Edouard Lachaud
1857 - 1923
Né le 7 juin 1857 à Brive, mort le 23 octobre 1923 à Brive.
Député de la Corrèze de 1898 à 1919.
Edouard Lachaud, docteur en médecine, officier d'Académie, était déjà une notabilité locale quand il se présenta aux élections législatives, puisqu'il occupait les fonctions de conseiller général de la Corrèze et de conseiller municipal de Malemort.
Pendant la guerre de 1914 il sert comme médecin-major et médecin-chef de l'hôpital temporaire des Arts et Métiers ; il est décoré de la Légion d'honneur le 30 juillet 1916.
Elu pour la première fois en 1898 avec 9.257 voix contre 5.470 à Dumas, il est constamment réélu pendant les législatures suivantes avec un nombre de voix sensiblement égal : 8.894 en 1902, contre 5.042 à Dumas, 8.416 en 1906 contre 6998 à Thomas, 7.678 en 1910 contre 5.811 à Fieyre et 7.690 en 1914 contre 6.369 à Fieyre. Il s'inscrit au groupe de la gauche radicale.
Il fait d'abord partie de la commission de l'hygiène publique puis à partir de 1902 de la commission de l'armée qu'il ne quitte plus.
Les problèmes de l'hygiène publique le passionnent et il les aborde sous divers aspects : en 1900 il adresse au ministre des Beaux-arts une question touchant les mesures d'hygiène à appliquer dans la reconstruction du Théâtre-Français. Il est rapporteur sur les mesures à prendre pour améliorer l'hygiène de la salle des séances ainsi que l'installation de la Chambre des députés au Palais Bourbon. Il dépose un projet de résolution tendant à créer, dans le personnel des agents et sous-agents des postes et télécommunications, une société d'assurance mutuelle contre les maladies chroniques et la tuberculose. Il s'affirme donc rapidement comme un spécialiste de ces problèmes et plus particulièrement encore des problèmes de d'hygiène dans l'armée. Il se dépense sans compter pour améliorer les conditions de vie de ceux qu'il appelle les « petits soldats » : dépôt d'une proposition de loi tendant à modifier la loi de 1889 sur le recrutement de l'armée et à donner aux conseils de révision les moyens d'éliminer les jeunes gens reconnus comme ayant des prédispositions à contracter la tuberculose ; d'une proposition de loi tendant à la création de sanatoria destinés à recevoir les soldats devenus tuberculeux ; rapport au nom de la commission de l'hygiène publique chargée de procéder à une enquête sur les moyens propres à améliorer les conditions matérielles d'existence et d'hygiène de l'armée, etc. Au retour d'une mission à l'étranger que lui a confié le ministre de la Guerre, en 1909, il publie un ouvrage entièrement consacré à l'amélioration des casernements : Pour la race, notre soldat, sa caserne. Il s'attaque franchement au problème sans considérations politiques d'ailleurs, préoccupé uniquement des résultats pour l'obtention desquels, indique-t-il, « je m'efforcerai de ménager toutes les susceptibilités légitimes afin de trouver le concours de tous pour arriver au but que je me suis proposé ».
Il s'intéressa également aux problèmes de sa région et déposa à plusieurs reprises des propositions de loi tendant à l'indemnisation des victimes des ouragans qui s'étaient produits en Corrèze. En 1912 il se présenta aux élections sénatoriales mais fut battu par Bussière, sénateur réélu.
Il s'abstint de prendre part au vote lors de l'investiture du gouvernement Waldeck-Rousseau le 26 juin 1899 et vota pour le ministère Combes avant la démission de celui-ci, le 14 janvier 1905.
Il prit, on s'en doute, une part active à la discussion de la loi sur le service militaire le 19 juillet 1913, prenant la parole dès qu'il s'agissait de questions touchant le service de santé. Mais il vota contre l'ensemble du projet de loi.
Aux élections de 1919, il ne se représenta pas. Il exerça encore quelques années ses fonctions de médecin à Brive et mourut d'une hémorragie cérébrale le 23 octobre 1923.