprises.

Dès 1979, et dans la perspective de l’élection présidentielle de 1981, Jean Laborde apporte son soutien à Michel Rocard. En juin 1981, après la dissolution de l’Assemblée nationale par François Mitterrand, élu président de la République, il se représente et remporte l’élection législative dès le premier tour de scrutin, avec 26 381 voix (53,84 % des suffrages exprimés).

Désormais membre de la majorité parlementaire, le député du Gers est secrétaire de l’Assemblée nationale, de juillet 1981 à avril 1982. Toujours membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, il est rapporteur pour avis du projet de loi de finances pour 1982, 1983 et 1984, sur les crédits de personnes âgés, puis des Affaires sociales et de la solidarité nationale. Il est également rapporteur, en 1982, du projet de loi relatif aux prestations de vieillesse, d’invalidité et de veuvage. Il présente, en avril 1985, un rapport d’information sur l’aide-ménagère aux personnes âgées.

En séance publique, Jean Laborde pose, en mai 1982, une question au gouvernement sur les pouvoirs des commissaires de la République (les préfets) et leurs compétences accrues en matière financière. En novembre 1985, il pose également une question au gouvernement sur la sécurité routière. Le députe du Gers intervient aussi, en mai 1984, sur le projet de loi relatif aux professions médicales et aux auxiliaires médicaux, et sur le projet de loi relatif à la vaccination antivariolique, ainsi qu’en juin 1984, sur le projet de loi de rénovation de l’enseignement agricole public.

Aux élections législatives de mars 1986, au scrutin proportionnel départemental de liste, Jean Laborde est tête de liste pour le Parti socialiste. Il est réélu, sa liste obtenant 38,2 % des suffrages exprimés.

Il quitte à cette occasion la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pour rejoindre la commission des affaires étrangères. Il est rapporteur, en décembre 1986, du projet de loi autorisant l'approbation d'une convention avec l’URSS en vue d’éviter la double imposition des revenus, puis, en novembre 1987, du projet de loi autorisant l'approbation d'un accord avec la Suisse sur l'assistance mutuelle en cas de catastrophe ou d'accident grave.

Jean Laborde intervient à nouveau en séance publique sur les questions sociales, notamment, en juillet 1986, sur le projet de loi portant diverses mesures relatives au financement des retraites et des pensions, ainsi qu’à l’occasion de l’examen des crédits budgétaires pour 1987. Il prend également la parole sur l’aménagement du territoire et l’agriculture à cette occasion. En avril 1987, il s’exprime aussi sur le projet de loi relatif à la lutte contre l’alcoolisme au volant, et pose la question des terres à propos de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal à la CEE, vigilant sur les intérêts agricoles français, lors du débat du 16 juin 1993 sur la déclaration du gouvernement sur la politique étrangère.

Après la seconde victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de mai 1988, les élections législatives anticipées permettent à Jean Laborde d’obtenir un cinquième mandat de député. Il est une nouvelle fois confortablement réélu, dès le premier tour, avec 25 837 voix (53,19 % des suffrages exprimés).

A nouveau membre du groupe socialiste et de la commission des affaires étrangères, Jean Laborde est rapporteur de plusieurs projets de loi autorisant l’approbation ou la ratification d’un accord, d’une convention ou d’un traité : sur l’assistance mutuelle avec la Suisse en matière de catastrophe ou d’accident grave ; sur l'assistance administrative mutuelle en matière douanière avec la Finlande ; sur l’accord avec l’Equateur en vue d'éviter la double imposition et de prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôt sur le revenu ; sur l'approbation du protocole additionnel à la convention européenne d'entraide judiciaire en matière pénale ; sur l'approbation de la convention avec la Suède en vue d'éviter les doubles impositions et de prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôts sur le revenu. Il est par ailleurs nommé rapporteur pour avis de sa commission sur le volet « communication » du projet de loi de finances pour 1993. Il est enfin membre de la commission d'enquête sur les moyens de lutter contre les tentatives de pénétration de la mafia en France, en octobre 1992.

Au cours de cette législature, Jean Laborde intervient essentiellement dans les débats budgétaires sur les questions rurales et les domaines sociaux, ainsi que sur la coopération et le développement.

Soucieux de préparer ses successions, Jean Laborde avait abandonné dès 1982 la présidence du conseil général du Gers au profit du socialiste Jean-Pierre Joseph. Lors des élections législatives de 1993, il s’efface et c’est son adjoint à la mairie d’Auch, Claude Desbons, qui est le candidat de gauche. Malgré la préparation soigneuse de cette opération, la situation politique difficile pour le Parti socialiste, lors de cette consultation électorale, ne permet pas de conserver le siège à la gauche. C’est un député RPR, Yves Rispat, qui est élu. Enfin, en 1995, Jean Laborde se retire de la vie politique et laisse la mairie d’Auch à Claude Desbons qui, deux ans plus tard, reconquiert finalement la 1re circonscription du Gers à Yves Rispat, après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, Jacques Chirac.

Jean Laborde meurt le 18 janvier 2022, à l’âge de 99 ans, sans avoir jamais été battu à aucune élection.