Pierre, Henri de Lacretelle
1815 - 1899
Représentant en 1871, et député de 1876 à 1889, né à Paris le 21 août 1815, neveu de Pierre Louis de Lacretelle qui avait été député en 1791, publiciste, auteur de poésies, de romans et de pièces de théâtre, il fit ses études au collège Bourbon à Paris, se lia avec Lamartine, et débuta dans la littérature par un recueil, les Cloches (1841), qui fut suivi de plusieurs romans publiés dans les grands journaux de Paris.
Membre de la commission préfectorale de Saône-et-Loire en 1848, il se présenta à la députation dans la 4e circonscription de ce département, comme candidat indépendant sous l'Empire, le 1er juin 1863, et il échoua, avec 2,942 voix contre 18,906 à l'élu officiel, M. de Chapuys de Montlaville.
Aux élections complémentaires du 2 juillet 1871 à l'Assemblée nationale, pour remplacer trois représentants qui avaient opté pour d'autres départements, il fut élu représentant de Saône-et-Loire, le 1er sur 3 de la liste républicaine, par 78,232 voix (103,778 votants, 170,329 inscrits). Inscrit à l'Union républicaine, il s'occupa surtout des questions d'instruction publique, déposa, en 1872, un amendement demandant une augmentation de 50 francs au traitement des instituteurs primaires, réclama le premier l'instruction gratuite obligatoire et laïque, et vota:
- pour l'amendement Barthe,
- pour le retour à Paris,
- pour la dissolution,
- pour la proposition du centre gauche,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles,
- contre le 24 mai,
- contre la démission de Thiers,
- contre la prorogation des pouvoirs du Maréchal,
- contre l'état de siège,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie.
Réélu député, le 20 février 1876, dans la 2e circonscription de Mâcon, par 11,320 voix (13,551 votants, 16,978 inscrits), contre 2,028 voix à M. de Murard, il siégea à l'extrême gauche, déposa un projet de loi sur l'instruction laïque, gratuite et obligatoire, vota pour l'amnistie pleine et entière, pour la proposition Gatineau, contre l'augmentation du traitement des desservants, et fut des 363 qui refusèrent un vote de confiance au ministère de Broglie.
Réélu, le 14 octobre 1877, après la dissolution de la Chambre par le cabinet du 16 mai, par 11,306 voix (14,004 votants, 17,198 inscrits), contre 2,629 à M. de Murard, il reprit sa place à la gauche radicale, et vit renouveler son mandat, aux élections générales du 21 août 1881, par 10,713 voix (12,830 votants, 17,413 inscrits), contre 1,987 à M. Paul Lauras, ancien préfet.
Dans la nouvelle législature, il continua de défendre la politique scolaire et coloniale des ministères républicains, et, porté, au renouvellement du 4 octobre 1885, sur la liste radicale de Saône-et-Loire, il fut réélu au second tour (18 octobre), le 3e sur 9, par 80,758 voix (140,510 votants, 174,124 inscrits). « Spiritualiste ardent, a-t-il dit de lui-même, puisqu'il est républicain convaincu, » il a suivi la même ligne que précédemment, est intervenu dans un certain nombre de discussions, a voté (juin 1886) pour l'expulsion des princes, et s'est prononcé, en dernier lieu, contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889); absent par congé lors des scrutins sur l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution, et sur les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes, il s'est abstenu sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse et sur les poursuites contre le général Boulanger. M. de Lacretelle a épousé une fille de M. Etienne-Charles-Auguste Brosse, député de Saône-et-Loire en 1831.
Né le 21 août 1815 à Paris, mort à Paris le 17 février 1899.
Député de Saône-et-Loire de 1876 à 1898. (Voir première partie de la biographie dans RORERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 502.)
Il est réélu au premier tour des élections générales du 22 septembre 1889 par 7.126 voix contre 2.724 à M. Lorenchet de Montjamont et 1.025 à M. Lenormand. Au cours de cette nouvelle législature, il continue de siéger à l'extrême gauche comme républicain radical. Il prend part à la discussion des divers budgets et s'intéresse à de nombreuses questions juridiques, parmi lesquelles on peut citer la compétence des tribunaux correctionnels et la situation des victimes d'erreurs judiciaires.
Aux élections générales du 20 août 1893, il est réélu par 6.557 voix contre 4.018 à Simyan. Agé alors de 78 ans, sa santé déclinante l'empêche de prendre part activement aux travaux de cette nouvelle législature.
Il ne se représenta pas aux élections de 1898 et mourut l'année suivante.
Date de mise à jour: août 2017