Louis Lacombe
1853 - 1927
- Informations générales
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- Né le 11 décembre 1853 à Rodez (Aveyron - France)
- Décédé le 3 juillet 1927 à Rodez (Aveyron - France)
1853 - 1927
Né le 11 décembre 1853 à Rodez (Aveyron), mort le 3 juillet 1927 à Rodez.
Député de l'Aveyron de 1893 à 1898 et de 1902 à 1906.
Son père, juge de paix, lui donne le goût des problèmes juridiques et, après ses études, il embrasse la profession de notaire.
Il s'intéresse très tôt aux problèmes d'administration locale et suit le cursus honorum classique de l'homme politique de la IIIe République.
Lorsqu'il se présente pour la première fois en 1889, il est maire de Rodez depuis déjà quatre ans, conseiller général de l'Aveyron, chevalier de la Légion d'honneur et officier d'académie.
Pourtant cette première candidature n'est pas couronnée de succès. Dans la 1re circonscription de Rodez, Lacombe, qui se présente comme candidat républicain, n'obtient que 6.329 voix contre 6.663 à M. de Montety, conservateur-révisionniste.
Ce premier échec, concédé à quelques centaines de voix seulement, ne le décourage pas. Aux élections d'août 1893, Louis Lacombe l'emporte dès le premier tour par 7.428 voix contre 3.800 à Bonnefous et 1.411 à Fabié, ses deux principaux adversaires qui se présentent sous l'étiquette républicaine.
Dans son programme électoral, Louis Lacombe se prononce pour toute une série de mesures favorables à l'agriculture, notamment en faveur de la création de droits de douane, variables en fonction du cours des produits agricoles.
Il se proclame partisan de la création d'une caisse de retraites, de la réforme de l'impôt sur les boissons et de la réduction de frais de justice et d'enregistrement.
Cet « homme de bon sens qui répudie le parti des violents qu'ils soient à droite ou à gauche » s'inscrit à la Chambre, au groupe de la « gauche radicale ».
Membre de plusieurs commissions et notamment de la commission du travail, il œuvre patiemment dans le sens de son programme. Il présente une proposition de loi relative au régime de l'importation des blés et farines étrangères, une proposition de résolution en faveur de l'achèvement du réseau vicinal, et rapporte plusieurs propositions concernant les problèmes de la sécurité du travail et les retraites ouvrières.
Il prend part avec persévérance aux discussions budgétaires, s'intéressant notamment à la voirie vicinale et aux réductions des droits de mutation.
Aux élections de mai 1898, après une campagne très dure où les critiques touchant même à sa vie professionnelle ne lui furent pas ménagées, il est battu dès le premier tour de près de 1.000 voix par Joseph Monsservin, procureur de la République, fils d'Emile, sénateur de l'Aveyron, qui se présente comme « républicain ».
Mais il prend sa revanche en avril 1902, obtenant 7.682 voix contre 6.682 à Joseph Monsservin, à l'issue d'une campagne vigoureuse, au cours de laquelle Louis Lacombe doit se défendre d'être un « démolisseur d'églises et un destructeur de couvents » et proclamer qu'il n'est pas un « impie » ni un « franc-maçon ».
Fidèle à ses convictions, il s'inscrit à la Chambre au groupe de la gauche radicale et à celui de l'union démocratique. Membre de la commission de l'administration, il poursuit son effort pour l'instauration d'un impôt global et progressif sur le revenu assorti de dégrèvements pour charges de famille et prononce, sur ce sujet, un important discours, le 7 juillet 1902. Il continue par ailleurs à s'intéresser aux problèmes de la voirie vicinale et des retraites ouvrières.
Pourtant, aux élections de mai 1906, il est à nouveau battu par le même Joseph Monsservin, qui obtient 7.704 voix alors que lui-même n'en recueille que 6.555. Déçu par ce nouveau revers, il ne se représente pas aux élections générales de 1910, pas plus qu'à l'élection partielle de février 1912, lorsque son rival de toujours, Joseph Monsservin, élu sénateur, démissionne de son mandat de député. Pourtant, en 1914, il fait une nouvelle tentative mais le docteur Augé, qui avait conquis le siège en 1912, le bat par 7.112 voix contre 6.631. Il n'aura pas plus de succès aux élections de 1919. Sa liste d'union républicaine de la paix est défaite par la liste républicaine de défense nationale et de progrès social emmenée par le général de Castelnau, qui enlève les trois sièges de la circonscription.
Il ne se présentera pas aux élections de 1924 qui auraient pu lui apporter une revanche. Il est en effet déjà atteint d'une grave maladie qui l'oblige à limiter ses activités. Il conserve pourtant ses fonctions de maire de Rodez.
Le 3 juillet 1927, il s'éteint dans cette ville, qui l'avait vu naître et dont il avait été si longtemps le premier magistrat. Il avait 74 ans.